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Infos congo - Actualités Congo - Premier-BET - 05 mars 2024
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Société

Sécurisation des prêtres et agents pastoraux : la Cojeunak écrit au président de la Cenco

2017-10-03
03.10.2017
2017-10-03
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La structure sollicite des pères évêques de demander aux autorités chargé de la sécurité des personnes et de leurs biens de sécuriser ces serviteurs de Dieu, leurs couvents, les écoles et centres de santé ainsi que les temples.

Dans une lettre ouverte du 29 septembre 2017 adressée au président de la Conférence épiscopale du Congo (Cénco) dont copies ont été réservées aux institutions de la Républiques et des structures de l’Eglise catholique et celle encadrant la communauté Nande de Kinshasa, le Kyaghanda, la Coordination de la jeunesse nande de Kinshasa (Cojeunak) a plaidé pour la sécurisation des prêtres et agents pastoraux oeuvrant dans les zones d’insécurité ou des conflits.

Ces jeunes ont, en effet, exprimé leur préoccupation face aux conditions d’insécurité permanente dans lesquelles ces pasteurs exercent leur ministère. « C’est depuis une vingtaine d’années que le Kivu en général et le diocèse de Butembo-Beni en particulier sont le théâtre des guerres meurtrières, des tueries, des kidnappings et autres tracasseries  dans lesquels l’Église a souvent payé le plus lourd tribut », ont-ils relevé. C’est donc face à cette situation que ces jeunes nande de Kinshasa ont lancé un appel pathétique aux pères évêques afin d’exiger aux autorités qui sont  chargées de la sécurité des personnes et de leurs biens la sécurisation des prêtres, des agents pastoraux et des institutions ecclésiastiques, surtout dans des zones à haute turbulence.

Un lourd bilan macabre en dix ans

Dans sa lettre, la Cojeunak a rappelé l’assassinat, le 29 octobre 1996, dans la ville de Bukavu, de l’archevêque de cette ville, Mgr Christophe Munzihirwa. Cependant, en 2000, l'archevêque de Bukavu, Mgr Emmanuel Kataliko, était relégué à Butembo, son diocèse d’origine, et déclaré personna non grata dans la région des Grands lacs, avant de trouver la mort à Rome, le 4 octobre de la même année.

Ces jeunes ont également noté que le 23 avril 2002 à Butembo mourrait, criblé des balles, l’abbé Romain Kahindo Kyavuyirwe, professeur à la faculté d’économie de l’Université catholique du Graben. Et le 8 novembre 2010, l’abbé Christian Bakulene,  curé de la paroisse de Kanyabayonga, au sud du diocèse de Beni-Butembo, a été lâchement abattu par des hommes en uniforme. Le 19 octobre 2012, c’était le tour des trois prêtres assomptionnistes, Jean-Pierre Ndulani, Edmond Kisughu et Anselme Wasukundi, qui ont été enlevés dans la paroisse Notre-Dame des pauvres de Mbau, à une vingtaine de kilomètres de la ville de Beni et dont on est sans nouvelle jusqu’à ce jour.

En 2016, le 20 mars, c’est un autre père assomptionniste, Vincent Machozi, qui aura été abattu à Bunyuka, à vingt kilomètres de Butembo. Le 29 novembre de la même année, dans la paroisse Mater Dei de l’archidiocèse de Bukavu, la sœur Marie Clara, de la congrégation des sœurs franciscaines Christ Roi et directrice d’un centre de formation pour jeunes filles, est trouvée morte dans son bureau, sauvagement poignardée. Au cours de cette année, le 16 juillet à Butembo, l’abbé Athanase Waswandi, professeur à l’Université catholique de Graben a été enlevé et torturé, avant de s’échapper des mains de ses ravisseurs. Le 15 septembre, le père Jean de Dieu Kasereka de la congrégation des Palotins a été kidnappé à Ntamugenga, dans le diocèse de Goma, puis relâché quelques jours plus tard moyennant rançon.

Notant que cette liste n’était pas exhaustive, la Cojeunak a également rappelé que de nombreux Chrétiens  tombent chaque jour sous les coups des bandits à mains armées, des miliciens et des éléments incontrôlés ou indisciplinés de l’armée et de la police nationales. La coordination a également relevé qu’au cours de cette période, des paroisses ont été vandalisées, des couvents pillés, des écoles, centres de santé et hôpitaux saccagés ainsi que des églises profanées dans le pays.

Lucien Dianzenza
Adiac-Congo / MCN
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