Politique
Le Ministre belge des Affaires Etrangères, en sa qualité de patron de la diplomatie du Royaume de Belgique, devrait atterrir ce lundi au pays, précisément, à Kinshasa pour inaugurer le tout nouveau bâtiment qui va abriter en plus de l’Ambassade de Belgique, ceux des Pays-Bas et du Luxembourg.
Malgré cet aspect très administratif, dans un Congo-Kinshasa en proie à une crise politico-électorale sérieuse, la venue de Didier Reynders crée des remous au sein de la classe politique quant à un probable message dont il serait détenteur pour des officiels congolais, et des politiques de l’Opposition.
A l’aube du début de décembre et ses enjeux en République Démocratique du Congo, des observateurs se triturent déjà les méninges pour sonder l’esprit de ce message supposé. Quoi qu’il en soit, il sied de remarquer que comme ses compères de l’Occident, la Belgique avait acté la publication du calendrier électoral par Nangaa et ses pairs de la Commission Electorale Nationale du Congo (CENI).
Donc, le Royaume de Belgique par Reynders, s’il faille apporter un message auprès des politiques Rd Congolais, ne pourra que prôner la voie d’un consensus pour l’après 31 décembre afin que des rixes en RDC soient évités. Le consensus, c’est même ce que Bruxelles a recommandé au tandem CENI-Pouvoir sur le calendrier électoral.
Car, si cet almanach a le privilège de baliser l’horizon au pays jusqu’aux prochaines élections, il s’avère une pomme de discorde sur l’agora politique compte tenu du fait que l’Opposition ainsi que certaines forces politiques dont des mouvements citoyens tels que la Lucha, Filimbi et Cie avaient rejeté ce calendrier.
Outre la problématique du consensus, la diplomatie belge avait demandé que l’espace politique congolais s’ouvre grâce à l’application des mesures convenues dans l’accord du 31 décembre 2016. Toutes ces revendications d’antan, mises en musique, laissent entrevoir ce que Reynders peut avoir comme axe dans son speech officieux avec les politiques, si cela a lieu.
Une visite pas sous de bons auspices
La visite éclair est organisée alors que le climat politique entre Bruelles et Kinshasa est difficile. Les autorités congolaises ont en effet été contrariées par les déclarations du chef de la diplomatie sur la nomination de Bruno Tshibala en tant que nouveau Premier ministre en avril dernier. Cette nomination "s'écarte de la lettre et de l'esprit de l'accord de la Saint-Sylvestre", avait déclaré M. Reynders. Après d'intenses négociations, les élections présidentielles devaient être fixées au plus tard à la fin de l'année, avec un an de retard. Les électeurs congolais se rendront finalement aux urnes, au plus tôt, en décembre 2018.
Le régime de Kinshasa reproche au ministre des Affaires étrangères de se ranger du côté de l'opposition. Les relations diplomatiques ne se sont pas réchauffées ces derniers mois. En septembre dernier, lors de l'Assemblée générale de l'ONU à New York, la délégation congolaise a insisté pour que M. Reynders n'assiste pas à la rencontre entre le Premier ministre Charles Michel et le président Joseph Kabila.
Une rencontre entre les deux leaders n'est, d'ailleurs, pas prévue, tout comme d'autres réunions officielles. Le ministre Reynders n'a pas reçu mandat du "kern" pour des contacts officiels.
L'homologue congolais du chef de la diplomatie Leonard She Okitundu sera en Côte d'Ivoire en prévision du sommet Europe-Afrique, auquel Didier Reynders prendra également part.
"Le timing de la visite n'est pas idéal", selon Nadia Nsayi de l'association néerlandophone Broederlijk Delen/Pax Christi. L'ONG demande que M. Reynders transmette un message clair aux autorités à Kinshasa, sur l'organisation des élections et les libertés démocratiques. Mais en l'absence de contacts officiels, il est peu probable que le vice-Premier ministre arrive à faire passer ce message aux autorités congolaises.
La nouvelle ambassade de 4.000 m² a coûté 10,5 millions d'euros. Il s'agit d'un important projet du ministère des Affaires étrangères et d'un des premiers bâtiments à deux tiers passif en Afrique centrale. L'ambassade emploiera près de 200 personnes et accueillera également l'ambassade des Pays-Bas.
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Didier Reynders, le Ministre belge des Affaires Etrangères, lors de son arrivée à Kinshasa en 2012.