Monde
La gestion de la crise en RDC a provoqué la colère des États-Unis. Le pays de Trump ne met plus de gants pour accuser l'ONU de complaisance envers les autorités de Kinshasa qui ne se gênent pas de brimer les droits de l'Homme, tout en se livrant à des manœuvres éhontées de déstabilisation de leur propre pays pour se maintenir au pouvoir en dehors des élections et des prescrits de la Constitution.
Ayant compris que l'ONU, à travers ses structures spécialisées, cède au chantage, les États-Unis ont dénoncé de la manière la plus claire, par deux fois, cet état des choses. Washington veut qu'un ton ferme et des actions déterminées soient amorcées en RDC pour contraindre les tenants des violations permanentes des accords, voire la Constitution, de s'aligner sur le schéma de l'alternance.
La Haute-Commissaire adjointe des Nations-Unies aux droits de l’homme, Kate Gilmore, a exprimé à voix audible le mécontentement de Washington sur le traitement de faveur réservé aux autorités de Kinshasa qui sont la cause de la grave crise politico-économico-sécuritaire que traverse le pays. Par des stratagèmes, ces autorités ont multiplié à souhait des entraves au processus électoral en cours afin de permettre au chef de l'État Joseph Kabila de rester au pouvoir malgré la fin de son mandat, le 19 décmbre 2016, tel que prescrit dans la Constitution.
À travers des manœuvres dilatoires, dans les limites de l'acceptable, la ruse mise en place touche à la politique, à l'économie et à la sécurité. Sur le plan politique, c'est le ballonnement par la répression brutale de toute voix discordante. Ainsi, toutes les manifestations politiques pacifiques sont interdites afin de priver la vraie opposition de toute possibilité de mobilisation de la population.
Même la société civile est poussée au silence, particulièrement lorsqu'il s'agit des revendications liées à l'organisation des élections, spécialement la présidentielle. Ainsi, par la force, le régime compte demeurer au pouvoir jusqu'à se remplir pleinement les poches. Tout est fait pour que le président Kabila demeure le maître absolu de l'échéance et l'horloge en RDC.
Les arrestations massives et des tueries lors de manifestations sont la face visible de cette stratégie politique.
Sur le plan économique, la corruption et la mauvaise affectation des ressources publiques sont des éléments qui sont mis à contribution afin d'atteindre cet objectif. Les nominations de Samy Badibanga et, actuellement, de Bruno Tshibala découlent d'une volonté de doter le gouvernement d'un animateur politiquement faible, parce que sans base réelle ou coupé de sa base et le manipuler quitte à le jeter après usage.
Mais la surchauffe que cette gestion approximative cause à la population peut être considérée comme des crimes graves contre le peuple. Le nombre de morts causés par cette stratégie silencieuse d'extermination d'une population pour des fins politiques est difficilement perceptible et quantifié.
Déstabilisation du Kasaï
Sur le plan sécuritaire, le régime pèche par action et à certaines circonstances par omission, en laissant faire. Le cas de la milice Yakutumba est éloquent tout comme la déstabilisation du Kasaï.
Kate Gilmore, a estimé mardi dernier devant le Conseil des droits de l’homme de l’ONU à Genève que la situation dans la région du Kasaï, en République démocratique du Congo (RDC), restait l’une des pires crises des droits humains dans le monde. Lors d’un exposé devant cette instance Onusienne, le représentant des États-Unis à Genève (Suisse) au siège du Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'homme a dénoncé les activités des milices et des forces de sécurité congolaises dans cette région qui ont conduit à une grave crise humanitaire dans une zone déjà gravement affectée par la pauvreté.
Elle a cité notamment la centaine de villages détruits et le déplacement d’1,6 million de personnes dont 35.000 réfugiés en Angola. Mme Kate Gilmore a rappelé qu’il y a un an, elle s’était adressée au Conseil des droits de l’homme immédiatement après l’action brutale et systématique de l’armée et de la police congolaises qui avait fait des dizaines de morts parmi les civils à Kinshasa et dans d’autres villes. Selon ce cadre des Nations unies aux droits de l’homme, le système judiciaire n’a pas fait montre d’indépendance, l’impunité n’a pas été prise à bras le corps et la violence a été à nouveau perpétrée par les forces de sécurité à l’encontre de la population congolaise.
Non au ciblage délibéré des civils
De son coté, le Représentant spécial du Secrétaire général en RDC, Maman Sambo Sidikou, s’est aussi dit « profondément choqué par la brutalité du conflit en cours et la nature des violations commises ». Il a condamné fermement les attaques de la milice Kamwena Nsapu, le recrutement d’enfants et le ciblage des écoles, des églises et autres sites protégés.
Maman Sidikou a aussi fait part de sa préoccupation devant les allégations d’usage disproportionné de la force et le ciblage délibéré des civils par l’armée congolaise. « Il n’y a pas de solution militaire à la crise dans le Kasaï et il faut mettre fin à la violence. Rien ne peut justifier la tragédie humaine qui se déroule sous nos yeux », a-t-il dit.
Le chef de la Monusco, qui a souligné les efforts de l’ONU dans la lutte contre l’impunité, a reconnu les progrès accomplis par le gouvernement de Kinshasa pour traduire les coupables en justice. Mais « des mesures fortes sont requises de la part du gouvernement » à cet égard.
Il a dit sa satisfaction que la Commission nationale des droits de l’homme ait été établie il y a plus de deux ans. Elle manque malheureusement des ressources nécessaires, a-t-il relevé. Le Représentant spécial s’est félicité de la mise sur pied, en juin dernier, du groupe d’experts chargé d’enquêter sur la violence dans les Kasaï. Il en a appelé à cet effet au déploiement de l’équipe complète dans les plus brefs délais.
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Mme Kate Gilmore, Haut-Commissaire adjoint des Nations-Unies aux droits de l'Homme.