Politique
le Conseil de sécurité a décidé, mardi matin, de proroger jusqu’au 31 mars 2019 le mandat de la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO) en lui fixant comme priorités stratégiques d’assurer la protection des civils et d’appuyer la mise en œuvre de l’Accord du 31 décembre 2016 et du processus électoral.
Adoptée à l’unanimité en application du Chapitre VII de la Charte, la résolution 2409 (2018) a fixé ces priorités stratégiques suite aux recommandations présentées par le Secrétaire général dans son rapport sur l’examen stratégique de la Mission. Le mandat de la Mission doit être exécuté « sur la base d’une priorisation des tâches » détaillée dans le texte de la résolution.
En matière de protection des civils, les priorités sont notamment d’assurer une « protection efficace, dynamique et intégrée » des civils menacés de violences physiques dans le cadre d’une « approche globale », notamment en dissuadant et en empêchant tous les groupes armés et toutes les milices locales de commettre des violences contre la population ou en intervenant pour y mettre fin.
Le Conseil « condamne fermement tous les groupes armés » opérant en RDC, exige qu’ils mettent immédiatement fin à toutes les formes de violence et demande que les Forces armées de RDC et la MONUSCO mènent des opérations conjointes pour les neutraliser.
Dans ce cadre, la résolution proroge également, « à titre exceptionnel et sans créer de précédent ni remettre en cause les principes convenus régissant les opérations de maintien de la paix », le mandat de la Brigade d’intervention de la Mission. Chargée de « neutraliser les groupes armés », celle-ci est désormais placée sous le commandement direct du commandant de la force de la MONUSCO.
Mission de soutien au processus électoral
Le nouveau texte démontre l’engagement de la communauté internationale derrière le processus électoral et insiste sur le bon déroulement de ce scrutin. Les observateurs seront sur place et seront nombreux, explique en substance la nouvelle résolution.
Outre un rapport trimestriel sur l’état d’exécution du mandat de la MONUSCO, de mise en œuvre de l’Accord du 31 décembre 2016 et du processus électoral, le Secrétaire général devra aussi tenir le Conseil « informé par écrit tous les 30 jours » des progrès réalisés aux niveaux politique et technique vers la tenue des élections.
La mission fournira ainsi une assistance technique et logistique pour soutenir le processus électoral. Elle formera en outre la police congolaise pour qu’elle assure la sécurité le jour du vote. La MONUSCO relèvera toute atteinte aux droits de l’homme et les signalera au Conseil de sécurité. Message clairement destiné aux autorités locales.
En mars 2017, le Conseil de sécurité avait déjà voté une précédente résolution dans la perspective de la présidentielle alors prévue en décembre 2017. Un calendrier remisé aux oubliettes suite, officiellement et notamment, aux violences dans le Kasaï.
Les Nations Unies ne veulent plus revivre un tel scénario. Plus question donc d’autoriser un quelconque report et pas question de laisser planer un doute sur le bon déroulement de ce scrutin.
La mission devra également procéder, d’ici à septembre prochain, à un « examen complet des performances de toutes les unités de la MONUSCO », y compris dans le cadre de la politique de tolérance zéro à l’égard de l’exploitation et des atteintes sexuelles.
Déception du côté de la RDC quant à l’inversion des priorités
Pour Ignace Gata Mavita, l'ambassadeur de la RDC à l'ONU, la Monusco devait se focaliser sur l'insécurité et non sur les élections.
Devant le conseil de sécurité, Ignace Gata Mavita, s’est même dit déçu qu'on ait « inversé l'ordre des choses ».
Pour lui, le nouveau mandat de la Monusco devait se focaliser sur l'insécurité et non sur les élections. « En faisant des choses de cette façon-là, la Monusco risque de ne pas remplir ses missions essentielles et continuer à demeurer en République Démocratique du Congo en justifiant sa présence sur le fait qu’il y ait encore du travail à faire », a dit l’ambassadeur à la radio Top Congo FM.
« Nous pensons, dans ce contexte, que la Monusco devrait avoir comme première mission, la lutte contre les groupes armés et la protection des civils pour nous aider à éradiquer les forces négatives à l'Est de la République ».
Autre priorité évoquée par l’ambassadeur, « la stabilisation et la mise en œuvre du DDR (Désarmement, démobilisation et réinsertion), conformément à la dénomination de la mission » de l'ONU en RDC.
« La 3ème priorité devait être celle de la réforme du secteur de la sécurité ».
La mission pour laquelle le mandat de la Monusco vient d'être principalement renouvelé en l’occurrence « l’appui au processus électoral, devrait être reléguée au dernier plan » estime l’ambassadeur.
Ce renouvellement de mandat a suscité un débat au cours duquel la question du bilan de cette mission onéreuse (1,2 milliard de dollars par an) a été soulevée par les USA, principal contributeur.
« Qui, depuis l’arrivée du président Trump, se plaint de son manque d’efficacité ».
Et même si dans la résolution 2409, le conseil de sécurité a rappelé que « c'est au Gouvernement de la République démocratique du Congo qu’il incombe au premier chef de protéger les civils se trouvant sur son territoire et relevant de sa juridiction », le manque de résultat de la présence de la Monusco en RDC, où le nombre de groupes armés a considérablement augmenté depuis son arrivée, « ne devrait plus justifier son maintien », estiment de nombreux diplomates, au siège de l’ONU à New-York.
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