Afrique
La fronde anti-Zuma se durcit en Afrique du Sud avec l'appel mardi à la démission du chef de l'Etat lancé par le principal syndicat et allié historique de l'ANC au pouvoir, suite à un remaniement ministériel qui a plongé le pays dans l'incertitude politique et économique.
"Le moment est venu pour lui de démissionner. Nous ne croyons plus en ses capacités de leadership", a lancé Bheki Ntshalintshali, le secrétaire général de la Cosatu - allié historique de l'ANC depuis son arrivée au pouvoir avec la fin de l'apartheid en 1994 - au sujet du président Jacob Zuma.
Dans la nuit de jeudi à vendredi, le président a nommé dix ministres et autant de vice-ministres, pour la plupart considérés comme ses proches. Un nom cristallise la fracture : celui de Pravin Gordhan, ministre des Finances, chantre de la lutte anti-corruption et ennemi n°1 de M. Zuma au sein du gouvernement, débarqué au profit de Malusi Gigaba, un fidèle du président. Selon le patron de la Cosatu, ce remaniement a été conduit sur des questions de "loyauté politique" et non de "mérite".
Une grille d'analyse que partage le vice-président sud-africain Cyril Ramaphosa qui a déjà qualifié d'"inacceptable" le limogeage de Pravin Gordhan. "Il y a un certain nombre de mes collègues qui ne sont pas contents de cette situation et surtout du départ du ministre des Finances qui servait ce pays avec honneur", avait-il ajouté la semaine dernière.
Ce coup de balai a également été rapidement sanctionné par les marchés. Lundi, la note souveraine de l'Afrique du Sud a été dégradée en catégorie spéculative par l'agence Standard & Poor's et le rand sud-africain a perdu 7% de sa valeur depuis le remaniement face au dollar. Standard & Poor's a rétrogradé l'Afrique du Sud à BB+, en catégorie spéculative, blâmant "l'incertitude politique et institutionnelle" aggravée par le remaniement.
L'agence Moody's qui classe pour l'heure l'Afrique du Sud, deux crans au-dessus des catégories spéculatives (Baa2) a quant à elle placé le pays sous "surveillance" en vue d'une potentielle dégradation.
L'opposition s'unit contre Zuma
Les principaux partis d'opposition d'Afrique du Sud se sont réunis lundi pour réclamer l'organisation d'un vote de défiance au Parlement contre le président Jacob Zuma, après un vaste remaniement ministériel controversé qui a coûté son poste au respecté ministre des Finances, Pravin Gordhan.
"Les partis d'oppositions soutiennent totalement la motion de défiance contre Jacob Zuma", a affirmé Mmusi Maimane, chef de l'Alliance démocratique (DA), la principale force d'opposition du pays, lors d'une conférence de presse à Johannesburg. "Il ne s'agit pas d'un exercice académique. Nous sommes sérieux, nous travaillons pour que Jacob Zuma parte", a-t-il ajouté.
Avec la DA, quatre autres formations politiques, dont les Combattants pour la liberté économique (EFF) de la gauche radicale, se sont aussi mises d'accord pour organiser des manifestations communes afin de réclamer le départ de Jacob Zuma.
Dans la nuit de jeudi à vendredi, le président sud-africain avait annoncé un remaniement d'ampleur, avec la nomination de dix ministres et autant de vice-ministres, pour la plupart considérés comme ses fidèles. Principale victime de ce coup de force: le ministre des Finances Pravin Gordhan, champion de la lutte contre la corruption et adversaire n°1 de Jacob Zuma au sein du gouvernement.
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Le remaniement ministériel de Jacob Zuma, que la presse locale a baptisé sa « nuit des longs couteaux », risque de coûter cher au président sud-africain. (© Brenton Geach/AP)