Société
A ce propos, il sied de rappeler que l'on a enregistré l'assassinat de deux cambistes en deux semaines dans la métropole Rd congolaise. Ces actes crapuleux avaient suscité une vive indignation dans l'opinion générale et dans le milieu des changeurs de monnaie particulièrement. Réunis au sein de la Confédération des cambistes du Congo, ils se sentent ainsi dans l'insécurité. Ils ont vite fait d'adhérer à cet arrêté du n°1 de la capitale. Cependant, les cambistes souhaitent une approche globale de la question.
Selon les dires du président de leur association, Donat Lengu, il faudrait que les autorités de la ville de Kinshasa et celles de la Banque centrale du Congo (BCC) réduisent la caution de 3.500 dollars américains représentant les frais d'ouverture d'un bureau de change.
A ce sujet, Donat Lengu a laissé entendre : "L'autorité qui veut qu'on puisse relancer l'économie et lutter contre la pauvreté doit revoir les mesures parce qu'aujourd'hui, les cambistes constituent une filière importante au pays. Ils sont là pour offrir le service financier à la base". Ce montant de 3.500 dollars est prohibitif. C'est la hauteur trop élevée de cette caution qui a poussé des changeurs de monnaie à opérer dans le lieu public.
"C'est l'exigence de cette caution qui a fait que les gens se retrouvent dans la rue. Il devrait y avoir des agences à travers toute la ville. Vous devez payer un agrément, des taxes des entités décentralisées de l'Etat à partir de la commune", a clamé le président de l'association de cambistes. Par ailleurs, il a aussi invité l'Etat à prendre des mesures permettant aux opérateurs de ce secteur informel à passer dans le secteur formel.
Mesure sans lendemain ?
A analyser les propos de M. Lengu, il s'avère que les cambistes ne sont pas disposés à se soumettre à l'arrêté du gouverneur de la ville bien qu'ils aient salué sa publication.
Les problèmes de fond qu'il a soulevés sont vrais et méritent que l'autorité les examine minutieusement pour une solution appropriée. La logique impose que cet examen aurait dû se faire en amont de la prise de cette décision.
Qu'adviendra-t-il au cas où le gouvernement provincial ne revoyait pas à la baisse le montant de la caution ? Sans doute allons-nous assister aux mêmes scenarii antérieurs où des décisions prises et annoncées tambour battant n'ont jamais connu un début d'exécution ou, après un court moment de mise en application, ont été bafouées.
A titre illustratif, nous citerons quelques cas. Il y a des années, l'Hôtel de Ville a pris la décision interdisant la vente d'eau en sachet. De jeunes gens qui exercent ce petit commerce ont été pourchassés par les policiers après la publication de cette mesure. Combien de temps cette traque a-t-elle pris ? Après quelques semaines, ce commerce a repris de plus belle jusqu'à ce jour.
Où en sommes-nous avec la mesure contre les tapages diurnes et nocturnes provoqués par les détenteurs des bistrots et les églises dites de réveil ? L'arrêté gouvernemental de la ville relatif n'a jamais connu un début d'exécution. Pourtant, pour le cas d'espèce, André Kimbuta avait présidé une réunion qui l'a mis face à face avec plusieurs pasteurs qu'il avait mis en garde. Face à l'insubordination de ces hommes qui sont censés prêcher l'exemple, le n°1 de la capitale est impuissant.
Il y a peu, le même Hôtel de Ville de Kinshasa avait sommé les receveurs des taxis-bus de ne plus s'accrocher aux portières de leurs véhicules. Quel est ce receveur qui a obtempéré ? Personne. Tous continuent à s'afficher publiquement sur leurs portières sous la barbe des autorités provinciales.
Pourquoi alors prendre et annoncer avec force des décisions dont on est sûr qu'on n'a pas les moyens de les faire exécuter ? In finish on devient ridicule aux yeux de l'opinion publique et l'on perd toute sa crédibilité si on en avait. Dans le cas d'espèce, le gouverneur de la ville de Kinshasa ferait mieux de s'entendre avec la BCC pour revoir à la baisse la caution imposée aux cambistes pour l'ouverture d'un bureau de change, s'il veut sauver la face. C'est à cette seule alternative que ces petits commerçants vont lui obéir. A défaut…
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