La RDC, le Rwanda et le Burundi pour une protection durable de l’écosystème du bassin du lac Kivu et de la rivière Ruzizi

La RDC, le Rwanda et le Burundi ont décidé de participer à un projet sur « la gestion et la préservation des eaux dans le bassin du lac Kivu et de la rivière Ruzizi », belle illustration de coopération régionale entre ces trois pays pour assurer la pérennité de ces ressources naturelles essentielles : l’eau, la forêt et la biodiversité. Et à terme, éviter la guerre de l’eau, indique un communiqué de presse.

Le bassin du lac Kivu et de la rivière Ruzizi est frontalier du Burundi, de la RDC et du Rwanda. Depuis 2011, ces trois Etats, conscients des menaces que subissent les eaux du bassin et son environnement (déforestation), s’efforcent de coordonner la gestion des ressources en eau de ce bassin pour assurer durablement la fourniture en eau aux différents barrages construits dans les cascades de la Ruzizi.

 D’où, la création de l’Autorité du bassin du lac Kivu et de la rivière Ruzizi (ABAKIR). Sur le terrain, concrètement, il s’agit, donc notamment, de réduire la sédimentation dans le lac Kivu et la rivière Ruzizi, de sécuriser le fonctionnement des centrales hydroélectriques de Ruzizi 1, 2 et 3 et des projets partagés d’exploitation du gaz dans le lac Kivu, d’améliorer les conditions de vie des populations vulnérables dans la région et de prévenir les risques de catastrophes naturelles.
Ce projet de gestion et de préservation des eaux se déploie selon 3 axes d’intervention relatifs à une stratégie cohérente et pertinente adoptée aux niveaux régional, nationale et local. Des plans locaux de développement sont établis et acceptés par la population ; les capacités des acteurs sont renforcées pour une bonne gouvernance dans le secteur.

Il concerne également la qualité et la quantité des eaux ainsi que la protection de l’environnement des bassins versants qui soient durablement assurées, via le reboisement et une politique d’aménagement du territoire. Des pratiques culturales résilientes au changement climatique sont adoptées (gestion de la fertilité des sols, lutte anti-érosive, etc.). Les énergies renouvelables sont rendues accessibles. La gestion des déchets solides et liquides, respectueuse de l’environnement, est assurée dans les zones urbaines du lac Kivu.

Les opportunités économiques « vertes » prioritaires sont identifiées et diffusées dans les trois pays. Le développement de filières d’économie verte axées sur la création d’emploi pour les femmes et les jeunes est appuyé. Un secteur agro-pastoral qui répond aux besoins de sécurité alimentaire et nutritionnels et orienté vers le marché.

Depuis de nombreuses années, le PNUD appuie la résilience des populations, notamment par des écosystèmes sains. Ainsi, lier les deux bassins ABAKIR et ALT (Autorité du lac Tanganyika) débouchera sur une approche régionale coordonnée pour lutter contre la guerre de l’eau. Il est donc souhaitable que les deux institutions travaillent ensemble à la planification de leurs projets.

Un atelier organisé à ce sujet à Goma (Nord-Kivu) a permis de définir par consensus les activités prioritaires dans les trois axes stratégiques du programme. Les autorités provinciales du Nord et Sud-Kivu ont pu s’approprier l’initiative dans le cadre de la gestion durable du lac Kivu et de la rivière Ruzizi. Enfin, l’atelier a permis d’élargir et de renforcer le cadre de coopération et collaboration entre l’ABAKIR et ALT dans la perspective d’une gestion régionale du bassin des eaux du lac Kivu et de la rivière Ruzizi.