Afrique
Les trois millions de morts de la guerre civile et de la famine au Biafra avaient choqué le monde et étouffé pour un temps les revendications d’indépendance des populations igbo du sud-est du Nigeria. Elles renaissent aujourd’hui sous les couleurs du mouvement indépendantiste pour les peuples indigènes du Biafra (Ipob).
Le week-end dernier, c’est dans la ville de Isiala Ngwa, près du domicile de leur chef de file, Nnambi Kanu, que des affrontements entre l’armée et des centaines de militants biafrais ont été suivis de nombreuses interpellations. D’autres arrestations ont eu lieu à Aba, suite à l’incendie d’un poste de police.
En tout, 150 militants ont été emprisonnés. Dans l’Etat d’Abia, épicentre du mouvement indépendantiste, un couvre-feu avait été décrété par le gouverneur une semaine auparavant. Lundi, le gouvernement nigérian classait l’Ipob « groupe terroriste », au même titre que le groupe djihadiste Boko Haram, qui multiplie les attaques et les enlèvements dans le nord. Mardi, le vice-président du Sénat nigérian, Ameh Ebute, adressait une lettre aux Nations-Unies pour obtenir que l’Ipob soit reconnu comme un groupe terroriste par la communauté internationale.
Depuis le raid de la police à son domicile, Nnamdi Kanu n’est pas réapparu en public. Libéré sous caution après 18 mois d’incarcération en avril, cet orateur hors pair d’une quarantaine d’années n’a eu de cesse de dénoncer l’abandon du Biafra par l’Etat central et les exactions commises par les forces de sécurité nigérianes dans l’Etat d’Abia. Il l’a d’abord fait sur les ondes de radio Biafra, une station pirate qu’il a créée en 2009. Puis, au sein du Massob, un autre parti indépendantiste biafrais qu’il a quitté en 2013 pour fonder l’Ipob.
En 2015 au congrès mondial Igbo qui se tenait à Los Angeles, il en appelait à la lutte armée. A son retour au Nigeria, il était arrêté et des manifestations pour sa libération ont tourné au bain de sang.
Après son incarcération, Nnamdi Kanu est devenu le héros, voire le gourou de la cause des Biafrais, une population à majorité chrétienne. Lui se revendique juif comme quelques milliers d’Igbo, hypothétiques descendants d’une tribu exilée d’Israël. Kanu porte la kippa et le talit, le châle frangé des hommes de religion juive. Encadré par un impressionnant service de sécurité, il tient en main comme un sceptre, un éventail aux couleurs du drapeau indépendantiste, rouge, noir et vert.
A la suite de l’intervention de forces de sécurité à son domicile le 14 septembre, certains le disent en fuite à l’étranger, d’autres, qu’il a été tué lors de l’opération policière. Son avocat affirmait mardi au Daily Post, un quotidien nigérian, qu’il n’avait plus de contact avec son client depuis le raid.
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Des membres du mouvement indépendantiste de Biafra, le 28 mai 2017 dans la ville d'Umuahia.