Palu : Adolphe Muzito réhabilité

Déterminé à consolider l’unité de la Gauche, dans la perspective des élections à venir, le Palu entend d’abord raffermir sa cohésion.

L’effervescence a été à son comble hier lundi 23 janvier au siège du Parti lumumbiste unifié (PALU). Au cœur de cette liesse populaire, une amnistie générale signée par Antoine Gizenga, Secrétaire général du parti. La décision met fin à toutes les charges, suspensions, sanctions ou peines de toute nature que ce soit infligées aux militants du Palu, à tous les échelons des organes du parti.

A la lumière de l’amnistie susévoquée, Adolphe Muzito, suspendu en août 2015 pour une durée de trois ans, reprend sa place dans le rang des cadres du Palu et peut désormais parler au nom de celui-ci. 

LES MILITANTS SALUENT LE COMEBACK DE MUZITO

Hier lundi 23 janvier 2017, à la permanence du Palu comme dans les différents bastions du parti à travers Kinshasa, les militants ont particulièrement célébré le comeback d’Adolphe Muzito.

La même mesure de grâce profite aussi à M. Benjamin Mapoko. Comme Adolphe Muzito, cet autre cadre du parti du patriarche Antoine Gizenga, fut interdit de parler au nom du Palu. 

S’exprimant hier sur les médias, le Secrétaire Permanent et Porte-parole du Palu, Gizenga Lugi, a déclaré que cette décision du chef du parti s’inscrit dans le contexte politique actuel du pays. Prenant l’exacte mesure des enjeux électoraux en vue, le Palu s’engage à consolider la Gauche. Aussi, par rapport à ce noble idéal, l’incontestable et incontesté chef du parti a-t-il estimé que cette recherche de cohésion doit d’abord partir de l’intérieur. En d’autres termes, avant de battre le rappel de toutes les forces de Gauche pour faire bloc, Antoine Gizenga a pensé à panser l’union du Palu. Une décision sage que nul n’aurait plus rien à y redire.

A la suite de cette décision, Thérèse Pakasa, ancienne « dame de fer » du Palu, pourrait ainsi signer son grand retour au bercail. Les linges sales se lavant en famille. Le libellé de l’article 1er de la décision en dit long.

UNI, LE PALU PEUT BEAUCOUP

Créé le 22 aout 1964, le Palu a le mérite d’être le plus vieux parti politique de la RD Congo. Le Palu figure parmi les rares partis politiques ayant un réel ancrage sociologique et idéologique dans le Congo profond. Pas un coin du pays sans Palu. L’expérience de ses 52 ans d’existence renseigne que le parti de Mbuta est aussi l’une de rares formations politiques les mieux structurées de la RD Congo. A Kinshasa, les drapeaux bleus aux étoiles dorées, flottent dans tous les quatre districts de la très vaste métropole rd congolaise. Dans le catéchisme Palu, ces circonscriptions politico-administratives représentent les six provinces du parti. A savoir Tshangu I et II, Lukunga I et II, Mon-Amba et Funa, 

Inspiré par les idées nationlistes de Patrice Lumumba, le Palu a donc donné ses preuves. A l’issue de toutes premières élections démocratiques, libres et transparentes organisées en juillet 2006, le PALU remporte 34 sièges à l’Assemblée nationale lors des élections législatives. Par ailleurs, son Secrétaire général, Antoine Gizenga Funji, candidat à la présidentielle organisée la même année, avait obtenu 13,8 % des suffrages et fut classé à la troisième place, sur un total de 33 postulants au premier tour dudit scrutin. 

Cependant, à l’issue des élections législatives de 2011, la cote du Parti d’Antoine Gizenga avait sensiblement baissé. Contrairement donc au succès des législatives de 2006, le Palu n’avait remporté que 17 sièges à l’Assemblée Nationale. Soit exactement la moitié de ses résultats de 2006. Aux yeux de plusieurs analystes, cette contre-performance avait été attribuée à un malaise au sein du parti. Notamment, l’exclusion et la suspension de certains cadres du Palu. Ces sanctions ne semblaient pas augurer de lendemains enchanteurs pour le parti du quarier Des Marais de la commune de Matete. 

En ce moment précis de l’histoire du pays où l’organisation des élections devient le bréviaire, mieux le dada de la classe politique, le Palu doit avoir sans doute tiré toutes les leçons de son passé récent. Un passé que d’aucuns considèrent riche en renseignement. Uni, le Palu redeviendra davantage plus fort. N’en déplaise aux " usufruitiers ", cadres de la 24ème heure du parti et bénéficiaires des retombées positives du combat de leurs précurseurs. C’est donc à l’idéal de rallumer la flamme du Palu qu’Antoine Gizenga sonne l’hallali de querelles intestines et de désunion. Le tout, dans la perspective non seulement de refaire l’unité de la Gauche, mais aussi et surtout, dans celle de prochaines élections.