Provinces
Le gouverneur de la province du Kwilu, Gödel Kinioka, est pointé du doigt par un groupe de députés provinciaux de sa juridiction. Une motion de défiance contre lui vient d’être déposée au bureau de l’assemblée provinciale du Kwilu depuis mercredi 24 mai 2017.
« Le groupe qui a déposé cette motion est composé de quatre députés. Il s’agit des honorables Mupepe, Matangila, Ndombe et Masuku. Ces élus du peuple accusent le chef de l’exécutif provincial de megestion de la "respublica"», déclare Louis Kasende, vice-président de l’Assemblée provinciale du Kwilu que nous avons contacté.
Selon lui, l’assemblée plénière prévue pour ce jeudi, 25 mai pour statuer sur ce problème a été poussée à une date ultérieure. « La raison de ce changement est que le ministre de l’Intérieur de la République démocratique du Congo vient de convoquer Gödel Kinioka à Kinshasa pour consultation. Tout est donc suspendu jusqu’à son retour », explique Kasende.
Contacté au téléphone à ce sujet, le gouverneur Kinioka n’a pas répondu. Mais dans un SMS, il s’est dit "occupé".
Réactions diverses de la part de la population locale
Le dépôt de cette motion au bureau de l’Assemblée provinciale du Kwilu a suscité plusieurs réactions divergentes. Chaque réaction est subordonnée à une motivation.
« Cet évènement est normal dans un pays où la démocratie existe. Le gouverneur Kinioka n’a qu’à se défendre devant nos élus par rapport aux griefs formulés contre lui », indique Laurent Bwenia Muhenia, président de la société civile de la ville de Kikwit, ville économique de la province.
De son côté, Raphaël Mpusami, un des vendeurs au marché de la ville basse, commune de Lukolela, c’est très tôt de parler d’une telle motion : « Le gouverneur de notre province n’a pas encore accompli trois ans depuis qu’il a été élu. Il a un programme que je juge intéressant pour le développement de notre province. Nos élus provinciaux devraient simplement présenter au gouverneur des éléments qu’ils jugent négatifs pour que le chef de l’exécutif provincial corrige. »
« Pour moi, le gouverneur doit partir s’il gère mal la province. Les latinistes disent "Qui bene amat, bene castigat" (c’est-à-dire "celui qui aime bien, châtie bien")», affirme Pauline Nsaa, une des enseignantes de la ville de Kikwit.
Le gouverneur lâché par son propre parti politique !
Il sied de rappeler que depuis son élection à la tête de la nouvelle province du Kwilu, le gouverneur Kinioka a brillé par sa mégestion, au point d’être, aujourd’hui, lâché par son propre parti politique, le Parti Lumumbiste Unifié (Palu). Sa richesse personnelle a pris la tangente, au même moment où la misère de la population s’est honteusement accrue. La société civile du Kwilu fut la première à décrier le pillage des ressources par le chef de l’Exécutif provincial. Elle a, par une pétition qui a remporté un franc succès et dont l’Avenir vous dévoile ici le contenu, réclamé son départ.
La Société civile a épinglé l’utilisation inadéquate des ressources financières (DGRK), d’autant plus que toutes les recettes perçues par le Régie financière du Kwilu, surtout au cette de Kikwit et à l’antenne de Masamuna prennent une direction inconnue que d’être logées dans le compte de la Régie ou de la province. En plus, ces ressources sont gérées de façon cavalière opaque et folklorique gestion qui ne respecte pas la filière normale telle que définie par la loi financière. La population se pose la question de savoir, où sont passés les 52.000.000 FC laissés dans la caisse de la province par Michel Bala Bala ?
Un autre fait reproché à M. Kinioka, c’est la non rémunération des agents et personnel œuvrant au Gouvernorat et à la DGRK. C’est au regard de tout ceci que la Société civile est d’avis que le Gouverneur incriminé est loin de concrétiser le rêve de la population. « Que cet ennemi du peuple soit mis hors d’état de nuire, nous populations, l’avons démantelé, les députés provinciaux savent tout ce qu’il fait de mauvais, s’ils ne disent mot, cette fois, ils seront complices dans la destruction méchante de notre province à l’immense potentialité intellectuelle, économique, sociale et politique », peut-on lire dans la pétition de la Société civile.
Disons que la Société civile a été rejointe par le Parti Lumumbiste Unifié (Palu) dont on ose espérer qu’il agit dans le strict intérêt de la population, sans autre arrière pensée. « …Il avait promis de doter aux Prosec des motos en vue de leur faciliter la mobilité dans leurs juridictions. Promesse non tenue à ce jour. Il avait encore promis aux Prosecs de Bandundu-ville les frais de fonctionnement à la hauteur de 200.000 Fc par mois ; il n’a rien déboursé jusqu’à ce jour », indique une note du Parti Lumumbiste Unifié, qui ajoute que si on n’y remédie illico, ça diminue les chances de réussite du parti aux élections générales attendues. Son impopularité pourrait inciter la population au soulèvement et amener d’autres forces politiques à l’évincer, si nous même nous n’agissons pas à temps.
Et le Palu de renchérir que notre souci majeur, c’est que les dirigeants politiques issus du Palu impriment une bonne image pour le parti et laissent des traces positives dans l’exercice de leur fonction, comme ce fut le cas du Gouvernement Gizenga et Muzito dont le bilan a honoré le parti.
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Gödel Kinioka, gouverneur de la province du Kwilu