Religion
Incontournable. C'est une exposition qu'il ne faut pas rater : « Les Trésors de l'Islam en Afrique » à l'Institut du monde arabe. Ouverte au public depuis le 14 avril (jusqu'au 30 juillet), elle met à l'honneur, treize siècles d'histoire aussi passionnante que méconnue entre l'Islam et le continent africain au sud du Sahara.
Un projet longuement mûri
La meilleure réponse aux intégristes se trouve à l'Institut du monde arabe plaide volontiers Nala Aloudat, commissaire de l'exposition « Trésors de l'Islam en Afrique, de Tombouctou à Zanzibar » à l'IMA. Car, en effet, il s'agit pour ce lieu exceptionnel, temple de la culture arabe, d'aborder un sujet inédit. Derrière cette grande galerie en marbre, aussi épurée que chargée d'une atmosphère particulière, la responsable de cette exposition, a la lourde tâche d'ouvrir le débat sur la place de l'Islam dans l'art. Aussi paradoxale que cela puisse paraître, cette problématique est souvent exclue des arts d'Afrique subsaharienne. Comme un tabou, le continent africain est presque toujours absent des collections d'art islamique. Pourquoi ? À cause des préjugés qui dominent encore aujourd'hui. Alors que l'Islam sort peu à peu d'une longue léthargie pour reconquérir sa place sur l'échiquier des grandes civilisations. Mais pour autant, l'institution ne veut pas faire de plaidoyer et préfère dire les choses : « Le véritable élément déclencheur du projet, c'est la situation que connaissent certains pays africains avec la présence de djihadistes radicaux sur leur territoire qui remet en cause des siècles de tradition de l'islam en Afrique » assène avec force Nala Aloudat, lors du lancement de l'exposition.
« C'est seulement à partir du XVIIIe siècle qu'il y a eu les premiers djihads », explique la co-commissaire de « Trésors de l'Islam en Afrique », Hanna Boghanim, devant de rares manuscrits du XIIe siècle des mausolées de Tombouctou (Mali), pour la plupart sauvés in extremis de la destruction lors de l'arrivée des islamistes en 2012. La diffusion de l'islam « s'est d'abord faite par les marchands égyptiens venus du monde arabo-musulman », précise la co-commissaire. « Ce fut un processus d'appropriation lent au cours duquel les populations ont fait le choix de se convertir à cette religion » dans une zone qui s'étend de l'est et du sud du Soudan au Zimbabwe, et de l'ouest du Mali à la RDC et au Congo.
Un Islam « enrichi de l'histoire et de traditions locales »
Dans un monde de plus en plus incertain, cette passerelle entre le monde arabe et l'Afrique, est consacrée entièrement aux liens étroits, passés comme présents, tissés entre le monde arabo-musulman et l’Afrique subsaharienne. Comment s'est déroulé ce processus de transmission et d'appropriation de l'Islam par les peuples africains ? Pour Jack Lang, le président de l'Institution, « il est vrai que pour l'Afrique, la présence de l'islam est particulièrement originale, forte, ancienne. Elle remonte à plusieurs siècles et a pris des formes originales et singulières ». Ajoutant qu' « en Afrique subsaharienne aussi, ce creuset est à l'œuvre entre d'autres formes de traditions, de cultures, et l'islam aussi est en lien avec d'autres cultures religieuses présentes en Afrique. Donc, dans une période où les violences, les fanatismes, les intolérances se multiplient, ce lien offre un idéal de société tourné vers l'être humain, vers le respect, vers la culture, vers le savoir. C'est important économiquement, mais aussi spirituellement. » Aller au-delà des « trésors », au-delà de l'esthétisme
« Cette exposition vient confirmer les richesses incontournables de la religion musulmane en tant que civilisation. On nous montre jour et nuit la face d'un islam intolérant, violent et radical. Or, cette religion, en réalité, ne prône que la paix, l'harmonie et le respect de l'humain. Pour moi, l'art est un vecteur essentiel dans la lutte pour la mise en valeur des richesses de l'islam dans sa globalité. Et c'est très important que des artistes assument leur appartenance religieuse et y puisent une énergie pure pour nourrir leur création contemporaine », confie Babacar Mbaye Diouf, artiste sénégalais dont les œuvres sont exposées à l'IMA.
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