Economie
La Banque centrale du Congo a initié des négociations avec les changeurs de monnaies, appelés communément « cambistes », pour les sensibiliser à créer des bureaux de change, conformément à la loi.
Alors que les cambistes sont en train de préparer leurs contre-propositions, l’issue de ces négociations paraît incertaine. La majorité des cambistes ne sont pas en mesure de remplir les conditions requises pour ouvrir un bureau de change. Dès lors, la Banque centrale est face à un pari difficile voire impossible.
Amédée Mwarabu
La stabilité du franc congolais, la monnaie nationale, préoccupe au plus haut point la Banque centrale du Congo (BCC), autorité monétaire en République démocratique du Congo. Depuis trois semaines maintenant, le franc congolais connaît une relative stabilité sur le marché de changes, grâce à l’implication de la Banque centrale. Le 5 août, l’Institut d’émission a vendu, au moyen de ses adjudications, 20 millions Usd aux banques commerciales pour répondre à leur besoin en devises étrangères destinées à l’importation des biens et services.
Le gouverneur de la Banque centrale, Deogratias Mutombo, s’est voulu rassurant à cet effet, promettant que le franc congolais va continuer à s’apprécier jusqu’à ce qu’il atteigne son niveau de janvier 2017, soit 1260 francs congolais le dollar américain. Actuellement, la monnaie nationale se change en moyenne à 1 550 Fc contre 1 dollar américain. La BCC compte notamment sur le renflouement des caisses de l’Etat consécutivement au rapatriement des 40% des recettes de miniers mais aussi sur une rigueur budgétaire au gouvernement appelé à dépenser sur base caisse. En juillet dernier, les finances publiques ont même dégagé un excédent budgétaire.
C’est dans ce cadre que l’Institut d’émission a initié depuis peu des échanges avec les changeurs de monnaies de Kinshasa en vue de les sensibiliser à se conformer à la loi. C’est l’instruction 007 qui règlemente l’activité des bureaux de change en République démocratique du Congo. Seulement, cette instruction est foulée au pied par la majorité des cambistes de la RDC.
Faut-il assouplir l’instruction ?
Selon l’instruction 007, pour créer un bureau de change, il faut au total payer 3 000 Usd dont 2500 de caution, 500 de frais d’agrément. Avec cette règlementation, la BCC n’a pu agréer que 23 bureaux de change pour l’ensemble de la RDC. Des milliers de petits changeurs de monnaie ne sont pas en mesure de remplir ces critères fixés par la Banque centrale. Ce qui fait que la totalité de ces petits changeurs de monnaies exercent dans l’informel, sans payer des droits dus à leurs activités.
Lors de la rencontre de mardi 15 août, les responsables de la BCC ont informé les cambistes que cette situation a assez duré et qu’ils devront désormais se conformer à la loi en la matière. Les changeurs de monnaies ont promis de faire des contre-propositions à la BCC dans une semaine. Au regard des critères de l’instruction 007, il est difficile que ces changeurs de monnaies de rue soient du jour au lendemain en mesure de les remplir.
Dès lors, il revient à l’autorité monétaire de trouver un terrain d’entente avec les cambistes. Faut-il assouplir l’instruction 007 ? Ou, la Banque centrale devrait étudier un forfait à imposer aux changeurs de monnaies de l’informel ? C’est peut-être dans le sens de cette alternative que devait aller la résolution de cette problématique de cambistes de rue dans les villes. Quoiqu’il en soit, même si la BCC veut faire appliquer son instruction 007, les cambistes vont, à coup sûr, continuer à exercer dans la clandestinité, sans rien payer à l’Etat. Un forfait à tous les cambistes de l’informel aura le mérite, d’abord de ramener de l’argent dans les caisses de l’Etat, mais ensuite, de les recenser en le formalisant. Certes, il y a aussi la possibilité de les regrouper, mais cette mesure ne serait que d’une faible portée.
En attendant les contre-propositions des cambistes, la balle est dans le camp de l’autorité monétaire qui doit mettre de l’ordre dans son secteur. Le change de monnaie reste un secteur qui n’est pas du tout contrôlé en RDC. Ce qui fait du Congo-Kinshasa un des rares pays au monde où le change de monnaie se fait allégrement dans l’informel. Il est temps de mettre de l’ordre dans le secteur de change de monnaie en RDC, mais en tenant compte des réalités socioéconomiques, pourvu que l’Etat bénéficie de son dû.
Sortie des cambistes de l’informel : difficile pari de la Banque centrale
La Banque centrale du Congo a initié des négociations avec les changeurs de monnaies, appelés communément « cambistes », pour les sensibiliser à créer des bureaux de change, conformément à la loi. Alors que les cambistes sont en train de préparer leurs contre-propositions, l’issue de ces négociations paraît incertaine. La majorité des cambistes ne sont pas en mesure de remplir les conditions requises pour ouvrir un bureau de change. Dès lors, la Banque centrale est face à un pari difficile voire impossible.
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