Provinces
Le phénomène « Kamwina Nsapu » et ses conséquences sécuritaires sont, depuis mardi 31 janvier 2017, au cœur des discussions au ministère de l’Intérieur entre le patron de la sécurité intérieure du pays, Emmanuel Ramazani Shadari, et les forces vives de l’espace Kasaï. Tour à tour, des élus (députés nationaux et sénateurs) de trois actuelles provinces de Kasaï Central, Kasaï et Kasaï Oriental, les gouverneurs desdites contrées ainsi que des ministres du gouvernement central ont longuement discuté sur les éventuelles pistes de solution à appliquer pour mettre fin à cette situation sécuritaire toujours préoccupante. Ces débats, avons-nous appris, vont se poursuivre durant la journée du mercredi 1er février avec des échanges avec des notables et chefs coutumiers de cet espace kasaïen.
Dans son introduction liminaire, le vice-Premier ministre, ministre de l’Intérieur et de la sécurité, Ramazani Shadari, a rappelé à ses hôtes que les propensions insurrectionnelles de monsieur Kamwina Nsapu se sont manifestées pour la première fois au mois d’avril 2016, à son retour d’Afrique du Sud, à l’issue d’une rencontre avec les notables de sa juridiction à qui il a demandé de se prendre en charge. « Les actions de bons offices initiées par le gouverneur de la province du Kasaï central se sont malheureusement soldées par un échec », a regretté le ministre.
A titre illustratif, il a fait noter qu’en date du 20 juillet 2016, le gouverneur Alex Kande Mupompa avait expressément demandé aux députés provinciaux, élus de Dibaya et à la notabilité locale de convaincre le chef Kamwina d’abandonner la voie suicidaire dans laquelle il s’engageait. « Mais hélas, cet appel patriotique n’a pas été entendu. Monsieur Kamwina Nsapu a réussi à mobiliser 800 jeunes qui ont commencé à ériger des barrières se livrant à la fouille systématique, à incendier les localités en représailles au refus de certains chefs coutumiers de soutenir son mouvement… », a déclaré le vice-Premier ministre, ajoutant que la milice de ce personnage a ouvert le feu sur les agents de l’ordre, provoquant donc les affrontements entre les deux parties.
Les causes de l’insurrection et bilan
A en croire le patron de la sécurité nationale, monsieur Kamwina Nsapu se dit « hostile au pouvoir en place et déclare qu’il attend l’avènement d’un nouveau régime ». Il vise également une hégémonie sur tous les chefs de groupement voisins, mais la plupart des ces chefs n’acceptent pas son leadership et lui ont refusé toute allégeance, a affirmé Emmanuel Ramazani Shadari.
Concernant les causes de ce mouvement insurrectionnel, il identifie quelques raisons majeures, notamment, la cohabitation tumultueuse entre les services de l’Etat et l’autorité coutumière mettant en cause leurs collaborations dans la gestion harmonieuse de l’entité ; le ressentiment de certains chefs coutumiers contre le décès de Monsieur Kamwina, et dont les adeptes sont déterminés à le venger, la perte de leur influence auprès de leur population ; le recours et la croyance aux pratiques fétichistes qui les rendraient invulnérables face aux balles des forces loyalistes ; la prolifération des entités coutumières ; l’instrumentalisation, la récupération et la politisation de la crise par certains acteurs politiques.
Quant au bilan, le ministre a précisé que c’est chaque jour qu’on enregistre des pertes en vies humaines et dégâts matériels considérables. Néanmoins, plusieurs jeunes sont tués dans les rangs des miliciens comme ceux des forces de l’ordre (FARDC, PNC, ANR et DGM). Des déplacements de la population sont signalés, plusieurs commissariats de la police, des maisons des villageois, écoles, bureaux de services de l’Etat, engins et véhicules publics et privés ont été incendiés.
Notons que les ondes de la télévision nationale ont passé en boucle, mardi 31 janvier 2017, des images de libération d’une cinquantaine de ces miliciens.
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