Science & env.
Le feuilleton sur la levée probable du moratoire sur les concessions forestières de la RDC ne cesse de défrayer la chronique. Tous les jours, l’opinion enregistre des déclarations dans un sens comme dans un autre. Dans une déclaration faite le vendredi 9 mars à Kinshasa, une bonne frange d’Organisations de la société civile dite « environnementale » s’est prononcée contre le processus enclenché pour lever cette restriction sur l’exploitation des forêts congolaises.
Le réseau des organisations de la société civile environnementale de la République démocratique du Congo va jusqu’à exiger la démission du ministre de l’Environnement et développement durable qu’il accuse d’être complaisant dans la gestion de ce dossier. Il lui reproche l’illégalité dans la réattribution de 3 concessions forestières aux entreprises chinoises.
Pour ces organisations de la société civile, tant que la troisième condition, qui est la programmation géographique, n’est pas encore remplie, le ministre n’a pas à se précipiter dans la procédure de la levée du moratoire, car renchérissent-elles, cette précipitation cache les intérêts personnels de ce dernier au détriment de ceux des communautés locales et peuples autochtones. Et de conclure que la démarche de Amy Ambatobe ne garantit nullement la gouvernance forestière après la levée de ce moratoire.
« La RDC a pris des engagements dans le cadre de REDD, s’il y’a des personnes au sein du gouvernement qui foulent aux pieds ces engagements, alors que ce sont des engangements pris par un gouvernement, alors soit il annule les titres octroyés, soit, les personnes qui foulent aux pieds ces engagements doivent démissionner », a déclaré Joseph Bobia, activiste indépendant et membre du Groupe de Travail climat REDD rénové.
« A la société civile environnementale, nous sommes organisées. Quand on parle de la programmation géographique, notre réponse se focalise sur le décret 05/116 de 2005. Ce décret renvoie à l’identification, au découpage et à la délimitation dans une démarche ouverte, des portions de domaines forestiers qui seront affectés à l’exploitation industrielle. Ce processus prend du temps. Mais quand on dit, vite on doit levée le moratoire, qu’est ce qui est caché derrière ? », s’est interrogé le coordonnateur du GTCR-R, Julien Kabalako.
Le réseau d’Ong reproche également au ministre de l’Environnement, la démarche qu’il qualifie de « cavalière » et « engagée unilatéralement » pour modifier le code forestier, malgré son caractère inclusif.
« Nous mettons en cause le pouvoir du ministre pour initier la modification du Code forestier. Il [ministre de l’Environnement] a itinié ce processus en dehors du cadre global multi acteurs et multisectoriel qui découle de la Stratégie Cadre National. La révision du Code forestier est un besoin déjà identifié, mais qui doit être précédé d’abord d’une revue sectorielle pour dégager un état des lieux général du secteur », a indiqué Coordonnatrice du Réseau des Communicateurs pour l’Environnement, Nene Mainzana.
Les acteurs de la société civile environnementale ont également fustigé l’attitude de la France qui, selon les informations à leur disposition, joue un double jeu dans la gestion des forêts en RDC.
« Il y’a de ces pays là qui sont dérrière la levée de ce moratoire. Ils prennent des engagements le jour et la nuit ils font autre chose. Il serait souhaitable que nous attirions l’attention de la France et la Chine. Le premier pays qui prend nos bois c’est la Chine, suivi de la France. Et le gros de ce bois, c’est du bois illégale », a affirmé Joseph Bobia.
Des interrogations taraudent également les esprits des environnementalistes au sujet du silence de l’Union européenne face à l’hypocrisie de la France qui selon eux, sape les accords du partenariat volontaire, en important de la RDC, du bois illégale. Ils condamnent également la France pour avoir laissé ses entreprises s’obstiner à explorer et exploiter du pétrole dans le parc natioanal de la Salonga.
Le réseau des organisations de la société civile environnementale a émis le vœu de voir le programme entrepris en RDC par l’Agence Française du Développement (AFD), amener le pays à prendre en compte les grands chantiers qui restent encore dans le secteur de l’Environnement.
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