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Infos congo - Actualités Congo - 08 Mars 2024
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Economie

Paradoxes dans le secteur bancaire : l’ACB exige des solutions durables

2017-02-12
12.02.2017 , Kinshasa
2017-02-12
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Yves Cuypers

L’exercice 2016 aura été une année difficile pour les banques commerciales en République démocratique du Congo. Le constat émane du président de l’Association congolaise des banques (ACB), Yves Cuypers. Il l’a relevé le vendredi 10 février à Kinshasa, à l’occasion de la cérémonie d’échange des vœux entre les membres de l’ACB et des agents et cadres de la Banque centrale du Congo (BCC).

Par la même occasion, le gouverneur de la BCC, Deogratias Mutombo Mwana Nyembo a rassuré l’ACB quant à l’appui inconditionnel de l’Institut d’émission au secteur bancaire. Deogratias mutombo a rassuré les banques commerciales quant à l’avenir du secteur bancaire en 2017, à travers un environnement viable afin de faire face aux chocs. Un certain nombre de mesures seront prises afin de rendre le secteur bancaire encore plus viable et plus attrayant.

Le plus grand paradoxe, celui que l’ACB qualifie d’ « incompréhensible et le plus coûteux », c’est celui de la réserve obligatoire. Yves Cuypers est d’avis qu’à ce sujet, les banques commerciales paient un lourd tribut.

« Nous sommes dans une économie dollarisée, qu’on le veuille ou non. Cette économie n’a pas les fondements et n’est pas prête à n’utiliser que sa seule monnaie nationale pour les transactions commerciales. La dollarisation a d’ailleurs protégé l’ensemble du système. Avec un système bancaire se renforçant au fil du temps, la confiance est revenue. Les banques disposent aujourd’hui de fonds importants, en dollars, qui supportent le financement de l’économie. Des fonds d’entreprises mais aussi de particuliers en dépôts à terme pour plusieurs centaines de millions de dollars. Le total de bilan des banques est probablement composé à 80% des ressources en dollars. D’abord pénalisés par les efforts consentis pour stabiliser nos dépôts, nous devons maintenant trouver les francs qui nous permettent de couvrir la RDC sur nos avoirs en dollars », a esquissé le président l’ACB.

Des décisions parfois insatisfaisantes

La modification des coefficients intervenue en novembre a ponctionné de l’ordre de 120 milliards. Et pour l’ACB, cette modification a un coût évidemment. Economiquement, fait remarquer l’ACB, cette mesure ne se justifie pas.

Après le secteur minier qui a perdu de l’argent parce que la TVA ne lui est pas ou peu remboursée, note Yves Cuypers, c’est le secteur bancaire qui doit s’endetter.

Les banques qui ont protégé la valeur de leurs fonds propres en se couvrant en dollars ont une liquidité insuffisante en francs et doivent recourir au refinancement. Le président de l’ACB a, par la même occasion, souligné des conditions de refinancement contraignantes qui, selon lui, font que le coût du refinancement est systématiquement de 31% alors que les banques devraient pouvoir emprunter à 21% quand le taux directeur est à 14%.

Les banques qui ont conservé leur fonds propres en monnaie nationale sont liquides en francs congolais, mais voient la valeur de leurs fonds propres érodée par la dépréciation monétaire. Dans les deux cas, les banques sont perdantes.

L’ACB estime cette situation intenable et le risque de préjudicier le système est réel. « En voulant stabiliser le cours de change ou éviter un dérapage trop rapide, vous risquez de fragiliser le système qui n’a pas les moyens de supporter une telle pression. Les montants logés dans la réserve obligatoire sont probablement supérieurs à la moitié des fonds propres consolidés des banques », a dénoncé Yves Cuypers.

Autre paradoxe, l’ACB a relevé le fait que le capital des banques soit libellé en franc congolais alors qu’au moment de la constitution de la banque, il est valorisé en une contre-valeur en dollar américain. Cette valeur étant intangible, fait remarquer Yves Cuypers, toute dépréciation future du franc congolais oblige la banque à reconstituer, en monnaie nationale, la valeur initiale exprimée en dollars. Et par conséquent, la banque est obligée de constituer une provision pour reconstitution du capital. Ce qui ne manque pas de rogner le résultat.

Et pour sortir d’une telle situation, l’ACB estime qu’il n’y a pas d’autre choix que de fixer le montant du capital en monnaie nationale bien sûr, sans plus de référence à une contre-valeur en dollars. Les banques commerciales propose également l’élargissement de la valeur du capital minimum initial aux fonds propres, sans plus de référence au capital et à sa valeur historique.

L’ACB pense que cette situation est un frein à l’investissement financier dans le pays. C’est un frein à la recapitalisation dont notre système a pourtant grand besoin.

Et pour cette Asbl, le chemin le plus simple serait d’autoriser et d’accepter l’évidence : le capital en dollars. « Cela risque d’être d’autant plus vrai que la nouvelle instruction 14, exigera demain un renforcement du ratio de solvabilité et un capital minimum porté à la contre-valeur de 30 millions de dollars », a indiqué Yves Cuypers.
« Quel est l’investisseur qui, dans les conditions actuelles du marché, va compléter l’éventuelle insuffisance de capital ou de fonds propres? », s’est-il interrogé.  

A ce sujet, tout en étant unanimes au renforcement des règles prudentielles, l’ACB pense qu’il convient de nuancer la situation des uns et des autres.

Des nuances parfois nécessaires

Dans le cas d’espèce, l’ACB pense que le paradoxe serait d’exiger d’un opérateur ayant un ratio de solvabilité au-dessus de la norme, d’augmenter son capital. Ce qui aura une incidence sur le retour sur investissement.

« La BCC doit appliquer la même règle à tous les acteurs du secteur. Mais en fonction des situations particulières, elle peut laisser un temps d’adaptation différent. Et cela d’autant plus que l’environnement, fiscal notamment, ne donne aucun avantage ni incitant qui facilite ce renforcement », a fait remarquer Yves Cuypers.

A titre d’exemple, le président de l’ACB évoque la non-déductibilité fiscale des provisions qui pèse sur le résultat et donc sur la partie du bénéfice reporté. Pour l’ACB, il faudrait peut-être commencer par résoudre cette question avant de suspendre la distribution de dividendes.
« Le retournement conjoncturel, nous plonge dans une forme d’incertitude. La protection des acteurs que nous sommes, passe aussi par une exigence renforcée sur le profil de ceux qui voudront opérer demain en RDC », a-t-il fait remarquer.  
 
Abordant les instructions 19 et 21, le président de l’ACB pense que celles-ci laissent les banques commerciales quelque peu perplexes, ne fut-ce que sur la flexibilité et la disponibilité des acteurs.

« Les contraintes posées en matière de limitation de mandat, en nombre et en durée, que ce soit des administrateurs, actifs ou non, des commissaires aux comptes, la multiplication des organes de contrôle, nous questionnent », a indiqué le président de l’ACB.

Après plus de dix années fastes, a-t-il ajouté, le secteur bancaire est exposé à de nombreux défis, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur, dans le pays et à l’international.

Un des défis, explique le président de l’ACB, ce n’est pas la dollarisation de l’économie ou sa dédollarisation. C’est plutôt la trop grande part de l’informel dans l’économie.

Autre défi, enchaine-t-il, ce ne sont pas les dépôts des particuliers en dollars, frappés du coût de la politique monétaire. C’est la fuite des capitaux. C’est la sortie de cash incontrôlée à des postes frontières connus. Yves Cuypers estime que ceci n’est pas un défi mais plutôt un danger.


MCN TEAM / mediacongo.net
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