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Infos congo - Actualités Congo - Premier-BET - 08 avril 2024
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Nord-Kivu : les habitants de Goma "s'expatrient" au Rwanda

2017-07-18
18.07.2017 , Goma, Nord-Kivu
2017-07-18
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http://www.mediacongo.net/dpics/filesmanager/actualite/2017-actu/07-juil/17-23/goma_ville_17_0002.jpg Goma, Nord-Kivu-

Beaucoup de Congolais vont s’installer de l’autre côté de la frontière, à Gisenyi, plus sûre.  

Dieu est partout mais, le soir, il rentre dormir au Rwanda", dit un proverbe rwandais. Désormais, les habitants de Goma, chef-lieu du Nord-Kivu (est du Congo) font comme Dieu : ils dorment au Rwanda.

Fuyant l’insécurité et les conséquences néfastes de l’absence de services étatiques dignes de ce nom au Congo, ils travaillent le jour dans leur ville, mais, le soir, passent la frontière toute proche qui la sépare de Gisenyi (aujourd’hui officiellement renommée Rubavu) au Rwanda.

Nombre d’expatriés œuvrant au Kivu vivent à Gisenyi parce que Goma n’est pas un poste où l’on peut amener sa famille, en raison de l’insécurité. Ils se sont donc souvent installés avec conjoint et enfants à Gisenyi et vont travailler chaque jour de l’autre côté de la frontière. Mais beaucoup de Congolais les imitent - de 7 000 à 8 000 familles, évalue l’un d’eux.

Les Tutsis congolais ont été parmi les premiers à le faire, pour des raisons de sécurité alors qu’ils étaient l’objet, dans leur pays, d’hostilité ethnique.

Les expatriés et l’éruption

"Mais le mouvement s’est beaucoup élargi après l’éruption" volcanique qui a endeuillé Goma en 2002, explique un Kivutien à "La Libre Belgique".

"Beaucoup de chefs de famille, dans la bourgeoisie de Goma (qui compte environ un million d’habitants, NdlR) avaient alors logé les leurs à Gisenyi (environ 200 000 habitants) en attendant le rétablissement de la situation chez eux. Ils se sont ainsi aperçus que les loyers étaient bien plus bas à Gisenyi, que la sécurité régnait - contrairement à Goma - et que l’eau et l’électricité ne subissaient pas de constantes coupures comme au Congo, poursuit-il. Alors peu à peu, de plus en plus de Congolais de tous horizons ont emménagé à Gisenyi."

Lui-même loue une grande villa, avec un magnifique jardin et vue imprenable sur le lac Kivu, pour un loyer équivalent à une chambre d’étudiant à Bruxelles. La différence de loyer est si grande avec Goma que certains Gomatraciens (nom officiel des habitants de la ville) donnent leur maison en location et, avec ce que leur rapporte le loyer, se logent plus luxueusement à Gisenyi et obtiennent encore un surplus pour assurer leur vie quotidienne.

Loyers et banques

Le mouvement pourrait encore s’amplifier. Au début de cette année, a commencé à Goma l’enrôlement des électeurs, très apprécié parce que la carte d’électeur vaut carte d’identité au Congo. "Comme ce document nous suffit pour passer la frontière, des colonnes et des colonnes de jeunes, qui venaient de recevoir leur carte d’électeur pour la première fois, se sont rués vers la frontière pour voir Gisenyi", raconte ce Gomatracien.

Il n’y a pas que les habitants qui sont touchés par la Gisenyimania. Longtemps, les Kivutiens ont eu recours aux banques rwandaises parce que, chez eux, elles ne fonctionnaient pas. Puis le secteur bancaire congolais s’est reconstitué "mais la sécurité bancaire est plus grande au Rwanda", dit le Kivutien. Le mouvement de retour a donc été très partiel. "Aujourd’hui, les banques et les micro-crédits vont mal à Goma, alors cela accentue le déplacement des capitaux vers Gisenyi."

Se fournir en biens de consommation

De plus, Goma se fournit largement en biens de consommation au Rwanda; bœuf, chèvres, poules, tomates sont importés chaque jour depuis Gisenyi vers le Congo par de petits commerçants. Des Congolaises passent quotidiennement la frontière avec des bidons jaunes de 20 litres pour acheter de l’eau de boisson à des habitants de Gisenyi, ville où elle est traitée, et la revendre à Goma, où l’eau de ville est moins fiable.

Ce sont des handicapés congolais - exemptés de taxes par Kinshasa - qui assurent le transport d’un côté à l’autre de la frontière, grâce à leurs " tshu kudus " , grosses trottinettes en bois capables de porter de lourdes charges.

Marie-France Cros
La Libre / MCN
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