Politique
Agences de voyage et cambistes ressentent déjà les conséquences néfastes de la fermeture de la Maison Schengen et de la réduction des vols de Brussels Airlines, alors que le climat des affaires congolais agonise
Un tour effectué aux environs de la Maison Schengen permet de constater la désolation sur les visages des cambistes qui opèrent d’habitude dans ce quartier de la commune de Lingwala, en face de la représentation de Schengen à Kinshasa qui octroie des sauf conduits pour l’espace européen aux Congolaises et Congolais demandeurs de visas.
L’un des cambistes explique : « Depuis que les autorités congolaises ont donné l’ordre de fermer la Maison Schengen, le nombre de clients qui venaient auprès de nous pour changer des devises étrangères contre les francs congolais a sensiblement diminué. » Et d’ajouter, « nous vivons, et faisons vivre nos familles grâce à cette activité.
Ainsi donc, cet espace constitue pour nous notre lieu de travail/ ou bureau de change, maintenant que ceux qui sont au gouvernement ont pris la décision de fermer la Maison Schengen sans le consentement des Congolais, parce que c’est pour nous qu’ils dirigent le pays, savent-ils qu’ils nous ont plongé dans une situation très compliquée ? ».
Cet avis partagé par d’autres cambistes du coin prouve, si besoin en est encore, que la fermeture de la Maison Schengen ne pouvait demeurer sans conséquence au plan économique, surtout pour les Congolais vivant à Kinshasa, ville où le chômage bat un record et où la majorité de population vit de la « débrouille quotidienne ». Pire encore, nombreux sont les Congolais qui, pour fuir la misère, sont demandeurs des visas pour l’espace européen.
En attendant, ceux qui avaient trouvé un gagne-pain en créant des activités autour de la maison Schengen à Kinshasa sont inconsolables et cachent à peine leur colère. C’est le cas aussi pour ceux qui exploitent des restaurants, terrasses et même des agences de voyage à proximité de la représentation Schengen à Kinshasa.
Cap obligé sur Brazzaville
Concernant les agences de voyages, il faut noter que les démarches ne seront désormais plus compliquées pour les Congolais vivant à Kinshasa et pour les ressortissants d’autres pays africains ayant choisi de vivre dans cette métropole. Pour la simple raison qu’il faudra, pour les demandeurs des visas, traverser de temps en temps le fleuve Congo pour se rendre à Brazzaville, en République du Congo, en vue de l’obtention du visas pour l’espace Schengen, alors qu’avant les démarches se faisaient sur place et avec l’aide de quelques agences de voyage locales
En se rendant à Brazzaville, les demandeurs de visas visant à Kinshasa doivent désormais avoir plus d’argent avant. Car, en plus des frais pour obtenir les Laissez-passer de la DGM, il faut aussi prévoir des frais de séjour qui impliquent non seulement le logement mais aussi la restauration et autres imprévus.
L’heure est donc aux grincements de dents dans les rangs de la population, pendant que les autorités congolaises feignent de minimiser les conséquences de la crise qu’elles veulent entretenir avec la Belgique pour des raisons politiciennes. C’est pour cette raison que beaucoup de Congolais désapprouvent les raisons avancées par les autorités congolaises pour justifier une telle décision aux conséquences incalculables pour la population clochardisée de la RDC.
Maintenant que ces autorités exigent encore la réduction des fréquences de Brussels Airlines sur la ligne Kinshasa – Bruxelles devant passer de 7 à 4 fois la semaine, beaucoup de Congolais dont les activités gravitent autour de cette activité commerciale risquent d’en payer aussi les frais.
C’est le cas certainement des travailleurs de la Régie des Voies Aériennes (RVA) pour qui Brussels Airlines est une grande source de recettes en devises. C’est le cas aussi de plusieurs autres petits services évoluant dans l’assistance au sol à l’aéroport international de N'djili. Comme on le voit, la décision prise par Kinshasa de fermer la Maison Schengen va faire plus de mal aux Congolais qu’au gouvernement ni peuple belge.
Le climat des affaires qui était déjà moribond en RDC avant le conflit entre Kinshasa et Bruxelles vient donc de prendre un coup dont l’économie congolaise aura du mal à se remettre. Les répercussions ne manqueront pas à se faire sentir sur les prix des biens et services. La « bombe sociale » n’est donc plus loin. Le Gouvernement Tshibala ne manquera pas, au passage, d’en payer les frais. A bons entendeurs…
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