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Infos congo - Actualités Congo - Premier-BET - 08 avril 2024
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Iran : la victoire de Hassan Rohani affaiblit les ultraconservateurs

2017-05-22
22.05.2017
2017-05-22
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La victoire du président sortant consacre sa politique d’ouverture à l’étranger et son libéralisme mesuré.

Les Iraniens ont voté massivement, vendredi 19 mai, pour reconduire le modéré Hassan Rohani à la présidence pendant quatre ans. Il a obtenu, dès le premier tour, la majorité absolue avec une confortable avance : 57 % des voix, selon les résultats officiels communiqués en fin de matinée par le ministère de l’Intérieur.

Son rival, le conservateur Ebrahim Raissi, a obtenu 38,3 % des voix. « 41,2 millions d’Iraniens ont participé à l’élection » présidentielle, soit un taux de participation de 73 %, a ajouté le ministre de l’Intérieur, Abdolreza Rahmani Fazli.

« Le message de notre peuple a été clairement exprimé. Le peuple iranien a choisi la voie de l’entente avec le monde, loin de l’extrémisme, a affirmé M. Rohani dans une allocution retransmise à la télévision d’Etat Irib. Il veut vivre en paix et dans l’amitié avec le reste du monde, mais n’accepte pas la menace et l’humiliation. C’est le principal message qu’il veut que le monde entende ». Par son vote, « notre peuple a déclaré aux pays voisins et à toute la région que la voie pour instaurer la sécurité est le renforcement de la démocratie, non s’appuyer sur les puissances étrangères », a encore ajouté le président iranien.

Libéralisme mesuré

Cette victoire consacre la politique d’ouverture à l’étranger de M. Rohani et son libéralisme mesuré à l’intérieur du pays. Ce résultat affaiblit encore les ultraconservateurs face à ce président modéré, qui a su rallier une partie de l’appareil politique iranien derrière lui, toutes tendances confondues, et qui ne s’est jamais coupé de l’électorat socialement conservateur du pays. En menant une campagne populiste et multipliant les promesses d’aides aux plus pauvres, les ultras avaient tenté de raviver la fibre révolutionnaire de l’Iran, qui s’amenuise, trente-huit ans après la révolution de 1979.

M. Raisi, principal adversaire de M. Rohani après le retrait ou l’effacement de quatre autres candidats, a échoué à mobiliser une part des petites villes de province, des campagnes et des banlieues défavorisées : l’électorat de l’ex. président Mahmoud Ahmadinejad, au pouvoir de 2005 à 2013. Ce clerc de 59 ans incarnait pour ses partisans une nouvelle génération de dirigeants, après celle des fondateurs de la République islamique. Il était un possible successeur, à terme, du Guide suprême, Ali Khamenei, au pouvoir depuis 1989 et âgé de 77 ans. La victoire de samedi laisse ainsi à M. Rohani la possibilité de peser sur cette succession.

Profondes divisions

Dans le sud déshérité de Téhéran, vendredi, les bureaux de vote, peu remplis, laissaient deviner un taux d’abstention supérieur à celui attendu parmi les classes moyennes des quartiers nord. « Les gens qui votent Raisi, ça n’est pas qu’ils l’aiment : c’est qu’il les nourrit et ça ne suffit pas à convaincre tout le monde », disait vendredi Vali Zareh, un lutteur professionnel, habitant désillusionné du sud, qui s’abstenait de voter.

Vendredi soir, après 20 heures, les leaders modérés et réformateurs se désolaient en chœur d’un taux de participation jugé trop faible, enjoignant leurs partisans à se mobiliser. A Seyyed Khandan, quartier central et mixte de Téhéran, où certaines files d’attente n’ont pourtant pas désempli de l’aube à minuit, Pegah, 35 ans, disait avoir « laissé passer sa colère ». Elle ne votait plus depuis 2009 et la répression qui s’était abattue sur les manifestants protestant contre la réélection de M. Ahmadinejad. Elle revenait aux urnes vendredi pour défendre M. Rohani.


L’aime-t-elle ? « Bof… C’est un homme d’Etat, pas vraiment un libéral… Mais nous votons pour les gens qui l’entourent : pour Mohammad Javad Zarif aux affaires étrangères, pour Bijan Zanganeh [le ministre du pétrole] : ils sont efficaces. Grâce à eux, l’Iran change. » Cet argument résonne dans un pays qui se remet avec peine de dix ans d’immobilisme, depuis la signature en juillet 2015 de l’accord sur le nucléaire et la levée partielle des sanctions internationales, un pays dont les infrastructures industrielles rouillent sur pied et où les banques ont cessé de prêter aux petites entreprises.

La campagne a cependant creusé de profondes divisions en Iran. Les candidats ont échangé sans mesure des accusations de corruption, en direct, durant les débats télévisés. Dès vendredi après-midi, l’entourage de M. Raisi dénonçait des fraudes et un manque d’urnes dans certaines zones rurales.

« Ces divisions ne se résorberont pas. Les ultras vont attaquer Rohani depuis les instances non élues qu’ils dirigent : ils vont tenter de l’affaiblir par l’institution judiciaire, de limiter ses réformes économiques, en attaquant la presse et en censurant la culture », craint Farshad Ghorban, analyste réformateur proche du gouvernement.

M. Rohani, élu en 2013 dès le premier tour avec près de 51 % des voix, souhaite capitaliser sur un soutien populaire nettement exprimé. « Il va défendre ses compétences face aux instances non élues : cela peut aboutir à un rééquilibrage des pouvoirs », estimait avant le vote l’ancien député révolutionnaire Ahmad Salamatian, à Paris. L’analyste note que M. Rohani n’échappe pas à une règle, qui veut que tout président iranien se libéralise au fil de ses mandats (la limite est de deux mandats consécutifs), entrant en rivalité plus ou moins ouverte avec le Guide.

M. Rohani, en campagne, a affirmé pouvoir obtenir du Guide suprême, Ali Khamenei, sous la pression du vote populaire, la libération de Mir Hossein Moussavi et Mehdi Karroubi, candidats malheureux à la présidentielle de 2009, en résidence surveillée depuis 2011 pour avoir soutenu les manifestants. Il avait échoué durant son premier mandat à remplir cette promesse, faite dès 2013. M. Rohani a également promis de négocier la levée des sanctions non liées au nucléaire, qui freinent la reprise des investissements étrangers dans le pays. Il lui faudra pour cela trouver un canal de communication avec l’administration américaine de Donald Trump, qui n’a pas entièrement confirmé son soutien à l’accord nucléaire, signé sous la présidence de Barack Obama, tout en le respectant jusqu’ici.


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