Politique
L’ingénieur Alexis Mutanda, député national de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS), dresse un bilan très sombre de la République Démocratique du Congo au regard des évènements douloureux que le peuple congolais a vécus sur le plan politique et social au cours de l’année de 2017 qui vient de s’achever.
Il l’a fait savoir le samedi 30 décembre 2017 devant un parterre de journalistes, tout en présentant au peuple congolais ses vœux pour l’année 2018 dont il espère qu’elle puisse aux populations clochardisées de ce grand pays au cœur de l’Afrique de retrouver enfin sa dignité et le sourire, afin d’oublier les déboires de 2017. L’élu de Mbuji-Mayi émet le vœu de voir ses compatriotes prendre conscience de leur héritage et penser beaucoup plus à l’épanouissement de ce pays.
Déjà le 16 février 1992, les Congolais avaient marché
Concernant la loi électorale, promulguée par Joseph Kabila en décembre de l’année passée et la démarche de certains membres de l’opposition ayant saisi la Cour Constitutionnelle pour qu’elle donne son avis sur cette loi controversée, l’homme à qui Etienne Tshisekedi avait confié la direction de la centrale électorale de l’UDPS avant les élections de 2011 a fait remarquer qu’à partir du moment où ce texte de loi ne satisfait pas tout le monde, il est normal que des Congolais en général et des opposants en particulier puissent s’opposer à la promulgation de ladite loi.
L’ingénieur Alexis Mutanda a d’ailleurs relevé que cette loi électorale a connu des problèmes au niveau de l’Assemblée nationale et du Sénat.
A propos de la marche pacifique programmée le dimanche 31 décembre 2017 par les laïcs catholiques, l’élu de Mbuji-Mayi n’a pas manqué de rappeler que le 16 février 1992, les Congolais avaient marché à cette époque pour protester contre la fermeture arbitraire de la Conférence Nationale Souveraine (CNS) par le Premier ministre d’alors, Nguz-A-Karl-I-Bond. Alexis Mutanda souligne qu’après des morts et des blessés, les autorités politiques de l’époque avaient dû rouvrir la CNS. Ce qu’il a qualifié de « victoire pour le peuple ».
Au cours de son allocution l’intervenant a ironisé sur le fait que lorsqu’il s’agit de voter, le peuple est souverain mais quand ce même peuple veut marcher, certaines personnes trouvent qu’il exagère. L’élu de Mbuji-Mayi a évoqué les manifestations de débuts 2016, qui avaient abouti au retrait d’une loi déplaisant au peuple.
Face aux chevaliers de la plume et du micro, Alexis Mutanda a avoué que 2017 n’a pas été une bonne année. Il a signalé que le 1er février, « on a perdu le président Tshisekedi ». Le parlementaire a, pour l’occasion, déploré le fait que jusqu’à présent, sa dépouille mortelle ne soit toujours pas inhumée dans la terre de ses ancêtres.
Parlant du climat d’insécurité qui sévit en RD Congo, l’intervenant s’est exprimé notamment sur la situation dans le Kasaï, endeuillé par des conflits avec des populations traquées et tuées, au point de devoir se réfugier en Angola. Il a aussi condamné l’assassinat des deux experts de l’ONU, égorgés dans cette partie du pays.
Dans son analyse, Alexis Mutanda a également fustigé l’insécurité récurrente à l’Est de la RDC, notamment dans les territoires de Beni et autres. Le député national a par ailleurs pointé du doigt le drame de l’Ituri, où des éleveurs venus du Soudan ainsi que de République centrafricaine, armés jusqu’aux dents, occupent des territoires congolais et y font paitre leurs bétails.
Le drame répressif enduré presque chaque jour par les populations de la ville province de Kinshasa n’a pas été oublié par l’ingénieur Mutanda.
Sur le plan politique, Alexis Mutanda a fustigé le calendrier électoral publié par la Commission Nationale Electorale Indépendante (CENI), qui n’est pas accepté. Il a d’ailleurs relevé que plusieurs préalables pour des scrutins libres, démocratiques, transparents et apaisés posent problèmes.
Misère généralisée
Sur le plan social, le parlementaire s’indigne de la « misère tout à fait généralisée » dans laquelle vivent le Congolais qui ne trouvent plus d’emplois et déplore le fait que de grandes entreprises ferment. Il a insisté sur le fait que lorsque les sociétés mettent la clé sous le paillasson, elles mettent en difficulté des familles entières.
Alexis Mutanda a jeté un regard particulier sur l’encadrement de la jeunesse, grande victime de cette situation. Il a à ce sujet déploré l’indifférence des autorités face aux boissons fortement alcoolisées appelées à Kinshasa « zododo », « agene » et autres «gege », dont les principaux consommateurs sont des jeunes.
Changement à la tête du pays
Pour 2018, l’intervenant a préconisé comme solution aux problèmes de la RD Congo de changer la tête du pays. Rappelant les adages « le poisson pourrit par la tête » et « il n’y a pas de mauvaises troupes, il n’y a que de mauvais chefs », l’homme politique a insisté sur le fait que les Congolais doivent comprendre qu’ils sont propriétaires et héritiers de ce pays. Alexis Mutanda a d’ailleurs rappelé les paroles de l’hymne national « nous bâtirons un pays plus beau qu’avant ».
Questionné sur le dédoublement de partis politiques, l’élu de Mbuji-Mayi a rappelé que le débauchage n’est pas un phénomène nouveau. Il a à ce sujet déploré la carence de leadership au sein de la classe politique congolaise.
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Ils nous font confiance
Le député UDPS et élu de Mbuji-Mayi appelle aussi les Congolais, souverain primaire, à prendre conscience de leur héritage afin de retrouver leur dignité perdue.