Afrique
Non-lieu pour des soldats français accusés d’abus sexuels contre des enfants en République centrafricaine, dans le cadre d’une mission de maintien de la paix entre 2013 et 2014. La justice française qui a prononcé cette décision ce jeudi, a clos le dossier estimant n’avoir pas pu établir l’implication des soldats français mis en cause.
Le faisant, la justice française s’aligne sur une requête du parquet de Paris qui requérait en mars dernier un non-lieu dans ce dossier sensible révélé en 2015 par le quotidien britannique The Guardian.
Le média qui tirait sa source d’une note interne des Nations unies, révélait alors que des auditions avaient été faites à six enfants âgés de 9 à 13 ans qui avaient accusé des soldats de la force française Sangaris de viols dans le camp de déplacés de l’aéroport M’Poko de Bangui, en échange de rations de nourritures, entre décembre 2013 et juin 2014.
Toutefois, au cours de l’enquête ouverte par la justice française, de nombreuses irrégularités se seraient révélées. Face à des photos, un enfant a dit reconnaître son agresseur, mais il ne s’agirait pas d’un militaire. Un autre aurait par ailleurs concédé avoir menti.
Du côté de la partie civile, on accuse cependant les autorités françaises et l’ONU d’avoir voulu étouffer ce scandale qui a également touché des contingents de l’ONU.
L’association End Child Prostitution, Child Pornography and Trafficking of Children for Sexual Purposes (Ecpat – « Mettre fin à la prostitution infantile, à la pornographie infantile et au trafic d’enfants à des fins d’exploitation sexuelle »)
avait notamment demandé une expertise quant à l‘éventualité d’un “traumatisme” pouvant expliquer la discordance dans les témoignages des enfants.
“Le parquet n’a même pas attendu que les juges se prononcent sur cette demande”, a regretté l’avocat de l’association, Me Emmanuel Daoud. “C’est la manifestation d’un manque de considération pour les parties civiles et cela alimente le soupçon de vouloir en terminer au plus vite avec ce dossier”, avait-il ajouté.
Déployées en décembre 2013 en République centrafricaine, la force Sangaris était missionnée pour faire cesser les violences entre les rebelles musulmans de la Séléka, et les miliciens chrétiens anti-balaka, et restaurer la sécurité. Les accusations d’abus sexuels ont porté une sérieuse atteinte à l’intégrité de la force dont les opérations ont pris officiellement fin octobre 2016.
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