Etats-Unis: le renvoi du procureur de Manhattan révèle la méthode Trump

Son nom figurait sur la liste des 46 procureurs fédéraux à qui le ministère américain de la Justice réclamait leur démission. Preet Bharara, le procureur du district sud de New York, l’un des plus connus aux Etats-Unis, avait ensuite publiquement annoncé qu’il ne quitterait pas volontairement son poste. Samedi, on a appris qu’il avait finalement été licencié. C’est le procureur lui-même qui l’a annoncé sur un réseau social. Une affaire qui révèle les méthodes parfois brutales d’une administration Trump que désormais beaucoup craignent.

Il avait obtenu l’assurance au lendemain de l’élection présidentielle qu’il resterait à son poste. Preet Bharara avait rencontré Donald Trump dans la Trump Tower peu de jours après la victoire du milliardaire, et il n’avait pas hésité à confirmer sa décision devant les caméras postées à l’entrée du bâtiment.

Quatre mois plus tard, le procureur le plus connu des Etats-Unis a été remercié, car il refusait de démissionner, ce que lui réclamait son ministre de tutelle Jeff Sessions. Celui qui a été en charge des affaires les plus médiatisées allant du terrorisme à la corruption. C’est lui, par exemple, qui s’est occupé de l’affaire Madoff. Il a été victime des nouvelles méthodes de la Maison Blanche version Donald Trump.

Brutales, sans concession et à effet immédiat, c’est ainsi que l’on pourrait qualifier les nouvelles manières de faire de l’administration Trump. Changer les procureurs est une chose habituelle lorsqu’un changement d’administration s’opère, mais pas avec cette soudaineté. Et le nombre de démissions réclamées - 46, sur un total de 93 procureurs fédéraux - démontre la brutalité des méthodes de cette administration.

Si vous n’êtes pas d’accord ou pas content, vous pouvez vous en aller, avait expliqué Donald Trump aux fonctionnaires peu de temps après son arrivée. L’heure n’est désormais plus aux mises en garde, mais à l’application d’une manière de faire propre aux milieux d’affaires.