Espagne: Eliminé par Leganés, le Real Madrid s'enfonce dans la crise

En difficulté en Liga, le Real Madrid a touché le fond mercredi en chutant sur sa pelouse face à Leganés (1-2) lors du quart de finale retour de la Coupe du Roi. Dos au mur après cette humiliation, Zinedine Zidane le sait : il joue sa tête contre le Paris Saint-Germain en Ligue des Champions.   

Rien ne va plus au Real Madrid! L'équipe de Zinédine Zidane a été humiliée et éliminée en quarts de finale de la Coupe du Roi par son modeste voisin Leganés mercredi, recevant une gifle (2-1) à trois semaines du choc européen face au Paris SG.

Au stade Santiago-Bernabeu, une équipe merengue très remaniée s'est retrouvée menée sur un tir limpide de Javi Eraso (32e) puis une tête puissante de Gabriel Pires (55e), malgré l'égalisation entretemps de Karim Benzema (47e). Et en dépit de ses efforts désespérés en fin de match, le Real, vainqueur 1-0 à l'aller mais éliminé en vertu des buts inscrits à l'extérieur, ne remportera pas cette saison le seul trophée qui manque à Zidane depuis sa nomination en 2016.

L'élimination mercredi du Real par la modeste équipe de Leganés va rapidement entrer au hit-parade des soirées les plus humiliantes de l'histoire du club.

Ce surprenant revers contre Leganés, l'un des plus petits budgets de Liga (45 M€), soit quinze fois moins que l'ogre Real (675 M€), va rapidement entrer au hit-parade des soirées les plus humiliantes de l'histoire du club. Si le Real pensait avoir rejeté ses doutes derrière lui dimanche en étrillant La Corogne en Liga (7-1), la crise est désormais là et bien là.

Car sans la Coupe du Roi pour sauver les meubles, et avec un retard désespérant de 19 points sur le leader Barcelone en Championnat d'Espagne, les Madrilènes vont jouer leur saison à quitte ou double en huitièmes de Ligue des champions face au PSG (14 février et 6 mars).

Le seul trophée qu'il manquait à Zidane au Real Madrid

Malgré les absences de Cristiano Ronaldo et Gareth Bale, ménagés mercredi, difficile d'imaginer comment ce Real-là a pu s'incliner ainsi devant son public. Sur cette pelouse du stade Bernabeu, autrefois redoutée, les doubles champions d'Europe en titre ont encaissé deux buts à chaque tour de Coupe du Roi cette saison: Fuenlabrada (D3) en seizièmes (2-2), Numancia (D2) en huitièmes et Leganés mercredi...

Cette fois, ça risque de chauffer pour Zidane, qui a récemment prolongé jusqu'en 2020 son contrat mais se retrouve visé par les critiques pour la première fois de son mandat, malgré huit trophées remportés sur onze possibles. Son choix d'aligner une équipe bis en Coupe alors que le Real n'a plus grand-chose à jouer en Liga risque de faire jaser. Tout comme son refus d'attirer des recrues cet hiver pour renforcer une équipe qui a perdu gros l'été dernier (James, Morata, Pepe). Il faut aussi reconnaître le mérite de Leganés, ordonné, efficace et qualifié pour la première fois de son histoire en demi-finale de Coupe.

Santiago Bernabeu en colère

Les plus belles occasions de la première période ? Aucun tir cadré en faveur du Real et quelques banderilles pour les visiteurs", avec un Claudio Beauvue très remuant, avec un coup franc expédié sur le poteau (5e). Bref, le but d'Eraso d'une frappe limpide après une perte de balle de Nacho (32e) relevait d'une certaine logique et permettait à Leganés d'égaliser sur l'ensemble des deux matches, au grand mécontentement du Bernabeu qui a sifflé son équipe à la pause.

Et malgré le sursaut signé Benzema d'un petit ballon piqué plein de finesse (47e), son premier but en deux mois, le Real a baissé la garde sur le deuxième but signé Gabriel (55e), avant de se heurter sans succès au mur adverse...

La Maison blanche est en feu ?

Pour ne rien arranger, un gros morceau se profile dès samedi en Liga: Valence, qui s'est pour sa part qualifié mercredi en battant aux tirs au but Alavés, finaliste de l'édition 2017 (2-1, 1-2 a.p. et 3 t.a.b. à 2). Après la qualification mardi de Séville aux dépens de l'Atlético Madrid (2-1, 3-1), il reste un dernier billet à attribuer jeudi entre le FC Barcelone et son voisin l'Espanyol, vainqueur 1-0 à l'aller.

La presse sportive espagnole consacre, ce jeudi, ses Unes au fiasco du Real Madrid éliminé de façon inattendue à Santiago Bernabeu mercredi en Coupe du Roi face à Leganés (1-2) après s’être imposé lors du match aller (1-0). «Exploit et honte» pour Marca, «Explosion» pour As, «Ni Liga, ni Coupe» pour Mundo deportivo, «Sinistre total» pour Sport. El Mundo souligne que le Real s’est éteint. La Vanguardia assurant «le Real descend».

Sur son site internet, Marca lance : «Touché et coulé ?» en visant Zinédine Zidane qui est au cœur des critiques. Avant de revenir «sur le plus grand accroc du Real de Zidane» qui débouche sur une «crise totale». «Une crise majuscule qui marque les erreurs de Zidane l’été dernier.»

Zinédine Zidane qui est au cœur des critiques

As de son côté décrypte les raisons d’un suicide, en ciblant les joueurs impliqués (Achraf, Kovacic, Theo et Benzema), la rotation de Zidane force du club hier, aujourd’hui au cœur des critiques (à 19 points en Liga, le technicien français a, sans succès, fait tourner contre Leganés se privant de Ronaldo, Kroos, Marcelo ou Bale), les recrues estivales qui n’ont pas apporté le souffle espéré à une équipe qui circonstance aggravante lorsqu’elle se trouve menée n’a plus la faculté d’inverser la tendance.

El Mundo Deportivo rappelant que Zinédine Zidane avait, début janvier martelé : «Je n’ai besoin de personne, je ne souhaite personne», mettant un terme aux rumeurs de transferts et scellant la confiance qu’il avait dans son groupe.

Un groupe avec lequel il souhaite toujours rebondir, comme il l’a rappelé en conférence de presse après avoir assumé le poids de l’échec retentissant : «C'est un coup très dur. Je suis le responsable, c'est moi qui fais l'équipe et je me suis trompé à beaucoup d'égards (…) 2018 n'est pas terminé. Nous devons faire face tous ensemble, nous relever demain, et nous aurons un match samedi (à Valence) puis le 14 (février) un autre match…»

«C'est un résultat logique, l'adversaire a fait son match et pas nous. Je suis le responsable de tout ça et c'est un échec pour moi», a résumé Zidane en conférence de presse, reconnaissant avoir vécu sa pire soirée comme technicien du Real.

«C'est un coup très dur. C'était une confrontation en aller-retour, avec deux matches, et nous avions fait ce que nous devions faire à l'aller (1-0). Mais ensuite, à la maison, on ne peut pas entamer un match comme ça. Je suis le responsable, c'est moi qui fais l'équipe et je me suis trompé à beaucoup d'égards. C'est très dur, personne ne s'y attendait, moi le premier, mais c'est le football», a-t-il souligné.

La Ligue des Champions et le duel avec le Paris SG (les 14 février et 6 mars) va présenter à une Maison blanche en feu et à son entraîneur star un délicat quitte ou double…

Real Madrid (4-3-3) : Casilla - Achraf Hakimi (Carvajal, 68e), Nacho, Ramos, Theo Hernández - Kovačić, M.Llorente (Modrić, 68e), Isco (Mayoral, 76e) - Lucas Vázquez, Benzema, Asensio. Entraîneur : Zinédine Zidane.

Leganés (4-3-3) : Champagne - Tito, Bustinza, Siovas (Mantovani, 58e), Diego Rico - Gabriel, Brasanac, Eraso - El Zhar (Naranjo, 80e), Beauvue, Amrabat (R.Garcia, 70e). Entraîneur : Asier Garitano.