Société
« Lors de l’enquête menée par Human Rights Watch à Kotakoli en septembre, nous avons documenté que plus de 100 personnes parmi les combattants démobilisés, leurs femmes et leurs enfants qui avaient été envoyés à Kotakoli sont mortes de faim et de maladie après que les responsables du gouvernement ont négligé de leur fournir la nourriture et les soins de santé appropriés », explique Ida Sawyer, chercheuse de Human Rights Watch sur la RDC.
Citant ces ex-combattants, elle affirme qu’ils n’ont reçu des provisions de nourritures du gouvernement que pendant leurs premiers trois mois dans ce centre.
Cette provision se serait épuisée à la fin de l’année 2013. Pendant les 9 mois qui ont suivi, le gouvernement n’aurait envoyé que « des quantités minimales de nourritures et de médicaments ».
En raison du manque de nourriture et de l’absence quasi totale de soins de santé, soutient l’ONG, de nombreux anciens combattants et membres de leurs familles sont tombés malades et sont morts de malnutrition et de maladie.
« La négligence du gouvernement congolais envers ces anciens combattants et leurs familles est criminelle », déplore Ida Sawyer.
A en croire Human Rights Watch, les ex-combattants de Kotakoli affirment enterrer jusqu’à 5 corps par jour.
Pour Ida Sawyer, cette situation « donne un très mauvais message aux autres combattants qui sont encore dans la brousse et qui peuvent être prêts à se rendre ».
Human Rights Watch rappelle qu’en septembre 2013, 941 combattants de plusieurs groupes armés qui se sont rendus et plusieurs centaines de membres de leurs familles ont été déplacés de l’Est de la RDC jusqu’au camp de Kotakoli, situé dans la province de l’Équateur dans le nord-ouest du pays, en attendant leur intégration dans l’armée ou leur retour à la vie civile.
En septembre dernier, Modeste Bahati, ministre de la Prévoyance sociale et rapporteur du comité interministériel Désarmement, démobilisation et réinsertion (DDR3), avait déclaré à Radio Okapi que des moyens avaient été donnés pour que ces ex-combattants vivent « dans des conditions décentes » :
« Les moyens et les instructions ont été donnés au général Kahimbi [coordonnateur national du processus de Désarmement, démobilisation et réinsertion, ndlr] pour que de toute urgence qu’on puisse réhabiliter les bâtiments mais également apporter les vivres et tout ce qu’il faut pour que les ex-combattants puissent vivre dans les conditions décentes. Et au moment où je vous parle, l’équipe du général Delphin Kahimbi est à pied d’œuvre. »
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