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Infos congo - Actualités Congo - Premier-BET - 08 avril 2024
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Les deux hommes forts de Libye se rencontrent en France

2017-07-25
25.07.2017
2017-07-25
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Faïez Sarraj, le chef du gouvernement, et le maréchal Haftar, maître de la Cyrénaïque, sont prêts à signer une déclaration commune à La Celle-Saint-Cloud.

A Tripoli, les rues sont embouteillées la journée et les restaurants emplis de familles le soir. Chacun a pourtant conscience que l’accalmie est « fragile », selon le mot d’un haut fonctionnaire.

La réunion, mardi 25 juillet à La Celle-Saint-Cloud, près de Paris, sous les auspices d’Emmanuel Macron, entre Faïez Sarraj, le chef du gouvernement d’« accord national » installé à Tripoli (Ouest) et le maréchal Khalifa Haftar, l’homme fort de la Cyrénaïque (Libye orientale), va-t-elle permettre de l’enraciner ?

Les deux principaux protagonistes de la crise libyenne s’étaient déjà rencontrés le 2 mai, à Abou Dhabi, sans résultat. L’absence de communiqué commun – chacun avait diffusé le sien – donnait la mesure du chemin qui restait à parcourir entre ces deux pouvoirs rivaux. La diplomatie française a cette fois réussi à les engager dans une déclaration commune laborieusement négociée jusqu’aux dernières heures précédant la rencontre. « L’objectif est de faciliter une entente politique et une cessation des hostilités pour tout ce qui ne relève pas de la lutte contre le terrorisme », explique-t-on à l’Elysée, où l’on souligne « l’engagement personnel » du chef de l’Etat.

Le dossier libyen est une priorité stratégique pour Emmanuel Macron comme pour nombre de ses pairs européens, alors que le pays, six ans après la révolution anti-Kadhafi, se fragmente en fiefs aux mains de milices et de réseaux de trafiquants. Aux risques de déstabilisation régionale s’ajoute la crise migratoire – 93 000 migrants ont débarqué en Italie depuis le début de l’année, principalement à partir de la Libye – qui rend d’autant plus urgente la conclusion d’un accord politique.

Tentation néo-autoritaire


La rencontre de La Celle-Saint-Cloud tenait de la haute voltige diplomatique. M. Sarraj, chef du conseil présidentiel, la structure chapeautant le gouvernement d’accord national, a pour principal atout de bénéficier de la reconnaissance de la communauté internationale. Mais un an et demi après l’accord de Skhirat (Maroc), signé en décembre 2015, il peine toujours à asseoir son autorité en dehors de la capitale.

En face, le maréchal Haftar, ancien proche de Mouammar Kadhafi, entré en dissidence à la fin des années 1980 avant de rejoindre l’insurrection de 2011, incarne une tentation néo-autoritaire de type égyptien face au chaos post-révolutionnaire.

Soutenu par le Parlement – élu en 2014 – replié à Tobrouk, il a tout fait pour torpiller la mise en place du gouvernement d’accord national de M. Sarraj, dont il récuse la légalité. Depuis plus d’un an, ses percées continues contre les bastions djihadistes de Benghazi lui ont permis de consolider son crédit auprès d’une partie d’une population en quête d’ordre. De fait, il s’est imposé, après d’autres gains militaires dans le croissant pétrolier ou le Fezzan (Sud), comme un interlocuteur incontournable auprès de chancelleries jusqu’alors critiques de son approche exclusivement militariste du conflit. Le paria est devenu fréquentable.

Quand les diplomates appellent au dialogue « inclusif » sur la Libye, ils soulignent en fait la nécessité de réintégrer M. Haftar dans l’équation politique, alors que l’accord de Skhirat visait de facto à l’évincer. Un « pragmatisme » revendiqué désormais par Paris au nom de la réalité du terrain. « Nous savons que les lignes politiques ne sont pas totalement convergentes mais il y a une volonté commune de discuter et de mettre sur la table un certain nombre de questions », rappelle-t-on à l’Elysée.

Dans ce contexte, quelle solution la rencontre de La Celle-Saint-Cloud pourrait-elle permettre d’esquisser ? Techniquement, il faudrait amender l’accord de Skhirat, pourtant présenté jusqu’à présent comme « intouchable », en redéfinissant l’architecture du conseil présidentiel. Selon une proposition à l’étude, sa composition pourrait être ramenée à trois membres (contre neuf dans le dispositif actuel) et M. Haftar pourrait y trouver sa place aux côtés de M. Sarraj ; il serait alors chargé d’organiser l’étape suivante, celle d’élections présidentielle et parlementaires établissant la légitimité d’un futur pouvoir réconcilié.

« Une élection, mais quand ? »


La proposition d’une élection présidentielle en 2018, jusqu’alors exclusivement avancée par M. Haftar – confiant dans ses chances de succès – a été récemment reprise par son rival, un geste aux allures de concession. La possibilité d’organiser ce scrutin suscite toutefois un scepticisme assez général. Aux contraintes juridiques – le préalable d’une révision constitutionnelle, aujourd’hui bloquée –, s’ajoute la nécessité de résorber les multiples poches d’insécurité à travers le pays. « D’accord pour une élection, mais quand ?, s’interroge un membre haut placé du gouvernement d’accord national à Tripoli. Un scrutin ne peut avoir lieu sans d’abord le rétablissement de la sécurité et la relance de l’économie ».

Autre interrogation : quelles sont les intentions réelles du maréchal Haftar ? « Souhaite-t-il engager un véritable dialogue ou juste imposer ses vues ? », interroge un observateur étranger à Tripoli. Le hiérarque militaire n’a, pour l’instant, pas cédé grand-chose. Soupçonné de vouloir s’imposer comme un futur général-président, il n’a jusqu’à présent fourni aucune assurance que le pouvoir militaire devait rester à ses yeux subordonné à l’autorité civile.

Cette question est devenue centrale dans les discussions en cours. Les capitales occidentales sont prêtes à accepter de voir M. Haftar maintenu à la tête de l’armée libyenne, mais à la condition que lui-même admette la prééminence du pouvoir civil. C’est précisément ce que souligne le communiqué diffusé lundi par l’Elysée, qui appelle de ses vœux une « armée régulière unifiée sous l’autorité du pouvoir civil ».

Police religieuse


La perplexité à l’égard du maréchal Haftar trouve son fondement dans la manière dont il exerce son autorité dans les territoires qu’il contrôle, notamment dans sa place forte de la Cyrénaïque. Au nom d’impératifs sécuritaires, il y a remplacé tous les maires élus par des gouverneurs militaires, alors que les élections municipales de 2012 constituaient le seul véritable acquis démocratique en Libye.

Le maréchal a, en outre, conclu une alliance tactique avec les salafistes de l’école dite « madkhaliste », des « quiétistes » qui se réclament du théologien saoudien Rabia Ben Hadi Al-Madkhali, qui prêche, outre l’application rigoureuse de la charia, la loyauté aux régimes en place. Sur le terrain, un tel rapprochement s’est traduit par la mise en place d’une véritable police religieuse traquant les mal-pensants, contredisant dans les faits le discours anti-islamiste en vogue chez certains partisans du maréchal. « Haftar règne par la peur dans l’Est », s’inquiète un ministre de Tripoli.

Aussi le dialogue avec l’homme fort de la Cyrénaïque est-il d’une extrême sensibilité. L’initiative de Paris est observée de très près par ses partenaires européens, dont certains sont plus que réservés face au risque de trop céder au sulfureux maréchal au nom de la lutte antiterroriste.

En Tripolitaine, où se concentrent les anti-Haftar, M. Sarraj joue gros en engageant ce dialogue. S’il devait trop céder, notamment sur la délicate question des rapports entre pouvoirs civil et militaire, il encourt le risque de s’aliéner certains de ses soutiens, en particulier dans la ville de Misrata, puissance militaire de l’Ouest libyen, où déjà le malaise s’épaissit au fil des semaines.


Le Monde
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kabupwe @YCTXSQ6   Message  - Publié le 12.04.2018 à 10:51
bonne initiative

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