Société
Une fois de plus, l’autorité urbaine de Kinshasa s’est attaquée aux constructions anarchiques au cimetière de Kinsuka. Sans prévenir, cette fois-ci, les récalcitrants qui squattent ce site faisant l’objet de l’anarchie immobilière de nouveau frappée par la démolition.
Pour la énième fois, l’Hôtel de ville de Kinshasa s’emploie à démolir les constructions érigées anarchiquement au cimetière de Kinsuka dans la commune de Mont Ngafula, pourtant non désaffecté officiellement. Parce que n’ayant pas encore totalisé 50 ans depuis les dernières inhumations.
L’autorité urbaine de Kinshasa est en train de procéder au déguerpissement des occupants illégaux qui squattent le cimetière de Kinsuka en démolissant leurs habitations construites anarchiquement. Elle a, cette fois-ci, recouru aux éléments de la Police militaire (PM) des Forces armées de la République démocratique Congo (FARDC). En lieu et place des éléments de la Police nationale congolaise (PNC).
Selon certaines indiscrétions, le choix porté sur la Police militaire se justifie par le fait que beaucoup, si pas la plupart, d’auteurs de cette anarchie immobilière se recrutant parmi les galonnés de la PNC et des FARDC. Aussi l’ordre de mission de l’Hôtel de ville de Kinshasa aurait-il été co-signé par la hiérarchie policière et militaire, à en croire les mêmes indiscrétions.
Toutes les maisons en dur et autres baraquements en planches ou en tôles font l’objet de démolition. Du croisement des avenues CPA et Molende au quartier CPA-Mushie jusqu’à la concession de l’Église kimbanguiste, cette opération de démolition s’effectue progressivement à l’intérieur du cimetière. Les constructions érigées au bord de la route n’ayant pas encore été touchées.
Les militaires commis à l’opération laissent les propriétaires des baraquements procédés eux-mêmes à la démolition. Tandis qu’en ce qui concerne les constructions en matériaux durables, les militaires utilisent la carrosserie du grand véhicule qui les transporte pour se charger de l’opération, en marche arrière.
Interrogées, certaines victimes de la démolition s’en prennent à elles-mêmes. Elles reconnaissent n’avoir pas de documents parcellaires délivrés par les services de l’Etat compétents, notamment le service cadastral pour l’octroi de la fiche parcellaire. Sauf le bout de papier, servant de l’acte de vente leur délivré par les autorités coutumières Humbu. Elles affirment même qu’elles ne sont pas à leur première mésaventure.
L’une d’elles, une femme, sous le sceau de l’anonymat, signale qu’elle est dans ce site depuis 1998 et qu’elle a acquis « sa » parcelle moyennant 1 800 dollars américains. « Cet argent a fait partie du décompte final de feu mon mari. Le reste d’argent a été investi dans la vente de sacs de braise. J’ai ouvert un dépôt non loin de ma parcelle », a-t-elle fait savoir.
Elle a ajouté : « Je n’ai jamais construit en dur parce que, non seulement je n’en ai pas les moyens mais aussi parce que je sais que les démolisseurs qui passent vont repasser. Je suis à ma quatrième démolition. Ne sachant où aller, je reviendrai sur le site avec mes planches ».
D’autres ruminent de colère contre les détenteurs du pouvoir coutumier qui abusent de leur bonne foi en leur présentant des documents leur reconnaissant le droit d’aliéner ce site. « Même si l’hôtel de ville de Kinshasa doit nous punir pour notre témérité, il est tout en cas méchant de sa part de procéder à cette opération pendant la saison des pluies avec toutes les conséquences néfastes que cela présente sur notre santé et nos biens. »
Dans tous les cas, la faute incombe à l’autorité urbaine qui sait ce qu’il doit faire pour décourager les autorités coutumières qui ne sont pas à leur premier forfait. En outre, pour sécuriser le site, ne faudrait-il pas procéder à sa clôture ne fut-ce que par des fils barbelés ?
Officiellement, on ne peut plus inhumer au cimetière de Kinsuka. Mais c’est tout le contraire qui est observé à ce jour malgré la présence sur le lieu du bureau du préposé au cimetière qui relève du ministère provincial de l’Intérieur de Kinshasa. Complaisance ou complicité ? On ne le sait.
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Des membres d'une famille dont la maison a été détruite au cimetière de Kinsuka à Kinshasa, le 03 novembre 2016. (© Radio Okapi/John Bompengo)