Kwilu : les paysans veulent des semences résilientes pour améliorer leurs productions agricoles

Depuis quelques années plusieurs paysans de la province du Kwilu en général et ceux de la ville de Kikwit et environs en particulier, dans le sud-ouest de la République démocratique du Congo (RDC) veulent de plus en plus des semences ou boutures de résilience afin d’améliorer leurs productions agricoles. Ils tiennent ainsi à faire face à la problématique du changement climatique et ses impacts sur l’agriculture.

Quelques paysans dans un champ de maïs à Kikwit

« Pendant la saison A de l’an dernier par exemple, j’ai produit deux sacs seulement d’arachides de variété locale pour un champ de 30 ares alors qu’avant le changement climatique un champ de même dimension produisait facilement cinq ou six sacs d’arachide de même variété. C’est pourquoi j’ai besoin, actuellement, des variétés qui peuvent facilement faire face aux méandres de ce changement climatique », témoigne Hélène Nsoko, paysanne de Kikwit 3 dans la commune de Nzinda et dont les champs sont à Mudikongo, ferme située à deux kilomètres de Kikwit.

Selon elle, la diminution de la production agricole a un impact négatif sur l’économie familiale et même sur la sécurité alimentaire en général.

« Il y a des moments où des maïs de variété Kasaï 1 donnaient plus 500 tirettes de maïs pour un petit espace de 12 à 20 ares. Mais j’ai constaté qu’avec l’abondance des pluies inhabituelle la quantité des tirettes est descendue à 300 ou 350 tirettes pour le même espace cultivé. Si la FAO et d’autres organismes s’adonnent sans relâche à distribuer des semences résilientes à plus de 70 pour cent de paysans de la province du Kwilu, ce sera un ‘’Ouf’’ de soulagement pour les paysans de ce coin du pays », déclare Jean-Claude Tateji, un autre paysan contacté au marché de  Kazamba dans la commune de même nom.

Quant à elle, Marie Muditi, agricultrice de 52 ans venue du territoire de Bulungu  préfère, concernant le manioc, la variété TME 419 : « J’ai appris que cette variété peut s’adapter au réchauffement climatique. Car, plusieurs familles du coin où je vis ont constaté que quelque fois des maniocs de mauvaise variété pourrissent sous la terre avant même la récolte », indique-t-elle.

« Les paysans ont raison de réclamer des séances ou boutures de résilience. Mais ils ne doivent pas s’arrêter à cette réclamation seulement. Pour bien accroitre leurs productions agricoles et améliorer la sécuritaire alimentaire dans ce coin du pays face aux changements climatiques, les paysans doivent aussi recourir aux pratiques agro-écologiques et à la protection intégrée des cultures », déclare Jean Mbwengele, spécialiste en agriculture et conseiller des Organisations paysannes dans la province du Kwilu.

Plus de 60 pour cent de la population de la RDC en général et de la province du Kwilu en particulier vivent de l’agriculture. Quelques fois les paysans font face à la perturbation du calendrier agricole dû aux changements climatiques.

En effet, « les impacts projetés de changement climatique incluent aussi des périodes prolongées des sécheresses d’une part, et d’autre part la perte de fertilité de sol et la dégradation due aux précipitations accrues. Ces deux impacts agiront négativement sur la sécurité alimentaire et l’agriculture », indique un manuel de formation des parties prenantes du secteur agricole sur la résilience du secteur agricole au changement climatique produit par le Projet PANA-ASA.