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Comparée à Steve Jobs après avoir fondé la biotech Theranos - valorisée jusqu'à 9 milliards de dollars -, Elizabeth Holmes vient d'être accusée d'escroquerie par le gendarme financier américain. Ce dernier parle de « leçon pour la Silicon Valley ».
« Les startuppeurs qui cherchent à révolutionner et à bouleverser un secteur doivent dire aux investisseurs la vérité sur leurs technologies et ce qu'elles sont capables de faire aujourd'hui. Et non ce qu'ils espèrent qu'elles pourront faire un jour. »
C'est sur cette morale, énoncée par le gendarme financier américain, que s'est achevée mercredi 14 mars la fable d'Elizabeth Holmes, ex-princesse de la Silicon Valley, comparée un temps à Steve Jobs et classée parmi les 100 personnalités les plus influentes au monde par « Time » en 2015. Un conte de fées qui a viré au cauchemar.
Elizabeth Holmes (c), fondateur de Theranos en compagnie de l'ancien Président américain, Bill Clinton (g) et de Jack Ma (d), le PDG d'Alibaba, la plus grande chaine de distribution chinoise lors du Forum "Clinton Global Initiative" à New York, le 29 septembre 2015.
Mais, l’histoire était pourtant belle, trop belle peut-être. Elizabeth Holmes a fondé Theranos en 2003, à seulement 19 ans. Sa promesse est révolutionnaire : réaliser des tests avec seulement quelques gouttes de sang, la start-up affirmait pouvoir réaliser 370 analyses différentes, soit entre cent et mille fois moins que la quantité actuellement nécessaire. La société avait développé sa propre méthode de prélèvement, sans aiguille, et sa propre machine d’analyse. Elle proposait plus de 200 examens, à des prix bien inférieurs aux laboratoires traditionnels.
Le marché est prometteur (75 milliards de dollars par an aux Etats-Unis). Et les investisseurs affluent rapidement. En 2014, la jeune pousse est valorisée à 9 milliards de dollars. Sur le papier, Mme Holmes devient ainsi la plus jeune milliardaire non héritière du monde.
Mais au terme d'une enquête entamée en 2015, la SEC l'accuse de « fraude massive », autrement dit d'avoir trompé ses investisseurs (dont Rupert Murdoch, le magnat des médias) sur le potentiel de la technologie proposée par Theranos.
Elizabeth Holmes a accepté de régler une amende de 500.000 dollars et de lâcher les rênes de l'entreprise. Elle a rendu en outre 19 millions d'actions de Theranos et a interdiction de diriger une entreprise cotée pendant dix ans.
Dérives potentielles
Avec une seule goutte de sang, la start-up affirmait pouvoir réaliser 370 analyses différentes, d'une manière beaucoup plus rapide et bien moins coûteuse
L'accord avec la SEC n'est que l'épilogue d'un scandale révélé en 2015 par le « Wall Street Journal ». A l'époque, le quotidien américain publie une série d'articles qui, témoignages de salariés à l'appui, met en doute les prouesses de Theranos et marque le début des ennuis pour l'entreprise californienne. En 2016, celle-ci perd sa licence et doit se résigner à fermer ses laboratoires, licenciant au passage 40 % de ses effectifs, soit 340 personnes. 155 salariés supplémentaires ont été remerciés début 2017.
L'enquête du gendarme financier apporte en revanche un éclairage saisissant sur les dérives potentielles d'un écosystème où les investisseurs craignent plus que tout de manquer la prochaine pépite. Pour lever près de 700 millions de dollars, la start-up a systématiquement menti sur les performances de son produit et a entretenu pendant des années le culte du secret.
Le système Theranos a longtemps reposé sur l'association entre la charismatique Elizabeth Holmes et son conjoint Ramesh Balwani, qui gérait jusqu'en 2016 l'entreprise au quotidien.
« Une leçon importante »
Selon le communiqué de la SEC, c'est en sous-traitant les analyses de sang à des tiers que l'entreprise a pu maquiller ses résultats. La technologie de Theranos ne permettait ainsi de réaliser « qu'une toute petite quantité de tests, la société réalisant l'immense majorité des tests des patients avec des dispositifs fabriqués par d'autres ».
L'organisme fédéral révèle également que les dirigeants ont sciemment menti aux investisseurs sur les chiffres de l'entreprise, assurant par exemple réaliser 100 millions de dollars de chiffre d'affaires en 2014 quand l'entreprise a, en réalité, généré cette année-là un revenu de… 100.000 dollars.
La supercherie a tenu jusqu'aux révélations du « Wall Street Journal ». La start-up n'a jamais pu vraiment s'en remettre.
« C'est une leçon importante pour la Silicon Valley », a commenté la directrice du bureau de la SEC à San Francisco. L'ampleur de la fraude risque en effet de hanter pour longtemps les esprits, surtout ceux des investisseurs qui ont tout perdu : au dernier pointage, la valorisation de Theranos était descendue à 800 millions de dollars.
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