Kwilu : les activités de la pisciculture offrent des résultats satisfaisants dans le territoire de Masi-Manimba

L’intensification des activités de la pisciculture dans la vallée de Mbanza-Fumunkento, un bassin piscicole très renommé, situé à 20 km de marche de la cité de Masi-Manimba, offre des résultats satisfaisants avec le travail abattu pendant 13 ans par l’Association de développement de l’agriculture et de pisciculture de Masi-Manimba (ADAPAM). 

En dépit de certaines difficultés d’approvisionnement en intrants piscicoles, ces paysans ne croisent pas les bras et les populations du territoire et des environs bénéficient, d'une façon ou d’une autre, des butins des travaux abattus.

Lutter contre la malnutrition et la sous-alimentation, promouvoir l’agriculture et la sécurité alimentaire, encadrer et former des pisciculteurs, tels sont les objectifs assignés par cette union de 25 organisations paysannes opérationnelles dans le groupement Mangela, secteur de Masi-Manimba, territoire du même nom dans la province du Kwilu.

« ADAPAM met un accent particulier sur l’élevage des poissons. La pisciculture fait partie de l’agriculture intégrée. Elle est l’une des premières activités génératrices des recettes financières de notre structure. Elle produit l’alimentation pour la population de ce coin de la RD Congo. Le territoire de Masi-Manimba n’offre plus assez de possibilités d’approvisionnement en viande des petits et gros bétails », déclare Manwana Yemos président de l’ADAPAM.

Il fait savoir que depuis 2004, ils  sont à pied  d’œuvre. Ils ont  débuté cette pratique avec 13 étangs sur la rivière Mbuilu. Actuellement, cette structure en compte plus d’une centaine. ‘’Les tilapia nilotica’’, ‘’claria (ngolo)’’, ‘’ ophiocephalus’’ (mingusu) sont les poissons les plus préférés et adaptés à la  culture de ce coin.

« Après une année, un étang de 40 ares, par exemple, nous donne une production évaluée à 25 seaux d’une capacité de 20 kg soit 500 kg. Un seau de 20 kg se vend à 50 dollars, soit un total de 1.250 dollars. Ceci sans compter les autres étangs de plus ou moins 40 ares. Cette denrée alimentaire très appréciée par nos consommateurs vient de différents coins du territoire, à savoir : la cité de Masi, l’hôpital de Bongayasa, Muluma, Mosango, Kenge et autres faits de cette entité un grand bassin de production de poisson d’élevage dans le Kwilu », explique-t-il.

Il arrive toutefois, dit-il, que  leurs clients  passent des commandes de cette marchandise avant même l’opération de vidange. « Des commandes se multiplient quelques fois. Nous nous rendons souvent à Kikwit, ville économique du Kwilu, située à 130 km de Masi-Manimba pour l’achat de ces intrants, avec toutes les conséquences qui en découlent [frais de transport : 20 dollars aller-retour, panne technique, hausse  ou variation des prix] ».

Contacté à ce sujet, Martin Lupi, membre de l’ADEPAM, se réjouit de la production locale des poissons frais qui vient, selon lui, concurrencer les vivres importés. « Sur le marché, nos produits sont côte à côte avec les produits importés. Le revenu de notre travail nous aide à scolariser nos enfants et résoudre certains problèmes de nos ménages », déclare-t-il.

« Outre les gros poissons, ADEPAM se livre aussi à la production et vente des alevins aux tiers. Cette vente intervient une fois le trimestre à raison d’un dollar  le kilo. Il est à noter que chaque organisation paysanne gère ses étangs de façon autonome. Toutefois, à la vidange, un pourcentage en espèce est versé à la caisse de l’union et le reste dispatché entre les membres de l’association », raconte-t-il.

Cette structure invite les hommes de bonne volonté à ériger des infrastructures économiques locales en vue de faciliter l’approvisionnement en intrants piscicoles.