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Infos congo - Actualités Congo - Premier-BET - 08 avril 2024
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En Libye, l'assassinat du maire de Misrata ravive les tensions

2017-12-18
18.12.2017
2017-12-18
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Vue générale du centre-ville de Misrata, le 13 juillet 2016.

Mohamed Eshtewi, édile modéré de la troisième ville du pays, a été enlevé et tué à son retour d’un voyage officiel en Turquie, alors que la zone était considérée jusque là comme sûre dans un pays divisé. Les assaillants n'ont pas été identifiés.
 

Le maire de Misrata a été assassiné dimanche dans la soirée. Au coucher du soleil, la voiture où se trouvait Mohamed Eshtewi a été attaquée alors que l’édile, figure modérée et partisan des accords de paix signés en 2015 sous l’égide de l’ONU, revenait d’un voyage officiel en Turquie. Les assaillants, dont l’identité est encore inconnue, ont tiré, blessant gravement le frère de Mohamed Eshtewi qui était venu le chercher à l’aéroport de Misrata, sans protection particulière. Le maire, lui, a été dans un premier temps enlevé. Son corps a été retrouvé plusieurs heures plus tard dans une rue près de l’hôpital, criblé de balles et avec une large entaille à la tête.

Le scénario macabre a terrorisé les quelque 400 000 habitants de la ville libyenne : «Il y a des policiers partout, je ne suis pas sûr d’avoir le courage d’assister à l’enterrement prévu cet après-midi», expliquait, lundi, Mouad, un jeune Misrati. La population locale n’a pas été la seule à avoir été choquée. Ghassan Salamé, le chef de la délégation des Nations unies en Libye, a exprimé «sa profonde tristesse et sa ferme dénonciation» de cet assassinat. Le diplomate libanais mise beaucoup sur les municipalités, rares institutions qui fonctionnent et qui sont bien perçues par la population, pour aider à trouver une solution à la division du pays, qui compte deux gouvernements. A l’invitation des Nations unies, 94 municipalités libyennes se sont réunies en Tunisie du 6 au 8 décembre pour tenter d’accélérer la réconciliation politique.

Profondes divisions

Jusqu’ici, Misrata, situé à 200 kilomètres à l’est de Tripoli, a longtemps été considéré comme la zone la plus sécurisée de la Libye post-2011. Les brigades de la troisième ville du pays étaient parmi les plus puissantes et les plus nombreuses durant la révolution. Depuis 2014 et la bataille de Tripoli, qui a vu l’émergence de deux gouvernements (à Tripoli, ouest du pays, et Al-Bayda, est du pays), la ville de Misrata était perçue comme une cité sécurisée. Mais depuis plusieurs mois, les profondes divisions avaient fissuré cette image.

Le meurtre de Mohamed Eshtewi n’a pas été revendiqué mais plusieurs pistes sont évoquées, qui sont autant de brèches qui menacent la stabilité de Misrata. Premier coupable désigné : Ibrahim ben Rajeb, chef du conseil militaire de la ville et d’obédience islamiste. Ce dernier a, à plusieurs reprises, tenté de forcer l’édile à la démission. Mohamed Eshtewi était un partisan des accords de Skhirat signés le 17 décembre 2015 sous l’égide de l’ONU et qui ont donné naissance au gouvernement d’union nationale, installé à Tripoli et dirigé par Faïez el-Serraj. Un pouvoir que refusent de reconnaître Ibrahim ben Rajeb et les différentes factions islamistes de Misrata.

L’Etat islamique est également pointé du doigt. Ce sont les combattants misratis qui étaient en premières lignes pour chasser les jihadistes de la ville de Syrte, à 240 kilomètres à l’est de Misrata, en décembre 2016. Depuis, les terroristes se sont disséminés en cellules au sud de la région. Le groupe avait revendiqué l’attaque contre le tribunal de Misrata en octobre, qui a coûté la vie à quatre personnes. A l’époque, le groupe avait justifié son action en qualifiant Misrata de «l’un des plus grands soutiens» du gouvernement d’union nationale.

Appel du «peuple libyen libre»

Dernier responsable évoqué : Khalifa Haftar. Longtemps, l’homme fort de l’est a été honni dans la ville. Mais la crise économique s’accentuant, la faiblesse du cabinet de Faïez el-Serraj se faisant plus criante et les victoires militaires de Haftar s’ajoutant, une partie des acteurs locaux a commencé à accepter de voir l’autoproclamé maréchal jouer un rôle dans la nouvelle Libye. «Haftar peut avoir sa place dans le processus mais il ne doit pas imiter le modèle égyptien avec la dictature d’Al-Sissi», avance ainsi Ali Abou Sitta, membre du conseil municipal de Misrata.

Or, dimanche, dans une allocution télévisée à l’occasion des deux ans de la signature des accords de Skhirat, Khalifa Haftar a décrété que le texte n’était plus que de l'«encre sur du papier» et s’est dit prêt à répondre à l’appel du «peuple libyen libre». Le militaire a également eu des mots durs envers l’ONU et le gouvernement d’union nationale dont la légitimité, selon lui, était remise en cause dès le premier jour. Sous couvert d’anonymat, des leaders locaux émettent l’hypothèse que Haftar ait pu vouloir se débarrasser de Mohamed Eshtewi pour mettre ses mots en actes. Aucun observateur n’avance la moindre piste pour le moment. Mais tous partagent la même crainte, résumée par Mattia Toaldo, chercheur au Conseil européen pour les affaires étrangères : «Espérons que cela ne déclenche pas plus de violence.»


Le Figaro
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