Société
Avec la plainte des syndicats des enseignants déposée auprès du Procureur général de la République contre le Premier ministre, le bras de fer entre la primature et les fonctionnaires de l'Etat est relancé.
Le gouvernement continue à faire fi de la loi de finances 2017 en refusant de payer les fonctionnaires de l'Etat au taux budgétaire. Dès lors, l'opinion ne s'explique pas que le Parlement continue à rester indifférent sur ce dossier. Il est urgent que les élus du peuple plaider la cause des fonctionnaires.
Le social brûle en République démocratique du Congo. L'écrasante majorité de la population congolaise broie du noir. Le panier de la ménagère continue à s'effriter face au pouvoir d'achat qui s'amenuise de plus en plus pour les personnes à faible revenu.
Les fonctionnaires de l'Etat font justement partie de ces catégories de personnes à pouvoir d'achat faible.
C'est ce qui explique la grogne depuis trois mois dans la Fonction publique, dans l'enseignement primaire, secondaire et universitaire ainsi que dans toutes les administrations émargeant du budget de l'Etat.
Dans toutes ces institutions, les revendications portent sur le paiement des salaires sur base du taux budgétaire de 1 425 francs congolais le dollar américain.
Le problème, c'est que le gouvernement ne veut pas exécuter cette disposition de la loi de finances 2017, telle qu'adopté par le Parlement.
En dépit des concertations entre le gouvernement et les différents syndicats tant de l'Administration publique que de l'Enseignement primaire, secondaire et universitaire, aucun compromis n'a été trouvé.
Le gouvernement Tshibala a tenté de contourner la paie au taux budgétaire en acceptant d'ajouter 20 000 francs congolais aux fonctionnaires et 30.000 aux enseignants. Mais, les syndicats n'entendent pas cautionner aussi facilement ce manque de volonté de la part du gouvernement.
Le PGR déjà saisi
Quatre syndicats, regroupés au sein de la Synergie des syndicats des enseignants de la RDC, ont décidé jeudi 5 octobre de suspendre brièvement le mouvement de grève observé depuis la rentrée scolaire, le 5 septembre. Ils ont, par ailleurs, porté plainte contre le gouvernement Tshibala pour « violation grave des droits humains ».
Cette synergie, constituée de syndicats SYNECAT, CCT, SYNEP et FA, a déposé auprès du Procureur général de la République une plainte contre le gouvernement de la RDC pour « violation grave de droits humains et haute trahison, rapporte Radio Okapi ».
Les syndicalistes affirment que « l'article 36 alinéa 2 de la Constitution impose à l'Etat congolais de garantir le droit au travail, de protéger contre le chômage et d'assurer une rémunération équitable et satisfaisante au travailleur et à sa famille ».
Cette plainte se justifie par le non-respect des obligations et charges constitutionnelles par le chef du gouvernement qui « renforce l'insécurité socioprofessionnelle chronique dans laquelle sont placés les enseignants » du secteur public.
Les syndicalistes rappellent que, dans son programme d'action présenté au Parlement, le gouvernement s'est fixé comme objectifs, notamment, l'amélioration des conditions de vie de la population.
Pour eux, cela suppose notamment la politique de la gratuité de l'enseignement fondamental, l'engagement de résorber tous les enseignants non payés, l'engagement de payer les salaires des enseignants sur base du taux moyen de 1425 francs congolais le dollar américain. Constat fait par les syndicalistes, le Premier ministre n'a respecté aucun de ses engagements.
L'autorité budgétaire aux abonnés absents
Jusqu'à présent, cette question n'est pas encore débattue au sein de deux Chambres du Parlement.
Aucun membre du gouvernement Tshibala n'a été interpellé par les élus du peuple sur cette question cruciale en rapport avec le social. Ce dernier est l'une des trois missions confiées à l'Exécutif national par le président de la République.
En refusant de payer les salaires des fonctionnaires au taux budgétaire, le gouvernement est susceptible d'être non seulement interpelé mais aussi sanctionné par les députés et sénateurs.
Au regard de la misère sociale présentement en République démocratique du Congo, il est déconcertant que les représentants du peuple ne se soient pas investis, en usant de toutes les voies de droit, dans la résolution de cette question de haute portée sociale.
Il est temps que l'Assemblée nationale et le Sénat se saisissent du dossier. Le Parlement reste l'autorité budgétaire.
Il devrait s'investir à défendre le budget voté de manière à ce qu'il soit mis en œuvre correctement, sinon de sanctionner les membres du gouvernement qui empiéterait à la loi de finances 2017.
Le gouvernement a déjà montré sa mauvaise foi, en refusant de payer les salaires des agents et fonctionnaires de l'Etat au taux indiqué dans la loi de finances. Il appartient au Parlement d'exercer maintenant sa mission constitutionnelle.
Il est urgent d'interpeller le Premier ministre qui a pris l'engagement, devant les députés nationaux, de payer les agents de l'Etat au taux budgétaire.
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