Situation à l'Est : Julien Paluku s'en prend à Tshibala

Bientôt interpellé à l’Assemblée nationale à l’initiative du député MP Henry-Thomas Lokondo, le Chef du gouvernement violemment pris à partie par le gouverneur MP du Nord-Kivu qui a déploré son immobilisme par rapport à la dégradation de plus en plus entretenue de la situation sécuritaire dans la partie Est du pays avant de lui lancer le défi d’aller tenir un Conseil des ministres à Beni! 

Sale temps pour le Premier ministre Bruno Tshibala, attaqué sévèrement par deux cadres de la Majorité présidentielle. Le premier est Henri-Thomas Lokondo. L’élu de Mbandaka a initié une motion d’interpellation contre le chef du gouvernement issu du Rassemblement, qui a excessivement dépassé le délai constitutionnel du dépôt du projet de loi des finances 2018. Julien Paluku, gouverneur du Nord-Kivu, est le second. Il ne s’est pas empêché de tancer le PM en public à la faveur d’une conférence de presse, lundi 13 novembre dernier et a fustigé son immobilisme par rapport à la dégradation de plus en plus entretenue de la situation sécuritaire dans la partie Est du pays. 

Le Premier ministre Bruno Tshibala risque de passer des jours voire des semaines tumultueuses d’ici le 31 décembre avec des attaques de plus en plus ouvertes et sévères de la part de ses alliés de la Majorité présidentielle -MP.

Vendredi 10 septembre 2017 au cours d’une plénière à huis clos à la Chambre basse du Parlement, Henry-Thomas Lokondo, élu MP de Mbandaka, a vu son initiative d’interpeller le PM Tshibala approuvée à l’unanimité. Le vote de la plénière impose Tshibala et l’ensemble de son équipe à se présenter devant les élus du peuple dans les huit jours qui suivent. Il sera question d’éclairer la lanterne du peuple, à travers ses représentants, sur les raisons pour lesquelles le gouvernement n’a pas encore déposé le projet de loi sur les finances 2018 alors que, selon la Constitution, le gouvernement est tenu de le présenter avant le 15 septembre, date de l’ouverture de la session budgétaire. Sinon, le gouvernement est réputé démissionnaire. Tshibala, jusqu’en ce 15 novembre 2017, ne l’a pas encore fait. Pourtant, de l’avis de certains analystes, le budget 2018 est particulièrement important du fait qu’il doit définir les mécanismes à mettre en place par le gouvernement pour financer les élections, programmées en décembre 2018 par la CENI.

A l’interpellation de Lokondo vient se greffer le défi lancé au Premier ministre par Julien Paluku. Le gouverneur de la province du Nord-Kivu ne s’est pas empêché de s’en prendre au PM en public à la faveur d’une conférence de presse, lundi 13 novembre 2017 à Goma.

S’exprimant en Swahili devant la presse, Julien Paluku a, selon nos confrères de scooprdc.net et des témoignages d’autres confrères de Goma, fustigé « l’immobilisme » du PM Tshibala par rapport à la dégradation de plus en plus entretenue de la situation sécuritaire dans la partie Est du pays où Paluku est gouverneur d’une des provinces riches de la zone.

Entre le marteau et l’enclume

Le Gouv’, dans son intervention, décrit un autre visage du Premier ministre, avec des critiques allant jusqu’à démontrer l’inefficacité de son gouvernement, frôlant parfois les soupçons d’incompétence.

D’un ton dur et ferme, Paluku a accusé Tshibala de ne pas prioriser la sécurité de sa province dans son action gouvernementale. «Demander à l’opposant, devenu Premier ministre, Mr Bruno Tshibala, depuis qu’il est là, pourquoi les ADF -milice Ougandaise-, les FDLR -milice Rwandaise-, les Mayi Mayi -milice RD-congolaise- sont encore actifs en province du Nord-Kivu?», a-t-il asséné avant de lancer un défi à Tshibala, invité à descendre dans cette province poudrière pour palper du doigt les réalités sécuritaires de terrain.

«Qu’il vienne tenir le Conseil des ministres à Beni», a tonné le gouv’ Paluku. Suffisant pour comprendre que le chef du gouvernement issu de l’Accord de la Saint Sylvestre est entre le marteau et l’enclume. Ça sent mauvais! Ces ukases semblent augurer la venue d’un temps encore plus morose, susceptible de précipiter le départ de la Primature de l’ancien  acolyte de Tshisekedi wa Mulumba.