Provinces
La sécurité des personnes et de leurs biens est loin d’être garantie dans la province de l’Ituri, particulièrement dans le sud du territoire d’Irumu, où les populations locales continuent de payer au prix fort l’activisme des groupes armés réfractaires au processus de paix initié par le Gouvernement central congolais. Chaque jour qui passe apporte son lot d'informations alarmantes faisant état de tueries et des attaques contre les populations civiles.
Outre l’insécurité créée par des groupes armés, des tensions interethniques persistantes rapportées entre les communautés Ngiti et Hema enveniment le climat social dans la province de l’Ituri. A telle enseigne qu’aujourd’hui l’environnement sécuritaire reste volatile dans les territoires d’Irumu et de Djugu, du fait d’activités négatives perpétrées principalement par des éléments réfractaires du Front de résistance patriotique de l’Ituri (FRPI) et de conflits communautaires.
Pour restaurer la paix sociale et la cohabitation pacifique, plusieurs pistes de solutions ont été envisagées, notamment des rencontres initiées par les autorités provinciales, dans le territoire d’Irumu ainsi que dans celui de Djugu, dans le but de mettre un terme à la résurgence de tensions interethniques entre les communautés Ngiti et Hema, qui constitue actuellement une préoccupation réelle quant à la situation sécuritaire dans les localités touchées, à savoir Kasenyi et Bakombe.
L’enlisement de l’insécurité qui perdure dans le temps est un vrai cauchemar pour les populations civiles locales empêchées de vaquer librement à leurs activités, sources d’approvisionnement en nourritures et de revenus pour leur survie. L’adversité ainsi décrite exacerbe la pauvreté au sein de ces populations déjà démunies et défavorisées.
Triste constat, les attaques et autres exactions contre les populations civiles dans la province de l’Ituri se poursuivent malgré les multiples opérations militaires menées par les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) appuyées par les forces de la mission des Nations unies en RDC, contre différents groupes armés opérant dans cette partie du pays.
Au regard d’actes de violences enregistrés, les miliciens du Front de résistance patriotique de l’Ituri (FRPI) restent les principaux auteurs de l’insécurité qui règne dans cette province du Nord-est de la RDC.
Qu’à cela ne tienne, les forces gouvernementales et celles de la Monusco (Mission de l’organisation des Nations unies pour la stabilisation de la RDC), rassure-t-on, poursuivent sur le terrain leurs efforts visant à éradiquer toutes forces négatives encore actives dans la province de l’Ituri.
Soutien de la mission onusienne aux FARDC
Voilà ce qui explique le maintien du soutien de la mission onusienne aux troupes gouvernementales engagées dans la lutte contre les éléments réfractaires du Front de résistance patriotique de l’Ituri (FRPI), dans le but de mettre définitivement un terme à leurs activités négatives perpétrées dans les localités situées au sud du territoire d’Irumu, notamment Kapalayi.
C’est dans ce contexte que le 4 juillet 2017, les troupes coalisées FARDC-Monusco se sont déployées rapidement dans la localité de Batowe, située à 6 kilomètres au Nord-ouest de Bukiringi et ont réussi à repousser des éléments du FRPI ayant fait incursion dans la région dans le but de piller les biens appartenant aux populations.
Cinq jours plus tard, soit le 9 juillet courant, des troupes d’intervention rapide FARDC/Monusco se sont une fois plus déployées dans la localité de Bukiringi, située à 92 kilomètres au Sud de Bunia, pour repousser des miliciens du FRPI et interdire leur incursion dans la localité de Sukuynama, située à 6 kilomètres au Nord-ouest de Bukiringi.
L’insécurité qui prévaut dans l’Ituri n’épargne personne. Même les forces de sécurité et de l’ordre sont prises pour cibles. Pas plus tard que le vendredi 14 juillet courant, quatre gardes de l’Institut congolais pour la conservation de la nature (ICCN) et un portier ont été tués dans la réserve de faune à okapis en Ituri. Ils escortaient des journalistes vers le site d’extraction aurifère de Bapela, lorsqu’ils sont tombés dans une embuscade à leur retour du site minier.
Plus fortunés, les journalistes (deux hollandais et un américain) ainsi que onze autres gardes de l’ICCN ont été retrouvés sains et saufs. Malheureusement ces genres d’attaques sont fréquents dans cette zone de la province de l’Ituri.
La mort de ces quatre gardes-parc a révolté et heurté de bonnes consciences. C’est le cas de la directrice générale de l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO), Irina Bokova, qui a déploré cet acte de criminalité. Ces quatre gardes-parc et un de leurs pisteurs étaient tués à la suite d’une embuscade tendue par un groupe armé non autrement identifié dans la réserve de faune à okapis (RFO) d’Epulu, site placé patrimoine mondial de l’UNESCO.
Ils ont été lâchement tués en plein exercice de leurs fonctions, alors qu’ils accompagnaient des journalistes pour un reportage sur le site. "Je condamne avec la plus grande fermeté le meurtre de Antopo Selemani, Gukiya Ngbekusa, Kisembo N’singa, Sudi Koko et de Lokana Tingiti. Je tiens à présenter mes condoléances et mon soutien à la grande famille de la RFO et surtout aux familles biologiques des illustres disparus", a réagi la directrice générale de l’UNESCO quelques heures après.
"Les hommes et les femmes qui protègent notre patrimoine mondial témoignent d’un courage exemplaire face aux attaques des braconniers, trafiquants et criminels qui dépouillent notre patrimoine commun. Il est indispensable d’alerter les consciences et d’adopter toutes les mesures de sécurité nécessaires pour que cessent ces crimes. L’UNESCO y apportera tout son soutien et je demande aux autorités de la République démocratique du Congo une enquête approfondie afin que les auteurs de ce crime soient traduits en justice « , a fait savoir Madame Irina Bokova.
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