Economie
Pour la petite saison achevée en juin 2017, les caféiculteurs de l’axe Isale-Bulambo dans le Nord-Kivu ont récolté un total de 10 622 kilogrammes de café parche. Si la production est en hausse quantitativement, une critique entoure actuellement la qualité du produit qui est en constante baisse. Cette situation est le résultat de la sécheresse accrue qui a frappé la RDC ces deux dernières années. Plus de quinze pour cent du café produit sont déclarés de deuxième qualité. L’on est très loin des 5% des saisons écoulées.
La menace est trop importante pour éluder les derniers chiffres présentés par les caféiculteurs de l’axe Isale-Bulambo, tous membres de la Coopérative Kawa Kabuya. Ils sont regroupés au sein d'une dizaine de micro-stations de lavage de café situées sur le même axe. Récemment, ils ont tenu une grande réunion pour évaluer leurs performances durant la petite saison culturale 2017.
Désormais, l'on en sait plus sur leurs conclusions et surtout les terribles chiffres qui prouvent ce que d’aucuns craignaient depuis longtemps avec la faible pluviométrie de ces dernières années. Le café congolais est en train d’arpenter une pente dangereuse et les prochaines années seront déterminantes pour les caféiculteurs visiblement désillusionnés.
Au cours de cette réunion visiblement de crise, plusieurs acteurs de terrain ont tenu à y prendre une part active. Ensemble avec les caféiculteurs, ils ont évalué la petite saison culturale qui venait de s’achever. Selon les détails qui nous sont parvenus, le taux des flottants a augmenté sensiblement, atteignant les 1 744 kg. Par conséquent, un peu plus de 16% du total produit au cours de la petite saison sont déclarés de deuxième qualité, contre 84% de première qualité. Pour comprendre l'ampleur du désastre, seuls 5% étaient déclarés « café de deuxième qualité » au cours des saisons passées. Cette proportion s’est accrue au grand dam des caféiculteurs qui craignent désormais pour leur avenir et celui de la filière.
Y a-t-il un vrai danger pour la filière, du moins dans cette partie du territoire national ? Les membres de cette association le pensent effectivement. Selon eux, les initiatives futures sont vouées à l’échec si les caféiculteurs n’arrivent pas à faire remonter la qualité. Toutefois, il faudra compter avec un phénomène naturel qui ne peut être maîtrisé même avec la plus grande détermination des caféiculteurs. Les plus pessimistes parlent déjà du déclin de la filière dans cet axe. Malgré tout, des stratégies nouvelles voient le jour même si rien ne garantit leur efficacité. C'est le cas de la multiplication des bananiers dans le champ de café.
L'idée est d'encourager les caféiculteurs à planter les bananiers pour la simple raison que ceux-ci favorisent le développement des vers de terre qui jouent un rôle très important dans la croissance des plantules de café. Seul l’avenir pourra confirmer cette hypothèse. Par ailleurs, des efforts devront se poursuivre pour sarcler plus régulièrement les plantations, au moins quatre à six fois par an, pour faciliter l'arrosage lors de pluies. D'autres acteurs de terrain ont préconisé l'aménagement des terrasses et la disposition des plantations en forme d'échelle pour optimiser la circulation des eaux. Enfin, une autre piste vise à promouvoir la plantation des arbres autour des champs afin de lutter contre la perturbation climatique.
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