Germain Kambinga, nouvel avocat de la 4ème République

Acteur majeur de la Nouvelle génération de la classe politique congolaise, Germain Kambinga a, dans une tribune intitulé : « La refondation de l’Etat en RD Congo : plaidoyer pour l’avènement de la 4ème République », lancé le débat sur le danger qui guette la nation, en cas d’échec d’organiser les élections générales à la fin de l’année 2017. « Devrions-nous imaginer un quatrième dialogue et encore un autre gouvernement pour 2018 ? Où devrions-nous simplement dans cette hypothèse considérer qu’il faudrait longtemps avancer à vue sans une couverture constitutionnelle efficace et indiscutable » s’est-il interrogé au moment où l’avenir de la nation est plus que jamais suspendu à un « arrangement particulier ».

Au cours d’une conférence de presse animée ce lundi 6 février 2017 à l’hôtel Sulutani, Germain Kambinga, en analyste averti, a fait savoir que l’avenir de la RD Congo passe par une profonde refondation de ses institutions. « Cette refondation n’a pas vocation à remettre en cause le socle de base sur lequel est déjà appuyé sa construction actuelle. Il s’agira, néanmoins, d’adapter le fonctionnement de nos institutions aux réalités politiques, sociales, culturelles, économiques, géographiques et sécuritaires auxquelles il fait face » a-t-il appuyé, en soulignant que cette transformation doit prendre en compte deux dimensions : politico-institutionnelle et socio-administrative.

Concernant la refondation politico-institutionnelle, l’ancien ministre de l’Industrie se demande s’il « n’est pas plus raisonnable d’envisager un mandat long, de 7 ans et un mode de scrutin indirect sur le modèle des Etats-Unis d’Amérique ? ». Ainsi, pour lui, le président serait élu par un Collège de grands électeurs composés des élus de la nation et des élus locaux.

A en croire Kambinga, cela a des multiples avantages, notamment celui de réduire considérablement les moments d’élections politiques ; permettre au Chef de l’Etat de mettre en œuvre de manière réelle et effective son programme de gouvernement ; d’éviter les débats inutiles sur la préséance des élections en évitant le chevauchement entre l’élection présidentielle, les élections nationales (Sénat et Assemblée nationale) et les élections locales ; de placer le Président de la République dans son véritable rôle de garant et d’arbitre du fonctionnement des Institutions en le faisant sortir du système partisan. « Un autre avantage est l’élimination du récurent problème de transparence et de crédibilité qui enflamme les débats durant cette élection au regard notamment de la faiblesse logistique et organisationnelle qu’exige une élection indirecte… », a-t-il insisté.

Relevant que le dialogue politique tend à devenir une constance de la vie politique en RDC, Germain Kambinga suggère purement et simplement l’instauration dans la future Constitution d’un cadre permanent de concertation dont les modalités de fonctionnement à intervalles réguliers doivent être précisées. « Ainsi, par exemple, à mi-mandat présidentiel, les forces vives de la nation pourront se réunir pour dresser le bilan global de la gestion de l’Etat et de préparer sereinement les échéances futures », a-t-il illustré.

Convaincu de la nécessité de réformer la Ceni, il pense qu’il faille alléger son travail pour que cet organe se consacre uniquement aux opérations matérielles directement rattachées au scrutin, alors que les autres activités administratives telles que l’enrôlement des électeurs et les questions logistiques devront être confiées à un service du ministère de l’Intérieur qui en assurera la gestion de façon permanente.

Au sujet de la refondation administrative de l’Etat, ce député national estime qu’elle ne peut prendre corps qu’avec l’adoption d’un ensemble de réformes visant non seulement à rendre plus responsables les administrations, mais également à renforcer le rôle des populations elles-mêmes dans la prise en main de leur destin.