Recherche
  Home Actualités Petites annonces Offres d’emploi Appels d’offres Publireportages C'est vous qui le dites Medias & tendances Immobilier Recherche Contact



Infos congo - Actualités Congo - Premier-BET - 08 avril 2024
mediacongo
Retour

Economie

Kinshasa se cherche encore des classes moyennes

2017-05-10
10.05.2017
Société
2017-05-10
Ajouter aux favoris
http://www.mediacongo.net/dpics/filesmanager/actualite/2017-actu/05-mai/8-14/classe-moyenne-rdc.jpg -

Dans une étude consacrée à la capitale de la RDC, publiée par l’Institut français des relations internationales (ifri), la chercheuse au programme Afrique Subsaharienne à cet institut, Clélie Nallet, est formelle : il n’en existe pas encore, qui soient « massives » et « stabilisées ».Mais il y a beaucoup de personnes qui sont dans une situation « intermédiaire ».

Dans un entretien à Radio France Internationale (RFI), la chercheuse à l’Institut français des relations internationales (IFRI), Clélie Nallet, a déclaré qu’en République démocratique du Congo, 7 ménages sur 10 sont considérés comme « pauvres ». Clélie Nallet s’intéresse de près aux classes moyennes et à leur émergence sur le continent africain. Pour faire cette déclaration, elle s’est fondée sur sa dernière étude, consacrée à la ville de Kinshasa, capitale de la RDC. D’après elle, on ne peut pas parler de « classes moyennes massives ou stabilisées à Kinshasa. Néanmoins, il y a beaucoup de personnes qui sont dans une situation économique intermédiaire. » Qu’est-ce à dire ?

Il y a une dizaine d’années, une enquête de l’Institut national de la statistique (INS) sur le secteur informel avait dénombré environ 2,9 millions d’unités de production informelles (UPI) dans l’ensemble des centres urbains de la RDC, dans les branches marchandes, y compris agricoles. Sans doute, les lignes ont bougé entre-temps, avec la croissance démographique galopante et l’accentuation de la crise socio-économique dans le pays. Faute de données actualisées, ces chiffres permettent néanmoins de faire une projection sur la situation actuelle, toutes proportions bien gardées.

Ainsi, les agglomérations congolaises rassemblent pratiquement autant d’UPI que de ménages. Une grande figure de la musique congolaise, Pascal Tabu Ley, a chanté dans les années 1980, déjà, qu’à Kinshasa, chaque famille était devenue commerçante (« Kinshasa, lopango nionso ekoma commerçant »). C’est dire l’importance économique des activités informelles pour la population urbaine.

L’informel, un secteur prépondérant

En République Démocratique du Congo, l'importance du secteur informel, surtout sous la forme du petit commerce n'est pas à démontrer. (Ph. mediacongo.net)

L’enquête de l’INS est une mine d’informations pour comprendre la situation. Si les UPI se concentrent dans les secteurs de circulation, notamment commerciaux, souvent plus faciles à créer et demandant relativement peu de qualifications spécifiques, les activités de type agricole ou industriel jouent un rôle non négligeable. Selon la stratification des activités en quatre grands secteurs, le commerce compte 47,3 % des unités de production informelles, les activités agricoles (22,2 %), l’industrie (19,3 %) et les services (11,2 %) dans l’ensemble des villes de la RDC. À Kinshasa, la répartition des UPI par grands secteurs donne 60,1 % pour les activités commerciales au détriment des activités agricoles (8,5 %).

Par ailleurs, le secteur informel se caractérise par une grande précarité des conditions d’activité. Plus de la moitié des UPI des agglomérations congolaises fonctionnent sans local professionnel spécifique et 31,2 % exercent leur activité à domicile.

Les 2,9 millions d’unités de production informelles génèrent environ 3,4 millions d’emplois, soit une taille moyenne de ces établissements informels de 1,3 personne. Il apparaît donc que le secteur informel est atomisé et massivement constitué de micro-unités (travailleurs à comptes propres notamment).

Vendeurs de cartes prépayées au marché d'UPN dans la commune de Selembao à Kinshasa, septembre 2016. (© mediacongo.net)

Selon l’enquête de l’INS, la majorité des UPI sont en fait des « travailleurs à compte propre » : 83,8 % des UPI sont réduites à une seule personne. Cette distribution fortement polarisée sur l’auto-emploi est un indicateur de la faible capacité d’accumulation d’un secteur informel qui semble surtout se développer par un processus de croissance extensive, caractérisé par la multiplication des unités de production.

L’absence de protection sociale, de sécurité et de garanties est la caractéristique principale des emplois proposés à la main-d’œuvre du secteur informel. L’examen des particularités des emplois informels des travailleurs dépendants montre en premier lieu que si 57,7 % de cette main-d’œuvre bénéficie d’un statut d’employé permanent, presque 96 % du personnel ne dispose d’aucun contrat écrit, ce qui constitue un indice de « l’informalité » des relations de travail entre employeur et employés dans le secteur informel.

Autre caractéristique : la moitié des emplois de l’informel sont occupés par des femmes. Ces emplois féminins sont à plus d’un titre, plus précaires que ceux des hommes. On trouve les femmes principalement parmi les travailleurs à leur propre compte (55,4 %) ; en revanche, il n’y a quasiment aucune femme salariée du secteur informel (5,6 %).

Temps de travail et rémunérations

Les acteurs du secteur informel en RDC travaillent en moyenne 48 heures par semaine

Les normes légales régissant la durée du travail n’ont pas cours dans le secteur informel. La durée légale du travail est de 45 heures par semaine dans l’ensemble du territoire national, et on constate que les actifs du secteur informel travaillent en moyenne 48 heures par semaine. La situation diffère néanmoins à Kinshasa et autres centres urbains. La durée hebdomadaire moyenne de travail dépasse 50 heures à Kinshasa et est en-dessous de 47 heures pour les autres centres urbains.

La rémunération mensuelle moyenne, calculée sur l’ensemble des actifs du secteur informel, est d’environ 55 000 francs. En termes de revenu horaire, on obtient 348 francs en moyenne dans le secteur informel. Les travailleurs informels de Kinshasa s’en tirent légèrement mieux avec un revenu moyen égal à 1,3 fois celui des autres agglomérations, mais le coût de la vie est plus élevé dans la capitale.

Les femmes qui travaillent dans le secteur informel pâtissent d’un déficit de revenu très marqué par rapport aux hommes. En moyenne, les hommes perçoivent un revenu plus de deux fois et demi supérieur à celui perçu par les femmes, tout en travaillant moins d’heures qu’elles dans la semaine.

Des vendeuses de pagne au beach Ngobila à Kinshasa (© Lam Duc Hien/Radio Okapi)

Le capital constitue un facteur déterminant de la fonction de production des unités économiques. Dans une large majorité, le capital du secteur informel urbain est constitué de biens achetés neufs (73,8 %); Mais une partie non négligeable du capital existant (20 % du total) a été acquis d’occasion, particulièrement pour les véhicules professionnels (34 %), les locaux (30 %). Cette notion de qualité ne concerne pas les terrains. Le capital autoproduit par l’UPI ne se rencontre que dans le cas des locaux (10 % sont construits par l’UPI pour l’UPI) et l’outillage (8 %). Considéré globalement, il faut noter que près de 91,3 % du capital sont la propriété des UPI qui les utilisent, et seulement 4,8 % sont en location, 3,9 % utilisés en prêts ou partage. En fait, seuls les locaux et les machines sont les biens durables les plus souvent prêtés ou partagés (respectivement 9,8 % pour les terrains et locaux et 6,4 % pour les machines).

Cercle famillial ou amical

En RDC, plus de la moitié du capital des activités économiques provient directement du cercle familial ou amical

Dans toutes les agglomérations urbaines de la RDC, un peu plus de la moitié du capital provient directement du cercle familial ou amical, avec un maximum de 64,2 % à Kinshasa et un minimum de 49 % dans les autres urbains. Les fournisseurs constituent un second pourvoyeur de capital pour les UPI, à raison de 30,5 %. Banques et clients sont pourvoyeurs secondaires.

L’épargne individuelle représente le principal mode de financement du capital des UPI avec plus de 88,5 % de la valeur totale du capital. Ce résultat montre l’importance de l’autofinancement dans la dynamique d’accumulation du secteur informel. Il met aussi en lumière le faible degré d’organisation du système financier informel, puisque même les prêts d’origine familiale (3,5 %) ne jouent qu’un rôle secondaire dans l’obtention des fonds nécessaires à l’investissement, sauf dans l’industrie (10,4%).


Business-et-finances / MCN, via mediacongo.net
C’est vous qui le dites : 3 commentaires
8553 suivent la conversation

Faites connaissance avec votre « Code MediaCongo »

Le code à 7 caractères (précédé de « @ ») à côté du Nom est le Code MediaCongo de l’utilisateur. Par exemple « Jeanne243 @AB25CDF ». Ce code est unique à chaque utilisateur. Il permet de différencier les utilisateurs.

Poster un commentaire, réagir ?

Les commentaires et réactions sont postés librement, tout en respectant les conditions d’utilisation de la plateforme mediacongo.net. Vous pouvez cliquer sur 2 émojis au maximum.

Merci et excellente expérience sur mediacongo.net, première plateforme congolaise

MediaCongo – Support Utilisateurs


Antoine @GNF1HEC   Message  - Publié le 10.05.2017 à 14:31
Curieusement, malgré toutes les difficultés économiques que connaît la population congolaise,les autorités étouffent même le secteur dit informel avec une multiplicité des taxes,dans la majorité illégales au lieu d'encadrer le secteur !

Réagir

Répondre
@
Insérez un émoji
Jamel @UPHR8QX   Message  - Publié le 10.05.2017 à 11:40
Aucune étude n'est faite à ce jour pour analyser le niveau de classe moyenne en RDC. ON est loin de la réalté, nous survivons.

Réagir

Répondre
@
Insérez un émoji
right
Article suivant Le gouvernement en quête des stratégies pour stopper la dépréciation du Franc congolais
left
Article précédent Les 10 secteurs d’avenir en Afrique, qui feront les millionnaires de demain

Les plus commentés

Politique Nicolas Kazadi : « Tout marche bien au pays. Aujourd’hui nous avons un budget de 16 milliards de dollars, trois fois plus important qu’il y a 3 ans »

25.04.2024, 17 commentaires

Politique Dossier stations des forages : une lettre de Sele Yalaghuli qui en dit long

26.04.2024, 14 commentaires

Afrique Macron incite à la reprise des dialogues entre Kagame et Tshisekedi pour la paix au Nord-Kivu

24.04.2024, 9 commentaires

Economie Prétendue surfacturation des forages : Nicolas Kazadi renvoie la balle à l’ancien ministre des Finances du gouvernement FCC-CACH

25.04.2024, 8 commentaires

Ont commenté cet article



Ils nous font confiance

Infos congo - Actualités Congo - confiance