Société
Tshibawu est une pratique ancestrale initiée dans le grand Kasaï dans l’objectif de punir une épouse infidèle. Le Tshibawu est, en fait, la sanction infligée aux femmes qui se compromettent dans le toit conjugal. "Malgré l’exode rural, cette pratique n’a pas du tout disparu totalement parce que certaines familles l’ont conservée encore. Que les jeunes filles ne se trompent pas", a déclaré Mme Martine, une originaire de Bena Luanga dans le Kasaï-oriental.
Selon elle, le Tshibawu frappe également le mari complice de l’infidélité de sa femme à cause de son silence. En clair, celui-ci est dans l’obligation de dénoncer sa femme auprès de sa famille dès qu’il se rend compte de son adultère, afin d’obtenir réparation. Dans le cas contraire, c’est lui qui payera les frais pour etre resté muet.
A en croire la dame, le Tshibawu existe sous diverses formes, mais dans le cas d’espèce, il s’agit de celui qui concerne la femme mariée. Cette dernière n’a pas le droit d’entretenir des relations sexuelles avec un homme autre que son mari. Dès qu’elle transgresse le principe, le Tshibawu va automatiquement s’occuper d’elle. "Pour être sous l’emprise de Tshibawu, la future belle-fille est obligée par sa belle-famille de préparer un poulet".
Avant de lui remettre ledit poulet, cette dernière prononce des paroles à l’insu de la fiancée. Une fois la nourriture préparée, la jeune fille n’en mangera pas quand bien même c’est elle qui a cuisiné. A ces jours, vous remarquerez que des jeunes filles sont déjà averties et refusent par conséquent de se laisser "enfermer dans ce carcan", a-t-elle déclaré.
Des conséquences
Pour Mme Martine, la sentence la plus sévère de Tshibawu, c’est la mort. Elle précise que beaucoup de femmes sont mortes suite à cette pratique. Il n’y a pas que les mamans qui sont concernées par les sanctions car elles partagent le même sort avec les enfants. Elle a affirmé en outre qu’il existe des cas où le Tshibawu frappe l’homme coupable d’adultère.
La sexagénaire raconte que les hommes Luba étaient très jaloux. Raison pour laquelle, ils ont mis leurs femmes face à l’épreuve de Tshibawu pour s’assurer effectivement de leur fidélité. Car seuls les hommes avaient le droit de contracter le mariage avec plusieurs épouses. Elle reconnaît tout de même que l’instauration de cette coutume a fait qu’énormément de mères de famille sont devenues sages et disciplinées, surtout celles qui ont vécu les méfaits engendrés par le rite à leurs semblables.
Pour se mettre à l’abri des effets de cette tradition, des multiples conjointes infidèles ont déserté le toit conjugal pour échapper à la sanction. Dans ce cas, signale Mme, le Tshibawu ne peut rien parce que la relation intime entre les deux époux n’existe plus. Cela sous entend que la coutume n’aura toute sa force que lorsque la femme entretient une double vie tout en étant mariée. C’est ce genre d’épouse qui rencontre des problèmes et est victime de plusieurs maux.
"Nous avons appris que l’infidélité a été la voie choisie par certaines épouses pour se débarrasser de leurs époux étant donné qu’à l’époque aux villages, ce sont les parents qui choisissaient les conjoints pour leurs filles. Mécontentées par cette pratique, elles se sont méconduites pour trouver un moyen de se débarrasser de leurs maris, de retrouver la liberté, et d’être libre d’aimer les hommes de leur choix", a révélé l’intervenante.
A la question de savoir, s’il y a des maladies particulières frappant des personnes sous le coup de Tshibawu, cette dame précise qu’il n’existe pas de maladies attribuées à ladite coutume. Cependant, ajoute-t-elle, des personnes avisées peuvent s’en rendre compte par des signes qui l’attestent.
Par exemple, la femme concernée donne l’apparence d’une personne mal nourrie, le ventre est gonflé, les cheveux commencent à tomber, etc. Et de poursuivre "Il peut se faire que c’est un enfant qui devient maladif ou bien c’est le papa. Le foyer fera face à des difficultés persistantes dans d’autres domaines. Si la femme ne confesse pas son crime, c’est la mort qui s’en suit".
De la réparation
Pour Mme Martine, le rachat est possible lorsque la mariée infidèle avoue son égarement à son mari. Ce sera le début de toute réparation. "Si le mari aime sa femme, il dira toute la vérité à sa famille. Ensuite, ils vont recourir, pour ceux habitant les grandes villes, à une vieille dame qui connaît la coutume pour présider la cérémonie de déculpabilisation.
Mais dans nos villages, la femme coupable se présentait à moitié nue, vêtue juste des peaux des bananes plantains, tandis que d’autres femmes la rouaient des coups en criant derrière elle « Mutu na Tshibawu » [entendez une personne sous la malédiction de Tshibawu].
Tout le village était alerté et mis au courant de la situation puisqu’on l’a faisait marcher partout. Après ces événements, elle rentre dans sa maison et poursuit sa vie de couple normalement sans aucune conséquence négative étant épargnée du mauvais sort de Tshibawu", indique-t-elle.
A cause d’une telle humiliation, l’oratrice fait remarquer que certaines épouses infidèles préfèrent garder leur secret parfois au prix de leur propre vie ou de celui de leurs enfants.
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