Société
L’après New York est un nouveau tournant dans l’histoire de la RD. Congo. L’on en retiendra, en effet, qu’il y a eu trois temps forts, lors du séjour de Joseph Kabila au pays de l’Oncle Sam. Tout sonne creux à Kinshasa, au regard de cris de lamentations dues à la montée exponentielle de la crise socio-économique.
Peu avant son arrivée, le 18 septembre dernier, Jean-Pierre Lacroix avait présidé une réunion de haut niveau dont le point culminant aura été l’option, pour treize organisations sans compter la RD Congo, elle-même, d’œuvrer en synergie pour obtenir les gages de la publication d’un calendrier électoral et dégager les défis logistiques, sécuritaires et financiers liés, spécialement, à l’organisation des élections avant le 31 décembre 2017. Puis, le ballet diplomatique au contenu top secret. D’abord, avec Alpha Condé, le Président en exercice de l’Union Africaine, le Premier Ministre Belge, Charles Michel, Fatou Bensouda, la Procureure de la CPI et avec Zeid, le Haut Commissaire des Nations Unies aux Droits de l’Homme.
Un discours très attendu mais avec un goût d’inachevé
Et, enfin, l’intervention du Président congolais, du haut de la tribune de la 72ème session ordinaire de l’Assemblée Générale de l’Onu. Un discours très attendu, certes. Mais, qui laisse, derrière lui, un goût d’inachevé. Car, le Chef de l’Etat y affirme que le cap vers l’organisation des élections est définitivement fixé, tout en responsabilisant, comme à l’accoutumée, la CENI pour ce qui est de la finalisation du fichier électoral, avec l’enrôlement au Grand Kasaï et, peut-être encore, les autres opérations y afférentes, s’il faut penser aux congolais de l’étranger.
C’est seulement après que la CENI, en accord avec le gouvernement et le CNSA, pourrait entrevoir la possibilité de publier un calendrier électoral réaliste et qui tienne compte de contraintes réelles auxquelles le pays est, actuellement, confronté. Dans ce même discours, Kabila ne précise pas, cependant, la nature de ces défis.
Toutefois, il confirme que la RD Congo, en dépit de la conjoncture socio-économique devenue difficile en raison de la récession, y fera face avec l’aide des vrais amis du peuple congolais. Il exclut, dans cette démarche, toute ingérence extérieure et tout diktat. Au passage, Kabila reste favorable au dégraissage progressif de la Monusco jusqu’à son retrait total du sol congolais.
Depuis que ce discours ait été prononcé, l’on assiste à un florilège des réactions tant du côté de la Majorité que celui de l’Opposition. Ainsi, si M. Atundu Liongo, Porte-parole de la Majorité présidentielle parle d’un discours de grande maturité et de sérénité politique de la part d’un homme qui a la parfaite maitrise des problèmes sécuritaires et de la situation générale du pays, tel n’est pas malheureusement pas le cas, pour Pierre Lumbi, président du Conseil des sages du Rassemblement Limete, président en exercice du G7 et président du Mouvement Social pour le Renouveau (MSR/Aile Limete), qui, lui dit que rien n’a changé en Kabila qui est resté dans le même schéma.
Madame Babandoa de l’Union des patriotes républicains parle plutôt d’un même discours, sinon, d’une pure distraction, clame-t-elle. De son côté, M. Freddy Matungulu président national du parti politique Congo Na Biso (CNB) a indiqué qu’il a dû entendre de Kabila s’exprimer sur son avenir politique, notamment de sa renonciation à un troisième mandat ou sur la question du référendum, malheureusement aucun de ces sujets brûlants n’a été évoqué, déplore-t-il.
D’autres par contre, n’hésitent pas d’affirmer que Joseph Kabila a loupé l’occasion de pouvoir rallier la Communauté internationale à sa cause.
Aux antipodes de ce discours, le Rassemblement maintient, paradoxalement, son agenda. L’idée de passer à la phase supérieure des actions musclées demeure intacte. Dès le 1er octobre, la constellation d’opposants oscillant autour de Félix Tshisekedi entend se lancer sur la voie du bras de fer avec le pouvoir. Puisque dans sa conception, au-delà du 31 décembre 2017, si les élections ne sont pas organisées, ce sera le début d’une nouvelle vague de contestations de la légitimité du Président Kabila.
Ils parlent, d’ailleurs, de l’institution d’une transition sans lui. Mais, comment l’obtiendraient-ils ? Difficile à dire. Néanmoins, à la CENI, pendant ce temps, l’heure est à l’enrôlement au Grand Kasaï, alors qu’au Parlement, le débat sur la loi organique du CNSA n’a plus eu lieu, son auteur l’ayant retirée.
Ca bouillonne de partout
des affrontements ont eu lieu ce lundi 25 septembre 2017 entre un groupe d'étudiants et quelques policiers à l'Université Pédagogique Nationale (UPN) de Kinshasa.
Du côté du gouvernement, les choses tournent au ralenti. Apparemment, les grandes ambitions ont cédé le pas à la logique de la marche en dents de scie. L’œil étant, désormais, rivé sur le Franc congolais, les marges de manœuvre des différents ministres et animateurs des institutions sont devenues de plus en plus étroites.
Or, çabouillonne de partout, au point que l’année académique 2017-2018, risque d’être corsée avec des grèves qui laminent presque toutes les Universités et Instituts Supérieurs de la RDC. A l’Université Pédagogique Nationale (UPN) par exemple, les étudiants se sont présentés lundi dernier, pour passer la deuxième session. Chacun a pu dépenser pour arriver à l’Université. A leur grande surprise, ils trouvent des professeurs en grève. Pire encore, l’Université n’a même pas fini à délibérer la première session.
Et tandis ce que les grèves enregistrées se durcissent, tels qu’à l’Unikin, l’UPN ou l’UNIKIS, et que d’autres institutions académiques se sont levées, comme à l’IFASIC, il y a peu d'action concrète posée ou des mesures entreprises en direction des masses laborieuses et des fonctionnaires du secteur public.
Au fil de jours, toutes les revendications issues des différents secteurs publics n’ont toujours pas trouver de solutions escomptées et la paupérisation se généralise à toutes les couches sociales... Bref, le gouvernement Tshibala a du pain sur la planche mais ne sait pas comment sortir de l’auberge d’autant plus qu’aucune couche socio-professionnelle n’est en reste...
Or, si l’on n’y prend garde, les effets de cette crise dévastatrice sont de nature à tout emporter. Comment sortir de ce cycle infernal ? Une fois de plus, le Président Kabila est appelé à conjurer ce front intérieur dont la grogne peut se révéler volcanique.
D’où, la nécessité pour certains Congolais de revenir à la table de négociations; et pour d'autres, l'organisation des élections d'ici à la fin de cette année...
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