Expert du FMI à Kinshasa : la RDC traverse une « période économique difficile »

Les experts du Fonds monétaire international (FMI) sont en mission informelle en République démocratique du Congo depuis près d’une semaine. Ils font la ronde de toutes les institutions de la République pour cerner la situation économique et financière de la RDC. Au premier constat, les experts du FMI estiment que la RDC traverse une période économique difficile.

Le Fonds monétaire international (FMI) est en mission informelle en République démocratique du Congo depuis mercredi dernier. Conduite par Mario de Zamaroczy, chef de division au Département Afrique, la délégation du FMI fait la ronde de plusieurs institutions de la République pour tenter de comprendre la situation économique et financière de la République démocratique du Congo.

Le président de l'Assemblee nationale, Aubin Minaku, a reçu lundi 5 mai, au Palais du peuple, cette délégation du FMI, rapporte l’ACP. Les experts du FMI se sont entretenus, tour à tour, le même lundi avec les membres des Commissions économico-financières de l’Assemblée nationale et du Sénat.

Les échanges ont tourné sur la situation économique de la République démocratique du Congo qui, selon le chef de division du FMI, traverse une « période économique difficile ». « Il s’agit de voir ensemble des mesures qui, au sens du FMI, peuvent être prises rapidement pour juguler cette situation », a déclaré Mario de Zamaroczy, à en croire l’ACP, à l’issue de ces entretiens.

La question d’un appui financier de cette institution de Bretton Woods à la RDC n’est pas encore d’actualité. « Il s’agit des discussions techniques pour le moment en vue de faire face aux différents défis qu’éprouve le pays et des mesures à adopter en attendant une coopération beaucoup plus renforcée », a précisé Mario de Zamaroczy.

La délégation du FMI a eu la semaine dernière des rencontres avec différentes autorités nationales, des responsables des ministères techniques, la Société civile et la Commission électorale nationale indépendante (Ceni), avant d’être reçue au Parlement.

L’économie de la RDC en chute libre

Vue du Boulevard du 30 juin à Kinshasa. (© mediacongo.net)

La RDC est en rupture de programme avec le Fonds monétaire international depuis novembre 2012. Malgré que la RDC ait rempli les critères quantitatifs du FMI, il lui a été reproché, notamment, l’opacité dans la cession de certaines concessions minières de la Gécamines.

L’économie de la République démocratique du Congo a décroché en 2016 avec un taux de croissance de 2,4% venant de 9,5% en 2014 et de 6,7% en 2015. La baisse des cours des matières premières sur le marché international ces deux dernières années a affecté l’économie de la RDC qui dépend principalement de ses exportations de cuivre et de pétrole. Comptant sur la remontée des cours du cuivre et du pétrole en 2017, le gouvernement Tshibala ambitionne de mobiliser jusqu’à 7,8 milliards de recettes au budget national.

Le projet de budget 2017 en examen présentement à la commission Economique et financière de l’Assemblée nationale se présente en équilibre en dépenses et en recettes à hauteur de 11 301,7 milliards de francs congolais. Ce projet de loi de finances 2017 est élaboré sur base des indicateurs et agrégats macroéconomiques ci-après : taux de croissance du PIB, 3,5%, taux d’inflation fin période, 17, 90%, taux d’inflation moyen, 12,5%, taux d’échange moyen, 1452, 25 francs congolais le dollar américain, taux de change fin période 1688, 90 francs congolais le dollar américain, PIB nominal 47431, 87 milliards des francs congolais, pression fiscale 13%.

Les problèmes fondamentaux de l’économie de la RDC résident non seulement dans sa dépendance à l’exportation des matières premières brutes mais aussi à l’absence de la diversification des sources de revenus et d’une industrie. Le marché intérieur de la RDC dépend des exportations. De même, la production nationale est destinée à l’exportation sur le marché international que le gouvernement ne peut pas contrôler. Ce qui fait qu’au moindre choc sur le marché international, les recettes publiques en pâtissent considérablement.