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Infos congo - Actualités Congo - Premier-BET - 05 mars 2024
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Afrique

Mandat d'Obama: quel héritage pour l'Afrique ?

2017-01-19
19.01.2017
2017-01-19
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Si le bilan de la politique africaine du président Obama est mitigé, le symbole Obama continue d'inspirer et de faire rêver.

Alors que le président américain Barack Obama, vient de donner sa dernière conférence de presse ce mercredi 18 janvier, beaucoup en Afrique s’interroge sur son « héritage africain ». Huit ans après son arrivée à la Maison Blanche qui a suscité d'immenses espoirs sur le continent qui a vu naître son père – d’origine kenyane –, celui-ci est « avant tout symbolique »

Le 20 janvier, Donald Trump, vainqueur de la présidentielle du 9 novembre, prendra sa place dans le Bureau ovale de la Maison-Blanche. Changement de style en vue tandis que la nouvelle politique étrangère américaine fait l'objet de moult spéculations, y compris sur le continent.

D'autant que la vague d'« Obamamania » née en 2008 n'a pas tardé à retomber, quand il a fallu réaliser que le président noir était bel et bien celui des Américains, et non des Africains. Alors, « L'Afrique regrettera-t-elle Obama ? » Cette fin de mandat est ainsi l'occasion d'interroger le legs, réel ou symbolique, en Afrique de ce fils de Kenyan amené à diriger la plus grande démocratie occidentale.

« Le fils prodigue de l'Afrique » ?

Visite, à l'époque, du senateur americain Barack Obama au Kenya, août 2007.

Perçu au départ « comme le fils prodigue de l'Afrique », notamment après sa visite au Ghana et son puissant discours invitant les Africains à prendre leur destin en main, six mois à peine après sa victoire, l’enthousiasme des Africains est vite retombé. En partie, parce qu’Obama n’a plus remis le pied sur le continent durant ce premier mandat.

De plus, il avait fallu plus de trois ans pour que la Maison Blanche publie une stratégie de la politique américaine vis-à-vis de l’Afrique. Une stratégie principalement axée sur le commerce et la sécurité. Cela d’autant plus que le volume des échanges commerciaux entre la Chine et l’Afrique n’a cessé d’augmenter. En 2009, l’Empire du milieu venait de dépasser les États-Unis sur le continent, nous apprend Le Monde.

Ainsi, pour tenter de rattraper l’avance des Chinois, un énorme sommet États-Unis-Afrique rassemblant près d’une cinquantaine de chefs d’État et de gouvernement africains ainsi que le grand patronat américain était organisé à Washington en août 2014. « Il y avait trop de monde, et pas assez de temps pour des entretiens bilatéraux. Cela faisait une belle photo, mais ne créait pas de relations personnelles », écrit Jean-Philippe Rémy, le correspondant du quotidien français en Afrique du Sud.

Photo de famille des chefs d'Etat et de gouvernements africains présents à Washington lors du Sommet USA-Afrique, 6 août 2014.

Barack Obama a cependant poursuivi sa politique en invitant lors de sa seconde tournée en Afrique en juillet 2013 (Sénégal, Tanzanie, Afrique du Sud), « les jeunes, les femmes et les entrepreneurs, de prendre en charge leur avenir".

« Du Sénégal à l'Afrique du Sud, les Africains ne veulent pas seulement de l'aide, il veulent des échanges commerciaux. Ils veulent des partenaires, pas des patrons !", a-t-il lancé aux étudiants sud-africains à l’université de Cape Town. Il a ainsi créée Yali (Initiative pour les jeunes leaders africains), un programme qui combine séminaires dans des universités américaines et réseautage, et trois centres de formation dédiés aux entrepreneuses et implantés en Zambie, au Kenya et au Mali.

Les plans d'Obama qui peuvent marquer

De même, son gouvernement a établi une politique commerciale qui se traduit par un partenariat Trade Africa et vient renforcer l'AGOA en mettant l'accent sur l'Afrique de l’Est, la Côte d'Ivoire et le Sénégal. Le président américain a également initié Power Africa, un vaste plan d’électrification de l’Afrique subsaharienne visant à installer 30 000 mégawatts de capacités électriques sur le continent afin d’alimenter en électricité 60 millions de foyers. Mais, il semblerait que le projet peine à obtenir des résultats visibles, du fait notamment du manque de financement.

« Je tenais à venir ici parce que l’Afrique change. La croissance de l’Afrique est l’une des plus rapides au monde», disait Barack Obama, 44è président des Etats-Unis lors d’une visite en Afrique.

Au-delà des mots les actions sur le terrain n’ont pas été légion. À l'exercice du bilan de la politique africaine de Barack Obama, certains voient d'abord le verre à moitié plein. Bénin Monde Infos pointe, par exemple, certains des programmes lancés par le président américain, surtout à partir de son second mandat, en 2013.

« Feed Africa, qui devait promouvoir l'autosuffisance alimentaire, Trade Africa, destiné à faciliter les exportations africaines vers de nouveaux marchés, et surtout Power Africa, projet phare censé doubler l'accès à l'électricité en Afrique pour atteindre 300 000 mégawatts à l'horizon 2030, (sont) des projets à long terme qui pourraient changer, croit-on, le visage du continent, si le financement prévu pouvait se poursuivre », peut-on lire sur le site d'info béninois.

Militarisation et alliances contestées

Des milliers de soldats US se préparent pour des missions en Afrique dans le cadre d'une nouvelle stratégie du Pentagone qui entend former et conseiller des forces africaines, au prétexte de la lutte contre le terrorisme.

« Je pense qu'il était véritablement préoccupé par la stabilité et la sécurité en Afrique. Si on avait laissé faire, ce n'était qu'une question de temps avant que ces organisations (jihadistes) atteignent leur objectif affiché d'attaquer l'Occident », a indiqué l'ancien patron du Commandement des États-Unis pour l’Afrique (Africom), le général Carter Ham à l’AFP.

Mais Adekeye Adebajo, directeur de l'Institut de pensée et de conversation panafricaines de l'université de Johannesburg, en Afrique du Sud, manie quant à lui une plume plus acérée dans sa tribune intitulée « L'héritage d'Obama en Afrique : le triomphe du symbolisme ». Elle est publiée dans le quotidien The Guardian Nigeria.

Il pointe notamment la hausse des opérations militaires sur le continent africain au nom de l'« interminable guerre contre le terrorisme » initiée par l'ancien président américain George W. Bush. « L'administration Obama a en fait supervisé une des plus grandes expansions militaires en Afrique, en établissant de petites bases et des avant-postes pour les drones, en mettant en place la surveillance des bases aériennes, en déployant des forces spéciales », commence-t-il.

Et de déplorer les liens noués, au nom des partenariats sécuritaires, avec des « régimes autocratiques » tels que « la Guinée équatoriale, l'Égypte, le Maroc, l'Ouganda, le Rwanda et l'Éthiopie », autant d'alliances qui « vident de son sens la promesse faite par Obama en 2009 à Accra de soutenir des institutions fortes et non des hommes forts ».

Aspirations démocratiques déçues

Le président  Obama en visite en Tanzanie, 2 Juilllet 2013 (© Getty Images/CNN)

Le renforcement de la démocratie semble avoir cristallisé de nombreuses attentes. Le site d'info Tunisie Numérique se désole qu'Obama ait « continué à traiter avec des dictateurs » et « très rarement influé pour pousser vers une plus grande démocratisation sur le continent ».

Plus nuancé, Le Pays note qu'« au-delà de l'effet des discours » le président afro-américain « quitte donc le « Bureau ovale » sans avoir trouvé les prescriptions médicinales à même de guérir les plaies qui se sont ouvertes sous son mandat, comme la crise burundaise ou la crise en RD Congo ».

Et, s'agissant justement de discours, de « ces appels répétés d'Obama » aux « satrapes du continent accros du pouvoir à vie » à « lâcher les rênes du pouvoir au terme de leurs mandats constitutionnels », le titre de Ouagadougou estime qu'ils ne furent pas tout à fait vains, en ce que certains « trépignent d'impatience de le voir emballer ses bagages et faire place au nouveau maître des lieux ».

Le Djely a, quant à lui, les yeux rivés sur la transition politique aux États-Unis. « Au moment où le premier président noir de l'histoire des États-Unis tourne la page », nous dit-il, ce n'est plus « le débat très animé sur ce qu'il a fait ou non pour le continent de ses origines » qui « focalise l'attention des Africains ».

« Ouvertement envieuse, l'Afrique vit plutôt avec une délectation assumée et revendiquée le processus de transfert du pouvoir aux États-Unis. (…) Car cette dynamique vertueuse d'élections libres et transparentes et de passation des pouvoirs pacifique et ordinaire, c'est encore un luxe en Afrique », poursuit-il. Citant le quatuor « Obiang Nguema-Paul Biya-Sassou Nguesso-Dos Santos », il note que, depuis leur accession au pouvoir, il y a plus de 30 ans, « l'Amérique a vu défiler cinq présidents pour un total de neuf mandats ».

Les leçons à tirer

C'est à un autre symbole que s'attache Adekeye Adebajo: celui de l'origine kenyane du président américain qui lui apparaît si déconnectée de sa politique africaine. Le professeur à l'université de Johannesburg souligne ainsi dansThe Guardian Nigeria l'incapacité pour Barack Obama, quels qu'aient pu être ses projets initiaux, de s'émanciper du poids des institutions américaines, pour lesquelles l'Afrique demeure un continent marginal.

C'est ce qu'il appelle « le triomphe du symbolisme ». « La tragédie de cette histoire, c'est que la continuité de décennies de politique étrangère américaine a triomphé sur l'idéalisme primitif d'un individu extraordinaire d'ascendance africaine », conclut-il, pragmatique, dans le quotidien The Guardian Nigeria.

Le Pays engage, quant à lui, ses lecteurs à dépasser leur déception et à tirer de ces années de pouvoir d'Obama d'« importantes » leçons. Parmi celles-ci: « Les Africains devront désormais intérioriser le fait qu'ils ne doivent pas tout attendre de l'extérieur et qu'ils doivent d'abord compter sur leurs propres forces. »

Ce message fait écho à un article du Huffington Post South-Africa intitulé « Obama et l'erreur du rêve africain ». L'auteur cherche à comprendre pourquoi Obama a tant inspiré la « fascination » et le « respect » en Afrique. Il fait rêver de la même façon qu'un Kwame Nkrumah ou qu'un Nelson Mandela, et sa femme Michelle Obama est, elle aussi, « très populaire », nous dit-il.

Et d'interroger: « l'Afrique est-elle tant démunie de femmes phénoménales comme Mme Obama ? (…) Où sont les jeunes pionniers africains d'aujourd'hui capables de créer des entreprises technologiques en Afrique et de créer des millions d'emplois décents pour les Africains qui émigrent en Europe dans de petits bateaux de pêche ? » Il invite ainsi ses concitoyens à transposer leur idéal sur le continent africain : « Les Africains ont si ardemment embrassé le rêve afro-américain de Barack Hussein Obama II qu'ils en ont oublié le rêve d'une Afrique libre et prospère, resté solidement coincé quand les espoirs nés en 1957 (l'auteur se réfère à la date de l'indépendance du Ghana et à l'idéal de Kwame Nkrumah, NDLR) se sont atténués. »

Que retiendra-t-on d'Obama en Afrique ?

En attendant, Obama « restera longtemps dans le cœur de nombreux Africains contraints, par la réalité des choses, à la modestie », avance Le Pays. Et s'il n'a pas été « forcément exceptionnel », modère le quotidien burkinabè, « c'est précisément tout ce qui fait le charme de cet homme élégant, accessible, qui s'est acquitté avec simplicité d'une mission plus que complexe. L’héroïsme n’est pas souvent dans l’accomplissement des choses extraordinaires, mais dans l’accomplissement de façon extraordinaire, des choses.»

En résumé, il est clair que le mandat de Barack Obama est loin d’être exemplaire mais on peut au moins lui accorder le mérite d’avoir servi d’exemple et boosté la confiance de certains Africains, car comme l’affirme Mzukisi Qobo, professeur agrégé de politique à l'Université de Johannesburg en Afrique du Sud, à l’AFP : "Avoir un leader comme lui a un effet psychologique important sur les Africains. [...] Malgré ses faiblesses et ses défauts, il y a un sentiment de fierté de voir quelqu'un comme Obama".


Le Point / Afrique Expension / MCN, via Mediacongo.net
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mushikazi @G7WMMHR   Message  - Publié le 21.10.2017 à 12:09
les réalisations d'OBAMA en Afrique, sont apparent, il n'y as pas grande chose correspondant au plate forme qu'il possédé. mais quand même nous lui donnons un peu du respect car il a osé.

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Anonyme @2RZ4T7N   Message  - Publié le 20.01.2017 à 07:58
azalaki Président ya USA bobongisa epa na bino

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Anonyme @SXXI6I3   Message  - Publié le 20.01.2017 à 06:15
OBAMA, C'EST DU N'IMPORTE QUOI.

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YONGO KAMENGA @MDBS53I   Message  - Publié le 19.01.2017 à 18:19
L'Afrique et l'Amérique n'a jamais été collaborée en ce qui concerne le développement.

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