Economie
Il y a peu, dix entreprises publiques venaient de changer de comités de gestion et même de conseils d’administration pour d’autres. A la faveur de ces changements, des nouvelles têtes occupent des postes de commandement et sont appelés par définition à faire mieux que leurs prédécesseurs.
Il y a quelques années, des mécanismes de reformes avaient été mis en place pour permettre à ces entreprises d’être compétitives et rentables. C’est le cas de l’ex-Onatra qui devait à l’aide de sa nouvelle flotte fluviale, renouer avec la productivité et désenclaver certaines provinces qui ont du mal à évacuer leurs productions agricoles. Près de 10 ans après, force est de constater que ces réformes envisagées n’ont pas donné des fruits escomptés. Les entreprises publiques ont toujours du mal à fonctionner et ce, pour plusieurs raisons. En voici quelques-unes :
Vétusté de l’outil de travail
La plupart d’entreprises publiques congolaises n’ont pas connu des nouveaux investissements depuis plusieurs décennies. L’outil de production qui a servi depuis longtemps est aujourd’hui vétuste, ce qui influe négativement sur le rendement de ces entreprises. Quelque soit la motivation et le professionnalisme du nouveau Comité, si aucun investissement n’est consenti, ces entreprises vont demeurer des canards boiteux.
L’exemple le plus patent est celui de la Snel confrontée à d’énormes difficultés aujourd’hui. Plusieurs de ses machines sont à l’arrêt et jamais remplacées. Ses plans de redressement n’ont jamais connu un début d’exécution. Avec l’augmentation de la population à desservir, ainsi que l’impaiement d’une bonne partie de sa clientèle, la Snel est au bord du gouffre. Elle sollicite l’intervention des bailleurs de fonds non seulement pour renouveler ses machines, mais aussi étendre son réseau capable de servir une bonne partie du continent africain.
Mégestion
Il n’est un secret pour personne que ces entreprises qui devaient fournir au gouvernement les moyens de sa politique sont généralement mal gérées. En l’absence d’un audit régulier, le gouvernement a du mal à se faire une idée exacte sur le mal qui ronge ses entreprises. La mauvaise utilisation des fonds, l’affectation du charroi automobile, le détournement du parc immobilier, l’impatiemment du personnel, l’engagement pléthorique et fantaisiste, la tribalisation des postes, la multiplication des missions inutiles, les mauvaises décisionsmanagériales, etc. conduisent inévitablement à la faillite de ces entreprises qui ne le sont que de nom.
Intrusion politique
Souvent les nominations des mandataires répondent à des impératifs politiques et non à des critères gestionnels. Les parvenus qui sont couverts par leurs mentors n’ont aucun souci de bien gérer. Ils pillent ainsi les entreprises au profit de leurs partis politiques ou membres de familles, foulent aux pieds tous les bons principes de gestion. Et comme la RDC est caractérisée par l’impunité, la seule sanction dont ils sont frappés est le limogeage quand ils dépassent le seuil du tolérable. Le parti ayant placé un mandataire, lui donne des injonctions pour engager des camarades ou contribuer financièrement aux manifestations politiques. Et pire encore, les ministères ne paient pas leurs factures à des entreprises qui leur rendent service. L’Etat congolais doit des millions de dollars à la Snel et à la Régideso pour ne citer que celles-là. Comment peuvent-elles avancer avec une telle intrusion politique ? Ne peut-on pas faire la différence entre la politique et la gestion du portefeuille de l’Etat ?
Tout compte fait, la RDC doit savoir ce qu’elle veut. Si le redressement de ces entreprises préoccupe réellement le gouvernement, il lui faut envisager des mesures fortes mais salutaires. Placer l’homme qu’il faut à la place qu’il faut. Mais aussi doter ces entreprises des moyens conséquents et les laisser évoluer selon les principes reconnus à la gestion. Même les plus grands professeurs de gestion ne pourront rien si la confusion continue. Le changement de chauffeur ne signifie rien si le véhicule est en panne et qu’on refuse de le réparer.
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