Economie
Alors que l’économie du pays se dégrade, un rapport de Global Witness fait état de près de 750 millions Usd échappés au Trésor public de la RDC entre 2013 et 2015. Avant toute reprise de la coopération formelle avec la RDC, le FMI devra faire un audit pointu des états financiers. Le gouvernement est donc invité à faire la lumière sur ce dossier sale qui ternit l’image du pays.
Le Fonds monétaire international (FMI) avait suspendu, en 2012, son programme formel avec la République démocratique du Congo à la suite du bradage des concessions minières de la Gécamines (Générale des carrières et des mines) par les dirigeants congolais. Cette institution de Bretton Woods trouvait anormal que Kinshasa quémande un appui budgétaire au titre d’assistance financière pendant que des concessions minières des entreprises relevant du portefeuille de l’État sont vendues à vil prix à des partenaires économiques souvent proche du pouvoir.
C’est la raison principale qui a poussé le FMI à suspendre sa coopération formelle avec la RDC. Depuis cet incident, Kinshasa n’est pas en programme formel avec cette institution financière internationale. La bonne gouvernance reste donc le maître-mot dans la coopération entre les institutions de Bretton Woods et les pays partenaires.
Dans la logique du FMI, il est inconcevable de continuer à assister financièrement un pays alors qu’il a tous les atouts pour accroitre ses revenus budgétaires de l’intérieur. C’est le cas de la République démocratique du Congo qui regorge d’immenses ressources naturelles, mais qui ne sont toujours pas mises en valeur pour le bonheur de tous les Congolais. La RDC reste un paradoxe : le pays est bourré de richesses, mais la population reste très pauvre.
Pour le moment, l’économie de la RDC patauge. Le pays a payé un lourd tribut de sa dépendance de l’industrie extractive. La baisse des cours des matières premières, notamment le cuivre et le pétrole sur le marché international ces deux dernières années, a précipité l’économie congolaise dans le gouffre. Le taux de croissance a chuté à 2,4% en 2016 venant de 9,5% en 2014 et de 6,7% en 2015. Les réserves de changes sont passées de 1,4 milliard Usd fin 2015 à 706 millions Usd fin juin 2017. Sur le marché de change, le franc congolais se déprécie continuellement alors que l’inflation monte en flèche sur le marché des biens et services.
Face à cette situation, le gouvernement Tshibala a sollicité, fin juin, des appuis budgétaires auprès du FMI. Cette institution financière internationale a réservé une fin de non recevoir à la requête de Kinshasa. Le FMI conditionne son appui par la normalisation de la situation politique, conformément à l’Accord du 31 décembre 2016, et la publication d’un calendrier électoral non sans ignorer l’exigence de bonne gouvernance.
Alors que Kinshasa est loin de satisfaire à ces conditions, voilà que des nouvelles révélations sur la dilapidation des revenus miniers viennent de ternir davantage la crédibilité des dirigeants actuels. Selon un rapport de Global Witness, près de 750 millions Usd ont échappé au Trésor public de la RDC entre 2013 et 2015, soit 30% des recettes payées par les entreprises minières. Du coté du gouvernement, c’est le silence radio jusque-là.
Dès lors, il est à craindre que les mêmes causes, qui ont conduit à la suspension du programme formel avec le gouvernement en 2012, soient les mêmes qui compromettront la reprise de la coopération entre la RDC et le FMI. Le gouvernement congolais doit éclairer l’opinion tant nationale qu’internationale sur les impôts et taxes payés par les miniers au Trésor public durant cette période et se laver de tout opprobre.
Toutefois, on sait qu’avant toute reprise de la coopération formelle, le FMI fait généralement un audit pointu des états financiers du pays membre de manière à déceler ses problèmes avant de prescrire un programme susceptible de l’aider à retrouver la croissance économique sinon un cycle vertueux de son économie. La balle est donc dans le camp du gouvernement qui doit faire la lumière dans ce dossier sale.
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Mme Christine Lagarde, Directrice générale du FMI. (© DR)