Le Festival des films ‘’alimenTERRE’’ a éveillé les consciences sur les produits agricoles congolais

«Valoriser l'agriculture congolaise, les petites et moyennes entreprises (PME) ainsi queles petites et moyennes industries (PMI) qui œuvrent dans le secteur agricole ; inviter les congolais à consommer ce qui est produit localement, c'est-à-dire à consommer congolais», tels sont les éléments qui constituent l’objectif de la première édition du festival des films ‘’alimenTERRE’’ qui vient de se dérouler à Kinshasa , capitale de la République démocratique du Congo (RDC) au cœur de l’Afrique du 03 au 07 novembre 2016.

Quatre sites ont accueilli cette première édition. Il s’agit de la Délégation  Wallonie-Bruxelles à Gombe ; site ERAIFT  au sein de l’Université de Kinshasa ; site Espace Bilembo non loin de l’ambassade de France et du site CIAJ Théâtre des intrigants quartiers 12 dans la commune de N’djili.  

Organisé par le Centre national d’appui au développement et à la participation populaire (CENADEP), Wallonie-Bruxelles internationale, ERAIFT-UNESCO ;  TEXAF Bilembo et Festival des solidarités avec l’appui financier de SOS Faim Belgique, la Coopération belge au développement et Wallonie-Bruxelles international.be, ce festival a été un élément moteur pour sensibiliser et a éveillé les consciences des gens, surtout les Congolais, par rapport aux produits agricoles émanés de la ‘’TERRE’’ congolaise.

«Le premier volet a  concerné les expositions des documentaires réalisés en Europe, en Afrique et au Congo, et qui dénoncent les effets néfastes de l'agro-industrie et encouragent l'agro-écologie. A côté de ces projections des films s'est organisé un marché "alimenTerre" dans la cour de la Délégation Wallonie-Bruxelles, sise avenue de la Nation, 206, Kinshasa / Gombe», a indiqué Austin Emeka Dengba, assistant Coopération et Partenariats économiques à la Délégation Walonnie-Bruxelles de Kinshasa que nous avions contacté par mail.

Concernant le CENADEP, l’activité a reçu, au site précité,  plusieurs dizaines de gens issus de plusieurs coins de la capitale. «Nous sommes heureux de recevoir ce festival à N’djili, un des sites de l’événement, car c’est la commune-mère du district de Tchangu. Dans ce district, nous vivons grâce aux produits agricoles venant de notre terre», a déclaré John Masamba Mavula, chef de service Cultures et arts de la commune de N’djili au nom du bourgmestre à la séance de clôture. Il a remercié les partenaires du CENADEP pour leurs soutiens qui ont présidé à la réussite de l’évènement.

«Le festival est un moment pour réfléchir et partager des idées. Tout le monde est appelé à contribuer pour le développement des produits agricoles. Le CENADEP va toujours continuer à soutenir des activités des paysans grâce à ses partenaires. Travaillons la main dans la main. Des actions de plaidoyer vont toujours continuer pour que les paysans aient accès à la terre, puissent valoriser les produits agricoles. Le CENADEP vous invite tous à consommer ‘’alimenTERRE’’»,a indiqué Gertrude Ngeni au nom du CENADEP.

Selon elle, le CENADEP demeure ouvert aux  suggestions et remarques pour les éditions prochaines.

«Le festival alimentTERRE a déjà eu de nombreuses éditions en Belgique, France et en République Tchèques. Nous avions décidé que cette activité se concrétise aussi à Kinshasa. Je vous remercie, car vous nous aidez à concrétiser ces rêves», a fait savoir Maryse Villiquet, délégué de SOS Faim Belgique au festival de Kinshasa.

Quant à elle, Kathryn Brahy de la Délégation Wallonie-Bruxelles s’est réjouie : «Nous sommes très contents de ce festival. Ce n’est qu’un début. L’année prochaine nous allons encore organiser un festival plus grand que celui-ci en commençant par N’djili», a-t-elle  fait savoir.

Pour Rosalie Biuma de la CONAPAC (Confédération nationale des producteurs agricoles du Congo) ce festival constitue une interpellation pour les populations, pour les bailleurs et pour les agriculteurs. Le chemin est encore long par rapport à ce qui doit être fait.

Il sied de signaler que pour le site du CENADEP, deux films ont été projetés. Le premier a mis en exergue les activités de transformation des quelques produits agricoles par les Congolais, un modèle à suivre.  Le deuxième, intituléen swahili ‘’Mukonokwamukono’’ (La main dans la main) a retracé le contexte dans lequel les paysans, en milieu rural, évoluent dans leurs travaux. Un contexte caractérisé par la misère, l’insuffisance des intrants, pourtant des paysans demeurent véritablement travailleurs dans une grande unité et nourrissent des milliers des gens.  

Des réactions croisées

Tous ces films ont éveillé les consciences des participants et ont suscité des réactions quasiment croisées. «Ce festival et ses films arrivent au bon moment. Les femmes se réveillent trop tôt matin, se rendent aux champs et ramènent des produits agricoles de qualité mais ne gagnent presque rien économiquement. Elles doivent apprendre à transformer leurs produits pour changer leurs vie», déclare Male Mwamuke, une femme paysanne venue de Kinkole.

Pour Fils Mpati Mayi-Mayi, ambassadeur de la paix pour le développement durable, présent dans la salle de Théâtre des Intrigants, ce festival est une réussite et pousse les autres institutions à organiser aussi des activités similaires dans d’autres milieux comme la province du Kwilu, Kwango et Maï-Ndombe.

Quant à elle, Hélène Muzinga, une autre femme paysanne, ces films ont enseigné le travail : «C’est une grande leçon ! Nous devons travailler à l’instar de ceux qui sont dans le film. Ils sont unis et travaillent main dans la main. L’union fait la force, dit-on».

«Est-ce que les partenaires du CENADEP  ne s’occupent pas des jeunes que nous sommes ? », s’interroge Christian Mulemu, jeune de 21 ans habitant le quartier 12 de la commune de N’djili. Selon lui, le CENADEP et ses partenaires doivent aller au-delà de l’agriculture pour que les jeunes qui n’oeuvrent pas dans ce domaine  puissent se retrouver aussi.