Société
Surprise et déception au sein de la Majorité présidentielle après la divulgation du rapport de la commission ad hoc sur la décrispation politique. Dans ce rapport, les évêques qualifient la condamnation en justice de l'ancien gouverneur du Katanga de « mascarade » et ils demandent le retour au pays de l'opposant Moïse Katumbi.
La publication du rapport de la CENCO dans les médias a provoqué un tollé général chez les caciques de la Majorité. Selon Aubin Minaku, secrétaire général de la Majorité présidentielle et président de l’Assemblée nationale, les évêques ont violé la confidentialité de ce rapport qui a été effectivement déposé chez le président Kabila : « Un rapport destiné au président de la République. Après coup, on divulgue ce rapport. Alors nous disons probablement, l’objectif poursuivi déjà en amont, c’était de rédiger un rapport à publier pour gêner. Nous pensons que ce n’est pas la bonne méthode. Et cette méthode va inutilement accentuer les commentaires négatifs, et sur les évêques et sur tout le processus qui pourtant a porté des fruits. »
La Majorité présidentielle promet de répondre point par point à ce rapport. « Il y a beaucoup de paradoxes, beaucoup de contradictions, notamment avec des principes piliers qui régissent toute République, quelle que soit la façon dont cette République est dirigée. C’est la Constitution, c’est l’indépendance du pouvoir judiciaire. C’est le respect dû aux décisions judiciaires. Donc nous pensons, nous la majorité, que les évêques devaient faire montre de beaucoup de souplesse, de tempérance dans ce dossier qui est très délicat », ajoute Aubin Minaku.
La CENCO nie toute implication
Le porte-parole de la Majorité Présidentielle (MP), Alain Atundu est aussi monté au créneau, accusant les évêques d'avoir divulgué un rapport destiné au Chef de l'État dans le cadre des mesures de décrispation arrêtées au niveau du dialogue du Centre Interdiocésain.
" Faux !", a rétorqué la CENCO qui, dans une mise au point publiée ce vendredi, rejette les graves accusations portées contre elle et met quiconque au défi de prouver que cela vient bel et bien d'elle.
Dans cette publication (cfr. annexe), la Cenco explique notamment pour sa défense que ce rapport n'est en rien un rapport secret puisqu'en principe, il devait être remis en séance publique aux représentants des parties présentes lors des négociations de l'Accord politique global qu'elle a présidé. Toutefois, faute de temps, elle s'est contentée de le remettre qu'à 2 personnes : le Président Joseph Kabila et Moïse Katumbi, à la demande du président lui-même.
Par ailleurs, elle rejette toute prise de position en rappelant qu'elle avait été mandaté pour étudier les cas emblématiques et notamment l'affaire Moïse Katumbi. Ce qu'elle a fait en ayant à coeur le souci d'"apporter sa contribution au rapprochement entre les Acteurs politiques, à l'apaisement socio-politique et à la consolidation de la démocratie" en RDC.
Tout en regrettant la fuite de ce document confidentiel, les princes de l'église ont dit craindre que la fuite de ce document suscite une polémique qui puisse détourner l'attention de tous et l'objectif du rapport qui est la décrispation politique telle que voulue par l'Accord de la Saint Sylvestre.
Comparution libre de Katumbi
Les avocats de l'opposant Moïse Katumbi exultent eux après les propos des évêques. Le rapport de la commission d'enquête de la Cenco sur les accusations dont il fait l'objet est sans ambiguïté puisque la Cenco estime que les charges contre l'ancien gouverneur du Katanga sont une mascarade et les pièces ont été fabriquées dans le but de le condamner.
Maître Mumba Gama, l'un des avocats de Moïse Katumbi, estime que la justice doit terminer le travail, puisque la procédure est actuellement en appel. Mais il exige que Katumbi puisse comparaître librement : « Nous, nous pensons qu’avec le rapport de la Cenco, le gouvernement doit assainir le climat pour que la justice soit rendue en toute indépendance. Et comme nous sommes en procédure, il y a un jugement qui a été rendu. Nous devons aller devant le tribunal et obtenir qu'il y ait un acquittement en bonne et due forme. Et cet acquittement, pour l’obtenir, on a besoin de la présence de monsieur Moïse au pays, en homme libre. Comme ça, il va comparaître devant le tribunal et on va appeler tous les témoins qui sont concernés par la Cenco pour prouver son innocence. Voilà ce que nous attendons. »
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