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Afrique

Transition énergétique : que faire pour l'électricité en Afrique ?

2017-06-27
27.06.2017
2017-06-27
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Une ampoule

L'Afrique doit actionner trois leviers fondamentaux qui peuvent permettre d'atteindre des stades de réels développements : la valorisation des ressources humaines en véritable capital humain, l'industrialisation moderne et productive, dont la valorisation des ressources naturelles en produits industriels, la valorisation de certaines ces ressources naturelles en énergie, et notamment électrique.

Un défi majeur

Parmi ces leviers, celui du développement énergétique est le socle, la base, la pierre angulaire des deux autres leviers de la croissance économique, du développement humain, de la paix et cohésion sociale. C'est donc le défi majeur de l'Afrique, du moins des pays africains qui présentent encore des déficits en infrastructures électriques et dont plus de la moitié des populations n'ont pas encore accès à l'électricité. Tout le monde le sait et les slogans en la matière deviennent répétitifs et ennuyeux, face à l'urgence. Afin de répondre à la demande d'énergie et d'électricité des États africains, plusieurs questions se posent et qui méritent d'être développées : quelle est la cartographie des problématiques et des enjeux énergétiques actuellement en Afrique ? Les États africains doivent-ils investir massivement dans la transition énergétique et la production d'énergies renouvelables ? Quelles sont les stratégies à développer, les types et modèles de financement à mettre en place ?

Problématiques et enjeux énergétiques

 ©  Euan Denholm / Reuters
Des femmes discutant autour d'un comptoir à Kampala en Ouganda. © Euan Denholm / Reuters

L'insuffisance de disponibilité constante de production et d'infrastructures électriques en Afrique fait perdre au continent 3 à 4 points de croissance du PIB annuel, freine la véritable réalisation des potentiels de croissance sociale et de développement humain. L'Afrique représente 15% de la population mondiale, mais ne représente que 3,2% de la consommation en énergie primaire. Le taux moyen d'électrification n'est que de 42,9% pour toute l'Afrique, seulement 32% pour l'Afrique subsaharienne avec des pénuries et délestages assez constants ! Le secteur de l'électricité étant très capitalistique, il faut investir au minimum 400 milliards de dollars d'ici 2030 afin d'avoir de l'électricité de manière suffisante et constante en Afrique. La puissance à installer est de l'ordre de 30 000 000 de MW d'ici 2025. Le décollage pérenne de l'Afrique, sa véritable industrialisation, son développement agricole et rural ne se feront qu'avec des solutions innovantes de production énergétique, permettant un accès plus large et une meilleure disponibilité de l'électricité, pour le tissu économique et les populations, de manière durable. La pire des difficultés consiste à vouloir distribuer de l'électricité à une population qui ne peut pas la payer. Cette contrainte est si prégnante que les bailleurs de fonds tiennent rarement leurs promesses, faute de rentabilité immédiate. Les entreprises privées sollicitées préfèrent la reprise d'installations existantes à la construction d'ouvrages neufs. Elles se désengagent souvent à cause du coût prohibitif de la réhabilitation d'équipements obsolètes et de l'impossibilité de vendre la production à son vrai prix.

Promesses d'investissements pas toujours tenues

L'Afrique est exportatrice nette d'énergie représentant environ 9,5% de la production énergétique mondiale, mais elle ne consomme qu'environ 3,2% de cette production. La capacité de production des 48 pays au sud du Sahara est de 68 gigawatts, presque deux fois inférieure à celle de la France. Hors l'Afrique du Sud, la consommation d'électricité en Afrique subsaharienne représente à peine 1% de celle des pays à revenu élevé. L'Afrique subsaharienne produit 82,9 térawattheures d'électricité hydraulique, soit seulement 2,6% de la production mondiale, mais elle n'exploite que 3% de son potentiel hydroélectrique. Elle tient une place insignifiante dans la production à partir des autres sources d'énergies renouvelables. Si tous les barrages du complexe de « Grand Inga » étaient construits, ce site exceptionnel pourrait produire 44 gigawatts, capables de couvrir 40% des besoins de l'Afrique ! Quant aux installations actuelles, elles sont censées générer 1 800 mégawatts, mais plusieurs groupes sont à l'arrêt.

La situation empire, à la suite de la baisse du débit du fleuve Congo et au manque d'entretien : le barrage hydroélectrique d'Inga qui produit habituellement 800 mégawatts n'en fournit actuellement que 300 à l'heure où la ville de Kinshasa, à elle seule, a besoin de 650 mégawatts pour ses besoins énergétiques, domestiques comme industriels. Les installations d'Inga tournent donc à moins de 20% de leur capacité et ne parviennent plus à satisfaire la demande de Kinshasa. Il est donc impératif de trouver d'autres modèles et innovations technologiques. D'ailleurs, on se pose aussi la question de savoir si en matière de développement durable, les barrages hydrauliques sont écologiques ? Puisque dans plus de la moitié de ces barrages dans le monde entier, le détournement des eaux entraîne des problèmes d'approvisionnement de cette source pour les populations environnantes et déconfigure la nature, voire la biodiversité.

Des choix politiques cruciaux

On pourrait se poser la question des choix politiques pour certains États africains afin de mettre en place des politiques de « simple développement énergétique », car ils n'ont pas encore atteint un niveau d'industrialisation suffisant, ou de « politique de transition énergétique » pour des pays qui ne jouent qu'un rôle mineur dans les émissions mondiales de carbone. À ce titre, certains pays pensent que les énergies renouvelables ne pourront pas rapidement contribuer à l'industrialisation urgente, et qu'il faudrait ainsi maintenir le développement électrique par les énergies fossiles. Tout dépend des situations politiques, sociales, et des potentiels de valorisation des ressources énergétiques que possède un pays.

 ©  AFP
Ici des cellules photovoltaïques (panneaux solaires) qui utilisent l’énergie du soleil. © AFP

N'est-ce pas l'Afrique du Sud, pays émergent, ancienne première puissance économique de l'Afrique et actuellement deuxième, qui va réinvestir dans les centrales électriques à base de charbon, source polluante et carbonisée, pour assurer sa production électrique ? Les dirigeants de cet État estiment que ce qui est central s'est de contrecarrer les risques de recul industriel et de contenir les tensions sociales venant des populations les plus vulnérables qui ont des accès limités en électricité et en eau potable. Certains pays d'Afrique de l'Ouest, non producteurs de pétrole ou de gaz, possèdent des sources énergétiques à dominance de biomasse telles que le bois, charbon de bois et déchets végétaux. Mais leurs usages affectent la santé, l'équilibre de la biodiversité des écosystèmes forestiers en dégradant et désertifiant. Le Sénégal opte actuellement pour une politique énergétique permettant d'assurer l'accès à l'énergie pour 50% de la population qui n'en ont pas, et de tripler le taux d'électrification de 2014 à 2020, dans les zones rurales. Cette politique est basée sur la « diversification énergétique » en incorporant 20% de ses besoins en électricité électrique par les énergies renouvelables. Globalement, 40% des coûts de production de l'électricité résultent de mauvaises réglementations. Il est impératif d'améliorer les chaînes de risques afin que les entreprises puissent investir avec des risques et des rendements satisfaisants, avec une logique de marché, tout trouvant des solutions d'accès à l'électricité pour les ménages les plus modestes. Avec un prix plus faible de l'électricité et des services de meilleure qualité, la demande devient plus solvable. La majorité des opérateurs publics qui achètent l'énergie pour la redistribuer ne sont pas très solvables et leurs signatures peu appréciées par les marchés et les investisseurs. Il est donc temps de rétablir des systèmes de crédibilité financière pour ces opérateurs, avec des approches systémiques.

Nécessité de politiques régionales et sous-régionales

Ce que l'on constate généralement, c'est que la plupart des pays africains ont adopté ces 20 dernières années des politiques plutôt individuelles en matière de développement énergétique, en raison des situations particulières de chaque pays et des choix de souveraineté. Selon nous, l'engagement dans la transition énergétique à travers les énergies renouvelables devrait passer par les politiques régionales ou du moins sous-régionales, tout en conférant à chaque État un pan de sa souveraineté énergétique et électrique. En effet, les enjeux et les défis d'accès constant et de distribution de l'électricité étant énormes, il faut des politiques de convergence énergétique dans la production d'énergies renouvelables, notamment par des harmonisations réglementaires, fiscales, les systèmes électriques d'interconnexion. Ce qui permettrait à des investisseurs privés de production et de distribution d'électricité à base d'énergies renouvelables de réaliser des économies d'échelle au niveau régional ou sous-régional, les marchés intérieurs nationaux pouvant être trop étroits. Ainsi en Afrique de l'Ouest, le Centre régional de la CDEAO pour les énergies renouvelables a mis en place en 2013 des programmes d'harmonisation des cadres institutionnels et de promotion des énergies renouvelables pour ses pays membres et au-delà.

Acté à la COP21 de Paris, puis officialisée lors de la COP22 de Marrakech, l'Initiative africaine pour les énergies renouvables a pour ambition de développer des projets de plus de 10 gigawatts d'ici 2020, pour une enveloppe de 10 milliards d'euros. Mais d'aucuns estiment que les ambitions de cette initiative sont faibles par rapport aux enjeux. Il existe actuellement plus d'une trentaine de grands plans de développement régionaux et sous-régionaux d'électrification de l'Afrique. Citons le « New deal de l'énergie pour l'Afrique » 2016-2025 de la BAD, qui doit permettre une offre additionnelle de 160 gigawatts d'électricité, le raccordement de plus de 130 millions de personnes, et avec objectif de mobiliser 50 milliards de dollars.

Le potentiel d'investissement dans les énergies renouvelables

Le continent africain possède d'abondantes ressources en énergies renouvelables avec des potentiels hydrauliques, de géothermie, de biomasse, de solaire et d'éolien, dont la plupart sont encore assez peu valorisés. L'ensoleillement est de 5 à 7 kWh/m2/jour. Le potentiel en hydroélectricité n'est exploité qu'à hauteur de 5%. Les raisons de ces insuffisances d'exploitation tiennent, en dehors des politiques nationales et régionales encore peu incitatives à l'investissement, à des insuffisances de stratégies de développement à mettre en place. Selon l'Agence internationale de l'énergie, les investissements dans les énergies vertes au niveau mondial ont augmenté de 250 milliards de dollars en 2013 à 270 milliards en 2014. De 2014 à 2020, la part des énergies vertes dans la production d'électricité devrait progresser de 45%. Selon le Programme des Nations unies pour l'environnement, la puissance installée d'électricité à base d'énergies renouvelables de 2011 à 2014 est passée de 81 gigawatts à 103 gigawatts. Mais si l'on croise les différentes analyses et prospectives des organismes internationaux en charge de l'énergie, des banques d'investissement, de fédérations industrielles, l'Afrique pourrait drainer près de 700 milliards de dollars d'ici 2030, en raison de tout son potentiel en ressources énergétiques. À titre de comparaison, sur la même période, le potentiel d'investissement dans le secteur des biens de consommation est de 1100 milliards de dollars.

 ©  AFP
Le Kenya abrite le plus grand parc éolien d'Afrique. © AFP

Les stratégies de développement à adopter

Les Etas africains, face à ces potentiels d'investissement, doivent rigoureusement adopter des politiques et stratégies d'investissement des énergies renouvelables, endogènes et non extraverties. Il est impératif de tenir compte des graves erreurs du passé des politiques de rente, basées sur les simples extractions et exportations des matières premières et ressources naturelles, qui n'ont que faiblement produit d'emplois et de technologies.

Valorisation et transformation industrielle

Quelles que soient les situations particulières de chaque pays africain en niveau économique, en quantité et volumes de ressources énergétiques renouvelables, l'une des lignes stratégiques communes doit être de transformer les politiques d'efficacité énergétique par des opportunités réelles d'investissements et de création de richesses. Selon nous, les stratégies de transition énergétique doivent permettre la création d'emplois productifs, la montée en compétences techniques, et la maîtrise des technologies. Cette dynamique peut permettre une industrialisation en Afrique des infrastructures, des systèmes, des produits et consommables à base d'énergies renouvelables. Cette industrialisation des énergies renouvelables peut permettre une indépendance énergétique des villes, territoires et communautés locales par des productions et systèmes décentralisés d'électricité.

Chaînes de valeurs et structuration des filières

Les stratégies de développement doivent se baser aussi sur la structuration, l'organisation des différentes filières et positionnements dans les chaînes de valeurs régionales, mondiales des énergies renouvelables. Chaque pays doit établir la cartographie de ses potentiels de ressources naturelles et énergétiques renouvelables, de ses capacités en compétences et en technologies. Ainsi sera faite son évaluation en compétitivité dans la production, distribution des énergies renouvelables et d'électricité. L'accent sera mis dans la montée en gamme par les pays africains dans la fabrication industrielle de centrales et mini centrales, de stockage, de distribution, de transports, interconnexions de distribution et de transport d'électricité.

L'échec du grand projet Désertec

Dans ce positionnement dans les chaînes de valeurs, comment analyser l'échec actuel du grand projet Desertec ? Un projet évalué à 400 milliards d'euros, qui avait pour ambition de produire de l'énergie solaire au Sahara pour fournir de l'électricité à l'Europe. D'un consortium de plus de 50 entreprises industrielles et financières, dont les trois quarts étrangères, il ne resterait à ce jour que 7 partenaires. Les raisons de l'échec, outre les coûts supplémentaires que le projet engendrerait notamment dans les lignes de distribution et de stockage, sont que les acteurs politiques et industriels nationaux et locaux d'Afrique du Nord estiment que le projet est extraverti et peu inclusif. Selon eux Désertec est peu intégrateur de technologies locales, et finalement la véritable orientation stratégique doit prioriser l'électrification de l'Afrique afin de soutenir sa croissance économique et sociale, plutôt que ravitailler en électricité l'Europe, continent déjà développé même si une partie de ses pays sont en régression actuelle de croissance.

Faire émerger des entreprises, des entrepreneurs locaux face ou en partenariats avec les firmes internationales

Afin d'assurer un équilibre dans le paysage des entreprises du secteur des énergies renouvelables en Afrique, il est impératif que des entreprises locales, des grandes entreprises ou des PME, se créent et se développement, face aux firmes internationales. Le nombre d'entreprises africaines en la matière reste généralement faible à l'exception des pays comme le Maroc et l'Afrique du Sud qui ont quelques champions nationaux. Qui sait par exemple qu'un entrepreneur camerounais, Guy Tchuilieu Tchouanga, ingénieur en électromécanique, DG de Ecosun Solutions, détenteur de plusieurs brevets, fut l'un des tout premiers Africains, il y a plus de 10 ans, à se lancer et à se mettre en compétition en Afrique face à la grande entreprise chinoise Suntech ? Ecosun Solutions avait développé des systèmes aussi bien en énergie thermique (chaleur) qu'en photovoltaïque (électricité). Parmi ses « machines » à base de solaire : les panneaux, lampadaires d'éclairage public, pompage, chauffe-eau, pasteurisateurs et stérilisateurs solaires, des fours solaires, le séchoir solaire, climatiseurs. L'entreprise avait réalisé des projets au Cameroun, Sénégal, Burkina Faso, Togo, Gambie, aux Antilles. Sa clientèle était variée : des collectivités, en vue d'envisager l'installation des panneaux solaires pour fournir de l'énergie aux habitants ; industries ; promoteurs immobiliers ; universités. À titre d'exemple : l'université catholique d'Afrique de l'Ouest à Lomé. Mais aujourd'hui même des grandes entreprises comme Schneider Electric commercialisent des lampes solaires ! !

Les modèles d'investissement

Le secteur énergétique en Afrique est très capitalistique. D'où la nécessité, pour la transition énergétique en plus des investissements publics de long terme, de faire intervenir des acteurs nationaux et internationaux du secteur privé qui maîtrisent les technologies. Pour que des modèles d'investissement et des financements adéquats puissent se pérenniser, il est impératif pour les Etas africains de cesser les incohérences stratégiques qui doivent se transformer en véritables stratégies de développement. Il faut réaliser des harmonisations des politiques publiques énergétiques. L'exemple palpable est l'inefficience du barrage hydraulique d'Inga qui en est à son projet III, et qui a déjà coûté plus de 40 milliards de dollars, alors qu'à peine 20 % de son potentiel en hydroélectricité est exploité. Les modèles d'investissement pour une montée en gamme des politiques et stratégies de transition énergétiques sont divers en fonction des besoins spécifiques de chaque État et des différentes demandes des contreparties : une meilleure structuration des projets d'investissement des États et des entreprises ; des politiques tarifaires plus claires et adaptés aux consommateurs ; une prise en compte des différentes chaînes de valeurs et de détections des filières les plus porteuses et les plus productives ; une mutualisation des intérêts et de partage des risques d'investissements entre secteur public et secteur privé ; une répartition nette de prise en charges des investissements structurels en infrastructures/ systèmes de production des énergies renouvelables et production industrielle/ distribution/commercialisation. Les banques de développement doivent véritablement servir de levier et de garanties aux investissements privés, en même temps qu'elles financent en dette les projets.

Les types de financement pour soutenir la transition énergétique et les énergies renouvelables

Plusieurs types et sources de financement existent déjà en Afrique, notamment des financements des bailleurs de fonds internationaux et africains par des prêts à taux bonifiés, par des aides publiques au développement notamment pour financer les politiques et programmes de développement des énergies renouvelables ou de lutte contre la fracture énergétique. La Banque africaine de développement (BAD) a créé ces dernières années un fonds de 100 millions de dollars pour stimuler des projets de production d'énergies renouvelables, le Fonds africain des énergies renouvelables.

 ©  AFP archives
Le photovoltaïque, bientôt la source d'énergie la moins chère au monde, une aubaine pour l'Afrique. © AFP archives

L'avenir et le véritable challenge sont la mobilisation de capitaux de plus grandes ampleurs pour créer en Afrique plusieurs fonds structurels favorisant les programmes, l'organisation et la structuration des filières, des écosystèmes de production et d'innovation de technologies vertes, d'instituts de formation professionnelle pour préparer les compétences d'avenir. Ces fonds structurels pourront servir de levier pour attirer les sources de financements privés en capital venant des fonds de private equity pour les entreprises évoluant dans le domaine des énergies vertes et de l'efficacité énergétique. Puisque la production et le business d'énergies renouvelables peut être décentralisé, les financements décentralisés, participatifs et de proximités pourront intéresser des épargnants et investisseurs des territoires, des diasporas qui veulent investir dans leurs territoires d'origine. À la COP21, l'Initiative africaine pour les énergies renouvelables, et 10 milliards d'euros de financements publics internationaux, ont été annoncés dont la BAD sera catalyseur et gestionnaire. Il s'agit de fournir au continent 10 GW de capacités supplémentaires d'énergies renouvelables d'ici 2020, et 300 GW d'ici 2030. La BAD crée aussi son propre plan-programme de 12 milliards de dollars intitulé « New deal pour l'énergie en Afrique » afin de développer notamment les réseaux de distribution et connexion et de produire 160 GW additionnels de 2016 à 2020. Espérons que toutes ces initiatives institutionnelles puissent être un des leviers pour les investissements privés de moyens et longs privés, générateurs d'emplois et d'améliorations technologiques.

Comment et sur quels positionnements les États africains doivent-ils s'imposer de la COP22 à la COP23 ?

À la COP22, les États africains semblaient un peu mieux organisés pour défendre leurs positions, à la différence des précédents sommets onusiens sur le climat. On le répète encore une fois pour les néophytes de ces questions : l'Afrique joue un rôle « mineur » dans le réchauffement de la planète avec moins de 3 % des émissions de gaz à effet de serre. Mais ce continent devient et sera peut-être davantage touchée par ses effets, comme l'atteste l'accroissement des zones de sécheresse et d'inondations dans certaines de ses régions. Selon le PNUE, le coût d'adaptation du changement climatique serait de 45 milliards d'euros par an à l'horizon 2050. Que peuvent alors exiger les États africains ? À notre avis bien plus que d'exiger une consistance et une mobilisation réelle du fameux Fonds vert pour le climat des 100 milliards de dollars, ce sont les synergies d'échanges de technologies et de formation professionnelle qui doivent être prioritaires. Nous disons bien « échanges de technologies », car il ne faut rester uniquement sur le prisme trompeur de transfert de technologies du Nord au Sud. Le paradigme selon lequel les uns possèdent des technologies et les autres ne sont que des consommateurs et acheteurs des technologies, car incapables par eux-mêmes d'en produire, doit se terminer. Il existe en Afrique des ingénieurs et des innovateurs de haute facture. En effet, des pays comme l'Éthiopie ou le Maroc font déjà preuve d'une certaine maîtrise des technologies bas carbone, s'engagent même dans des investissements de R&D. Ce qui manque en Afrique, d'une manière générale, ce sont des écosystèmes d'innovation, des laboratoires industriels, des clusters énergétiques de plus grande échelle et de plus haut niveau. Ainsi pourrait-on assister à des capitalisations des connaissances entre les grandes entreprises énergétiques et des PME innovantes afin d'inventer de nouvelles solutions et des innovations technologiques pour le futur. Ces dynamiques stratégiques et technologiques, accompagnées de véritables leaderships institutionnels permettront à la fois le développement de programmes d'adaptation et d'atténuations climatiques climatique, la production de systèmes favorisant plus d'indépendance et de décentralisation énergétique en Afrique.

Roland Portella
Le Point Afrique
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leroux @EIZTJGB   Message  - Publié le 30.06.2017 à 22:13
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