Sport
Le basket-ball rentre dans une nouvelle ère avec le coup d'envoi des éliminatoires de la Coupe du monde 2019. Comme en football, la Fédération internationale (FIBA) a en effet programmé des qualifications qui se dérouleront en pleine saison. Les meilleurs joueurs, qui évoluent dans les prestigieuses NBA et en Euroligue, ne seront toutefois pas autorisés par leurs employeurs à disputer ces rencontres.
Explications.
Une semaine après la fin des Championnats d’Europe (Eurobasket) et d’Afrique (Afrobasket) 2017 de basket-ball, l’univers de la grosse balle orange entre de plain-pied dans une nouvelle ère pleine de doutes.
Des éliminatoires comme en football
Finis les Eurobasket et les Afrobasket dont les meilleures équipes étaient directement qualifiées pour les deux compétitions les plus incontournables de la planète : la Coupe du monde (Mondial) et les Jeux olympiques (JO).
Désormais, la plupart des équipes nationales (« sélections ») qui participeront au Mondial ou aux JO devront disputer une ribambelle de matches éliminatoires, durant 15 mois. « Les fans aux quatre coins du monde auront ainsi l’opportunité de suivre les équipes nationales tout au long de l’année, assure la Fédération internationale (FIBA) sur son site. De plus, ils auront la chance de vivre en direct les exploits des meilleurs joueurs du monde, portant fièrement les couleurs de leurs sélections nationales ! »
La NBA fait sa loi
Sauf que les meilleurs joueurs en question, mobilisés par les clubs qui les emploient, ne pourront pas participer à ces rencontres… La faute notamment à la prestigieuse NBA.
La FIBA vit en effet dans l’ombre de la Ligue nord-américaine, la référence absolue en matière de basket. Or, les équipes (« franchises ») qui composent la NBA ne laisseront par leurs joueurs partir en Europe, en Afrique ou en Asie, en pleine saison, pour prendre part à des matches d’éliminatoires de la Coupe du monde 2019.
La FIBA n'est pas la FIFA
En 2014, la FIBA a voulu faire sa révolution sur le même modèle que celui de la Fédération internationale de football (FIFA). Mais la FIBA n’a pas le pouvoir, l’argent et surtout l’hégémonie de la FIFA…
Un constat amer que de nombreux pays d’Afrique, affilés à la FIBA, ont tiré. Les quelques basketteurs du continent évoluant en NBA peinaient déjà à se libérer pour disputer le Championnat d’Afrique, tous les deux ans. Ces derniers risquent du coup d'être encore plus souvent indisponibles.
« Des personnes me posent la question de savoir à quoi sert ça sert à certains pays d’avoir des joueurs en NBA si ces derniers ne reviennent jamais, soupirait Alphonse Bilé, le Secrétaire général de la confédération africaine de basket-ball (FIBA Afrique), après l’Afrobasket 2017. Ces gens se disent que si les joueurs NBA ne participent pas à nos compétitions, ça ne sert à rien ».
L’Euroligue ne lâche rien non plus
La NBA n’est toutefois pas la seule épine dans le pied de la Fédération internationale. Depuis quelques années, la FIBA et la confédération européenne (FIBA Europe) se heurtent également à ECA, une société privée qui organise les deux compétitions de clubs les plus réputées en Europe : l’Euroligue et l’EuroCoupe.
ECA, engagée dans une lutte à mort avec la FIBA Europe, ne semble pas davantage disposée, malgré quelques déclarations apaisantes, à décaler ses compétitions pour que les joueurs aillent disputer les éliminatoires de la Coupe du monde 2019.
« Pourquoi est-ce qu’en basket on en est arrivé là ? »
Cette situation quasi-intenable fait sortir de ses gonds le président de la Fédération française de basket-ball (FFBB), Jean-Pierre Siutat, à deux mois du premier match de qualification des « Bleus » : « Aujourd’hui, nous avons 10 joueurs sur les 37 de l’équipe de France qui sont en NBA […] et 13 joueurs qui sont en Euroligue ! Nous avons donc 23 joueurs qui ne seront vraisemblablement pas disponibles pour jouer ces fenêtres (sic). »
Il lance : « Imaginez-vous qu’on dise au sélectionneur Didier Deschamps : ‘Tu vas faire une équipe de France de football sans tes 24 meilleurs joueurs !’ Il ne va pas comprendre ! Pourquoi est-ce qu’en basket on en est arrivé là ? »
Faut-il revenir en arrière ?
Face à la NBA et même à ECA, la bataille semble perdue d’avance. La FIBA devra-t-elle revenir à l’ancien système de qualification ? « Je ne sais pas si c’est bien de revenir en arrière, conclut Jean-Pierre Siutat. Ça voudrait dire que les clubs obtiennent gain de cause par rapport à l’intérêt général. Est-ce qu’il ne vaudrait pas mieux se mettre vraiment autour d’une table pour parler du calendrier ? »
Et quid des premiers concernés, les joueurs ? Le Monténégrin Nikola Vucevic, qui évolue en NBA, résumait bien le sentiment général au sujet du nouveau système de la FIBA, sur le site BeBasket : « Ça n'a aucun sens si tu ne trouves pas un accord avec la NBA et l'Euroligue. [...] Ça veut dire quoi ? Qu'un joueur va faire les qualifications pour la Coupe du monde, et moi je reviens et je prends sa place pour le tournoi final ? Ce n'est pas juste. C'est ça le pire, c'est que des joueurs comme ça vont se donner à fond pendant les éliminatoires, et ensuite ils vont devoir céder leur place à des joueurs qui viennent de NBA ou d'Euroligue. »
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