Afrique
Au moins onze militaires burkinabés ont été tués vendredi 16 décembre dans une attaque djihadiste contre un détachement de l’armée basé à Nassoumbou, dans le nord du pays, a annoncé le haut-commissaire de la province du Soum, Mohamed Dah.
« Nous avons un très mauvais bilan. Nous avons perdu onze de nos hommes dans l’attaque de ce matin à Nassoumbou », qui constitue « la plus grosse attaque djihadiste jamais perpétrée » contre l’armée burkinabée, a déclaré à l’Agence France-Presse M. Dah joint au téléphone depuis Ouagadougou. Deux soldats sont encore « injoignables », a précisé ce haut responsable administratif local, signifiant qu’ils sont portés disparus. Selon une source sécuritaire, les onze tués sont dix militaires et un gendarme. L’agence de presse Associated Press rapporte que les autorités évoquent au moins 12 soldats morts.
Kalachnikov et lance-roquettes
« C’est une attaque djihadiste. Ils sont arrivés à une quarantaine de personnes à bord de véhicules pick-up et de nombreuses motos. Ils étaient lourdement armés avec des fusils kalachnikov et des lance-roquettes. Ils ont tiré sur les hangars, les tentes et calciné certains véhicules », a déclaré M. Dah.
Selon une source sécuritaire, les assaillants « enturbannés avaient les drapeaux djihadistes ». Ouagadougou a dépêché un « renfort sur place. Nous avons lancé la chasse, et un bilan plus précis vous sera bientôt fourni par les services habilités », a assuré une source sécuritaire.
Dans un communiqué, l’état-major a expliqué qu’« au matin du 16 décembre aux environs de 5 heures une quarantaine d’individus non identifiés, lourdement armés, [avaie]nt attaqué le poste militaire de Nassoumbou, localité située à 45 kilomètres au nord de Djibo et à une trentaine de kilomètres de la frontière malienne ».
Des forces antiterroristes
Le détachement victime de l’attaque fait partie du Groupement des forces armées antiterroristes (GFAT), un bataillon de plus de 600 hommes déployés à la fin de janvier 2013, quelques semaines après le début de l’opération Serval lancée par la France contre les forces djihadistes dans le nord du Mali. Cette opération qui s’est achevée en juillet 2014 a été remplacée par l’opération Barkhane chargée de la lutte antiterroriste dans le Sahel.
C’est la deuxième attaque directe à laquelle l’armée burkinabée est confrontée depuis le début des attaques djihadistes au premier trimestre 2015 au Burkina. Le nord du Burkina, frontalier du Mali et du Niger, est le théâtre d’attaques djihadistes régulières depuis le premier trimestre 2015.
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Soldats à l'entrée de l'hôtel Splendid lors de l'attentat de cet hôtel à Ouagadougou, le 16 janvier 2016. (© Sunday Alamba/AP/SIPA)