Soupçonné d'être un hacker, l'autiste britannique ne sera pas extradé aux USA

La justice a bloqué lundi l'extradition vers les Etats-Unis de Lauri Love, accusé d'avoir infiltré les systèmes informatiques de l'armée américaine, d'une agence du Pentagone, de la Nasa et de la Réserve fédérale. Le trentenaire, qui souffre du syndrome d'Asperger, avait été arrêté en 2013.

Lauri Love échappe à l'extradition vers les États-Unis. Ainsi en a décidé, ce lundi 5 février, la Haute cour de justice britannique.

Cette décision, accueillie avec joie par les soutiens de Lauri Love, annule l'ordre d'extradition du hacker présumé de 33 ans signé par le ministère britannique de l'Intérieur en novembre 2016.

Cet ordre avait été donné deux mois après la décision d'un tribunal londonien d'accepter la demande américaine d'extradition, une décision dont Lauri Love avait fait appel, disant craindre pour sa santé s'il était détenu aux Etats-Unis.

« Éviter que cela arrive à d'autres »

S'exprimant devant le tribunal entouré d'une armada de journalistes, Lauri Love, qui souffre de dépression et du syndrome d'Asperger, une des formes de l'autisme, s'est dit « reconnaissant et soulagé ».

« Cette décision affecte bien évidemment ma vie mais si je suis passé par cette épreuve, ce n'est pas seulement pour m'épargner d'être enlevé et enfermé pendant 99 ans dans un pays où je ne suis jamais allé. C'est un précédent qui évitera que cela arrive à d'autres », a-t-il lancé.

« Régler le problème nous-mêmes »

Le cabinet Kaim Todner, qui représente Lauri Love, a salué dans un communiqué un « jugement majeur ».

« Le système judiciaire britannique a estimé que nous devions régler le problème nous-mêmes, plutôt que d'accepter les demandes du gouvernement américain », a-t-il ajouté. « Il a aussi reconnu que la prise en charge de la santé mentale dans les prisons américaines n'était pas suffisamment adéquate pour garantir que Lauri ne subisse pas un grave préjudice en cas d'extradition ».

Accusé d'avoir infiltré des serveurs américains

Arrêté à son domicile, en octobre 2013, le Britannique est poursuivi aux Etats-Unis pour accès illégal à un ordinateur d'une agence américaine, complot, piratage informatique et vol aggravé d'identité.

Il est notamment accusé de s'être secrètement infiltré, d'octobre 2012 à février 2013, dans les serveurs de la Réserve fédérale pour y voler « des informations confidentielles » avant de les diffuser sur internet.