La situation était calme vendredi matin 13 juin à la frontière entre la République démocratique du Congo et le Rwanda après deux jours marqués par des affrontements entre soldats de ces deux pays, selon des sources congolaises.
C'est calme ce matin, a indiqué à l'AFP le lieutenant-colonel Olivier Hamuli, porte-parole des Forces armées de la RDC pour la province du Nord-Kivu (Est), disant toutefois attendre de voir comment la situation va évoluer.
La frontière congolo-rwandaise a été mercredi et jeudi le théâtre de combats, localisés, au niveau de la localité de Kanyesheza, à une vingtaine de kilomètres au nord-est de Goma.
Quelques centaines d'habitants ont fui la zone des affrontements.
Il n'y a pas d'activité, les gens craignent ce qui pourrait arriver, a dit à l'AFP un responsable de l'administration locale sous le couvert de l'anonymat.
Nous attendons de voir ce que sera la journée pour pouvoir aller constater la situation au village et voir si la population peut rentrer, a-t-il ajouté.
A Kanyesheza et dans les environs, les écoles sont restées fermées pour le troisième jour consécutif, a encore indiqué ce responsable.
Kigali et Kinshasa entretiennent des relations tendues depuis de nombreuses années.
Les troubles à la frontière ont éclaté mercredi matin après plusieurs mois d'un calme relatif. Les choses se sont aggravées dans l'après-midi où les deux camps se sont affrontés à l'arme lourde.
La situation avait commencé à s'apaiser jeudi, où des tirs d'armes lourdes avaient été entendus pendant une demi-heure en début de matinée mais n'ont été suivis d'aucun autre incident.
Selon une source militaire occidentale, une compagnie rwandaise est entrée sur le sol congolais pendant les combats de jeudi avant de se replier.
La télévision rwandaise a diffusé des images de cinq cadavres portant l'uniforme des FARDC, l'armée congolaise. Kinshasa a dénoncé une manoeuvre de propagande, affirmant n'avoir perdu qu'un soldat dans les combats.
Une source du Mécanisme conjoint de vérification (JVM), organisme de surveillance de la frontière congolo-rwandaise qui a enquêté jeudi après-midi sur les lieux des incidents, a déclaré vendredi à l'AFP avoir demandé que les cinq corps soient remis à la RDC.
La Croix-Rouge rwandaise a apporté les corps à la Croix-Rouge congolaise. Ils sont arrivés hier (jeudi) soir à Goma, a expliqué cette source du JVM, auquel participent la RDC, le Rwanda, d'autres pays de la région et l'ONU.
Comme ils portaient la tenue des FARDC (armée congolaise), on a demandé qu'on les rapatrie, mais c'est à la RDC de les identifier, de voir s'ils sont congolais, s'ils appartenaient à une unité. Ce n'est pas notre rôle, a-t-elle précisé.
La Croix-Rouge congolaise n'avait pas pu être jointe dans l'immédiat pour confirmer ou infirmer l'information, de même que les autorités congolaises.
Avant son départ du lieu des accrochages, l'équipe du JVM a demandé aux deux parties, congolaise et rwandaise, d'éviter l'escalade. Un appel qu'avait lancé auparavant l'ONU.