Economie
Des organisations de la Société civile viennent de publier, avec l’appui financier de DFID/IRC, l’analyse des lettres de mission 2015-2016 des ministères des Finances, Budget et Fonction publique, en rapport avec les besoins prioritaires des populations. Selon cette analyse, le taux de pauvreté en RDC est estimé à 71,35%. Le taux d’accès à l’eau potable est de 26% sur l’ensemble du pays. Celui d’accès des populations à l’électricité reste très faible : 36% sur le plan national (1% en milieu rural et 35% en milieu urbain).
Ces organisations sont : le Centre national d’appui au développement et à la participation populaire (CENADEP), l’Action citoyenne pour le développement intégral de la RD Congo (ACDIC), l’Observatoire de la dépense publique (ODEP), le Syndicat des agents publics du Congo (SAPC), la Solidarité pour la sécurité et la gouvernance locale (SGL), le Réveil de dynamique des femmes à la base (RDF Base), et le Bureau pour le développement intégral (BURFORDI).
L’analyse a débouché sur une série de révélations ci-après : Les priorités du gouvernement traduites dans les ministères sectoriels ci-haut cités ne prennent pas en compte les besoins prioritaires des populations tels que l’éducation de qualité, l’accès à l’eau potable, et à l’énergie, à la sécurité alimentaire, à la création d’emplois pour les jeunes, à l’accès pour le crédit à l’entrepreneuriat, à l’amélioration des conditions de travail des fonctionnaires et agents de l’Etat, à la promotion du genre, etc.
En dépit de la réforme des finances publiques engagée depuis 2010, il est constaté dans le processus d’exécution du budget de l’Etat que l’allocation des crédits ne suit pas les directives relatives à l’exécution de la loi de finances ; le non respect des plafonds alloués par le Plan d’Engagement Budgétaire (PEB) au bénéfice du recours abusif aux dépenses d’urgence ; le retard d’exécution dû au traitement long des dossiers.
L’étude a aussi noté que l’analyse de la société civile approuve la thèse de la Banque mondiale qui estime que les recettes de la RDC ne dépassent pas 13% du PIB, soit 2 points de moins que la moyenne des pays les moins développés. Concernant les dépenses, elle ajoute que la majeure partie des dépenses sert à payer les salaires et traitements. Les dépenses sociales et d’investissements restent en majeure partie financées par les bailleurs.
L’analyse souligne par ailleurs que l’Administration congolaise est caractérisée par l’absence de normes de qualité et d’efficacité, du système de contrôle, d’évaluation et de sanctions inefficaces, de la mauvaise qualité et des difficultés d’accès pour les usagers, de l’absence d’un véritable régime de protection sociale, de la démotivation généralisée due aux conditions matérielles et financières déplorables et précaires.
Le nombre de femmes employées dans l’Administration publique augmente, mais, paradoxalement, leur représentation aux postes décisionnels reste faible. Et ce, en violation des lois nationales et des engagements au niveau international.
Le manque de politique adéquate sur la construction de logements, avec comme conséquence les constructions anarchiques des maisons ou immeubles ne répondant souvent pas aux normes de sécurité requises, et la prolifération des bidonvilles insalubres et précaires.
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