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La bataille pour reprendre Raqqa, la "capitale" de l'Etat islamique en Syrie, va commencer dans les prochaines semaines. Un enjeu immense pour chacun des protagonistes. Explications.
Si la bataille de Raqqa a débuté loin de la "capitale" de l'Etat islamique, en novembre dernier, les principaux protagonistes assurent que les combats vont se rapprocher de la ville dans les semaines qui viennent. Les forces de la coalition feront alors face à environ 3.000 à 4.000 djihadistes repliés dans leur sanctuaire de Raqqa, nouveau théâtre d'un conflit urbain qui promet des combats longs et coûteux en vies humaines. Les Américains assurent pourtant que Raqqa, comme Mossoul, sera reprise au plus tard dans le courant de l'été.
Raqqa, un bastion crucial de l'Etat islamique
La ville de Raqqa a été la première capitale provinciale à tomber en mars 2013 aux mains des rebelles avant que l'EI ne les chasse en janvier 2014. Elle est devenue de facto la capitale du groupe terroriste et une base arrière depuis laquelle il a pu lancer ses opérations militaires et des attentats. C'est en effet depuis Raqqa que les attaques du 13-Novembre ont été planifiées. Cela représenterait donc la plus grande défaite de l'Etat islamique et scinderait son territoire en deux entre la zone qu'il contrôle en Syrie et celle en Irak.
Les forces de la coalition se rapprochent
La France a annoncé vendredi le début imminent de la bataille de Raqqa : "La bataille commencera dans les jours qui viennent", a déclaré sur CNews Jean-Yves Le Drian. Mais la Russie ne partage pas cet avis. "L'optimisme du ministre français de la Défense est sans lien avec la réalité et la situation sur le terrain", a réagi le porte-parole de l'armée russe Igor Konachenkov dans un communiqué. La principale force sur le terrain, l'alliance kurdo-arabe, est encore loin de la "capitale" de l'Etat islamique. "L'opération pour assiéger Raqqa prendra plusieurs semaines et cela conduira ensuite à lancer officiellement l'opération", a déclaré le porte-parole des Forces démocratiques syriennes (FDS).
Sur le terrain, selon Rami Abdel Rahmane, directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), la position des FDS la plus proche de Raqqa se trouve à huit kilomètres au nord-est de la ville. Sinon, ces forces sont positionnées entre 18 et 30 kilomètres de là. Selon une source diplomatique européenne, "les Américains sont toujours dans le review process. Trump n'a pas pris de décision (sur qui va reprendre Raqqa), mais on voit bien que sur le terrain, c'est l'option FDS qui se développe".
Un rapport de forces déséquilibré
On estime que 3.000 à 4.000 djihadistes sont retranchés dans Raqqa. Ils devront faire face à une coalition composée d'Américains, de Kurdes et d'Arabes. Selon un décompte de Newsweek, il y aurait environ 500 Américains déployés pour la bataille de Raqqa. Il s'agit de membres des Forces spéciales qui déterminent en partie les cibles de frappes aériennes, éliminent des cadres de l'EI à l'issue d'opération ciblées et forment des combattant alliés.
Il faut ajouter à cela environ 27.000 combattants kurdes, toujours selon Newsweek, et environ 23.000 combattants arabes. Ces derniers devraient jouer un rôle clé, comme l'explique le magazine américain, en raison de leur proximité religieuse (sunnite) et culturelle avec la population locale. C'est à eux que devrait revenir la charge des combats au coeur de la ville. En plus de ces combattants, la coalition fournira un appui aérien important, même si l'avancée vers des combats urbains va limiter leur précision, et vraisemblablement, leur usage.
Raqqa reprise "dans les six prochains mois"?
L'Etat islamique a lancé mardi des contre-attaques dans le nord de la Syrie pour bloquer l'avancée vers Raqqa. Cela illustre la résistance que va opposer le groupe terroriste dans les prochains mois. Si Raqqa compte seulement 300.000 habitants, moins que Mossoul et son million d'habitants au moment de l'offensive lancée en octobre 2016, la prise de la ville sera néanmoins compliquée. Selon Al Jazeera, les djihadistes ont commencé à creuser des tranchées et monter des barricades. Ils se préparent ainsi à une guérilla urbaine similaire à celle qui a lieu à Mossoul. L'EI pourra alors s'appuyer sur ses points forts : les snipers, les véhicules piégés et les attaques kamikazes. Début février, le général américain Stephen Townsend a déclaré à l'agence américaine Associated Press que "dans les six prochains mois [...] nous verrons les deux (batailles de Mossoul et de Raqqa) se terminer."
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